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La nouvelle stratégie de France Télécom ...
M. Didier Lombard, PDG de France Télécom
Publié dans WMC actualités le 02 - 01 - 2006

En vacances en Tunisie, le Président-Directeur Général de France Télécom, M. Didier Lombard, a accepté, de répondre aux questions de Webamangercenter. Il y évoque, entre autres, la question de l'évolution numérique, du partenariat entre Tunisie Télécom et France Télécom et bien d'autres questions. Entretien.

Pourquoi, France Télécom s'intéresse-t-elle à un marché aussi petit que celui de la Tunisie ?

Nous vivons actuellement une révolution au niveau du monde des télécoms, et surtout une évolution de la téléphonie classique vers le réseau numérique universel, dont la première version est l'Internet. Je dirais qu'il faut mettre des dates dans l'histoire, et une des références, c'est sans doute le Sommet mondial sur la société de l'information qui a eu lieu en Tunisie le mois dernier et qui a permis aux gens de s'accorder sur l'importante de l'Internet… Ceci pour dire que tous les systèmes de communication du monde sont en train de basculer sur ce réseau numérique universel, qui a une capacité de développement plus grande que tous les systèmes antérieurs.
Donc, si vous me posez la question en termes de marché, je répondrais que ce n'est pas la taille du pays qui compte, mais plutôt la réactivité et la jeunesse des cadres du pays, de façon à pouvoir rentrer dans ce nouveau monde de plain-pied et à toute vitesse ; la voie à suivre est celle de la vitesse d'évolution, et si vous êtes capables d'y rentrer à toute vitesse, vous pouvez devenir une espèce d'eldorado de ces types de technologies.
D'ailleurs, en période stable, si c'était 20 ans en arrière, où le marché évoluait de seulement quelques petits pourcentages, là votre question aurait été pertinente, mais puisque nous sommes dans un marché qui est en pleine évolution, les nouvelles activités qui seront là dans deux ans n'ont rien à voir avec celles qui sont actuellement en service, ce qui signifie un marché de renouvellement rapide, et donc une rapidité de réaction, … tout cela est fondamental.

Monsieur Lombard, si vous voulez bien, revenons à la question sur la taille du marché. Pour un opérateur dans n'importe quel domaine ou secteur d'activité- il est vital de faire de la croissance. Comment un pays comme la Tunisie, un petit marché et un pays où le taux de pénétration n'est pas élevé, peut intéresser le Groupe France Télécom ?
Ecoutez, je vais vous tourner la question à l'envers. Un taux de pénétration faible, c'est un potentiel de progrès important. Vous résonnez par rapport à un réseau classique mettons un réseau fixe-, alors vous pouvez bien imaginer des technologies Wimax pour atteindre beaucoup des gens qui sont actuellement non desservis… C'est donc plutôt une chance pour un investisseur que le taux de pénétration soit faible, car cela veut dire qu'il y a un potentiel élevé. Par contre, si vous êtes dans un pays saturé, où 98% de la population a accès à toutes ces technologies, en ce moment votre potentiel de croissance est faible.
En outre, puisque vous n'êtes pas encombrés par des vieilles technologies, il est plus facile d'attaquer directement les zones non couvertes en y déployant les technologies les plus modernes. C'est donc une double chance et non un handicap.

Est-ce que vous prévoyez des changements dans le domaine de la téléphonie mobile… qui feront apparaître de nouvelles méthodes de communication ?

La stratégie du Groupe que je dirige est celle de ‘'l'opérateur intégré'', c'est-à-dire qu'on utilise, vis-à-vis de nos clients, le rôle des moyens de communications qui sont indépendants du support sur lequel ils sont assignés ; parce qu'on a transformé le client quasiment en ingénieur. Autrement dit, ils sont en train de se demander s'ils utilisent un mobile, s'ils vont le faire en 2ème ou 3ème génération, s'ils sont sur Internet et sur quel opérateur… Si vous voulez, toutes les activités de service que vous avez l'habitude d'utiliser quotidiennement, c'est la seule activité de service dans laquelle on demande au client d'être un ingénieur. A tel point qu'on en est arrivé à la conclusion que, sur les terminaux mobiles sophistiqués ou non, que le client n'utilise, actuellement, que 20% des capacité de ces terminaux.
Il faut donc qu'on bascule vers un monde de simplicité, ce qui veut dire nous devons assumer la complexité chez nous (l'opérateur) ; ensuite, il faut que la connectivité se fasse où qu'il (le client) soit avec le réseau le plus pratique pour lui. Alors, quand il est chez lui, c'est toujours moins cher de passer par le fixe, et s'il est dehors, il n'y a aucune raison qu'il ne soit pas en réelle mobilité avec des connexions WiFi dans un aéroport par exemple.
Puis, il y a d'autres systèmes qui arrivent, tel que le Wimax qui va permettre de faire des nœuds à grande vitesse dans des périmètres de quelques 20 km.
Donc, notre objectif, c'est d'avoir un client qui aura une puce et son terminal, ce dernier se connectera sur le réseau le mieux adapté. Il ne s'agit pas d'un nouveau type de système mobile, mais une complémentarité entre tous les réseaux, ce qui va lui éviter d'avoir à ce souvenir du mot de passe, de gérer des carnets d'adresses différents, etc... Cela va prendre un certain temps, plusieurs années, car mettre la simplicité du côté du client et la complexité chez l'opérateur, veux dire plusieurs millions d'heures de développements informatiques. Mais je ne vois pas comment éviter cela ; je pense qu'on va rentrer dans la normalité, et c'est comme ça que le monde des télécoms va se valoriser et assurer sa croissance.

En matière de Recherche-Développement, quelle est l'étendu de la coopération entre Tunisie Télécom et France Télécom ? Autrement dit, est-ce qu'il y a un transfert de technologies, ou bien il s'agit seulement de consommation/utilisation…

D'abord, une chose que vous ne savez probablement pas, c'est que nous avons déjà 800 personnes qui travaillent pour nous en Tunisie, et pas sur des sujets de petites technologies, mais sur l'une des hot line la plus difficiles à savoir celle de la Livebox qui est un des outils que nous déployons chez nos clients sur l'ensemble de l'Europe, des points d'accès de toutes les lignes fixes, c'est-à-dire la passerelle domestique de toutes les lignes fixes... La Livebox est un objet technologiquement assez compliqué engendrant des difficultés de software ; quand c'est simple, c'est traité en Métropole (en France), et quand c'est compliqué, ce sont des ingénieurs tunisiens qui répondent à nos questions dans des centres d'appels. Ce qui est déjà le cas et ce qui veut dire que votre image est fausse.
Autrement dit, les questions compliquées, du genre ystèmes informatiques aigus… entraînant certaines difficultés d'utilisation, elles sont traitées ici en Tunisie.
Ensuite, en matière de R&D, il faut savoir que France Télécom possède 17 laboratoires de recherches dans tous les pays où nous sommes implantés et qui fonctionnent comme un réseau (à préciser que nous sommes présents dans plus de 220 pays et territoires à travers le monde, mais dans 17 où nous sommes principal opérateur) ; à travers ces implantations, nous cherchons à bénéficier des acquis des ingénieurs de chaque pays pour venir renforcer notre politique dans un autre pays.

Vous faites partie des groupes pré qualifiés pour la privatisation de Tunisie Télécom. Mais il se trouve que vous collaborez étroitement avec l'opérateur depuis plusieurs années. Est-ce qu'on peut dire que France Télécom est favori… ?

Je vous rappelle que je suis en vacances… (Rire). Non, plus sérieusement, dans une compétition internationale, la notion de favori n'existe pas ; il y a une procédure, il faut faire une offre qui soit jugée la mieux disante par celui qui la juge. La seule façon de me considérer favori à la fin, c'est si jamais je gagne.
Il est vrai, par ailleurs, que nous avons des relations d'affaires importantes avec Tunisie Télécom, puisqu'il y a beaucoup de trafic et d'échanges entre les deux opérateurs de part et d'autre de la Méditerranée, et donc on a des relations amicales avec nos collègues de Tunisie Télécom, mais cela ne nous donne pas un avantage particulier dans ce type de compétition…

Quelles sont les ambitions de France Télécom en Afrique, en général, et en Afrique du Nord, en particulier ?

Ecoutez, aujourd'hui un appel d'offres est ouvert, nous sommes candidat ; c'est ce qui compte. Par ailleurs, nous sommes présent dans beaucoup de pays africains… Il me semble que le continent africain dans son ensemble est un gisement de croissance important et on regarde cela avec une façon très particulière-, parce que, comme je l'ai souligné plus haut, quelle que soit la taille de l'économie d'un pays, je pense que les technologies de l'information donnent une chance à des économies, même parfois difficiles, de croître. Donc, on est présent dans certains pays, on va continuer à l'être, en accordant une attention particulière aux considérations locales.

France Télécom aurait-elle une politique Maghreb… ?

En fait, les sujets vont se présenter les uns après les autres, et donc il n'y a pas de politique spécifique par rapport à cela. Aujourd'hui, on est sur le sujet tunisien, qui est bien identifié, bien séparé du reste. Lorsqu'un autre se présentera, on verra. Vous savez, les grands rêves stratégiques sur l'ensemble de la planète, ce n'est pas notre style de vie.

Parlons en quelques mots de France Télécom. Il semblerait que France Télécom perde des clients par rapports à ses concurrents en France. Qu'en est-il au juste ?

En fait, la presse que vous avez lue ne donnait qu'une partie de la vérité, car, dans la procédure de dégroupage, les gens passent avec un contact direct chez nos concurrents, mais ils continuent à utiliser nos lignes ; ceci veut dire tout simplement que le pack de lignes principales de France Télécom a décru de moins d'un dixième pour cent depuis l'année dernière (2004, ndlr). Donc il y a des clients d'un système où ils sont abonnés France Télécom ou d'un autre opérateur, mais ils continuent à offrir un revenu à France Télécom à travers la redevance de dégroupage. Donc, nous perdons très peu de lignes principales.

Propos recueillis par Tallel BAHOURY
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A propos de Didier Lombard
* Didier Lombard est diplômé de l'Ecole Polytechnique et l'Ecole Nationale Supérieure des Télécommunications.
En 1967, il débute sa carrière au CNET de France Télécom (actuellement Division Recherche et Développement), où il participe au développement de nombreux produits pour France Télécom dans le domaine des satellites, des composants électroniques et des systèmes mobiles.
De 1988 à 1990, Didier Lombard est nommé directeur scientifique et technique au ministère de la Recherche et de la Technologie.
De 1991 à 1998, il devient Directeur Général des stratégies industrielles au ministère chargé de l'Economie, des Finances et de l'Industrie.
De 1999 à mars 2003, il est Ambassadeur délégué aux investissements internationaux et Président fondateur de l'Agence Française pour les Investissements Internationaux.
En mars 2003, Didier Lombard intègre France Télécom en tant que Directeur Général exécutif, chargé de la Mission Technologies, Partenariats stratégiques et Nouveaux usages de France Télécom.
Le 27 février 2005, il est nommé Président-Directeur Général de France Télécom. Didier Lombard est, par ailleurs, administrateur d'Orange, de Thomson et de Thales et membre du Conseil de surveillance de Radiall et de ST Microelectronics.
Il est Officier de la Légion d'Honneur et Commandeur dans l'Ordre National du Mérite.


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