Le dernier rapport du Fonds monétaire international (FMI) ne manque pas d'optimisme sur les perspectives de croissance pour les pays d'Afrique du Nord et ceux du Moyen-Orient. En effet, le Fonds fait état d'une croissance de 4,1% en 2010, contre seulement 2% une année auparavant pour les pays de la région. Et les experts tablent sur 5,1% de croissance l'année prochaine. Pour le FMI, cette reprise économique dans la zone a été soutenue, en grande partie, par la hausse des prix du pétrole en 2009, qui a accru les revenus pétroliers dans la région, avec le prix du baril qui tourne actuellement autour de 80 dollars alors qu'il n'était qu'environ 30 dollars au début de l'année 2009, mais contre un record historique de plus de 140 dollars pendant l'été 2008. Cela voudrait dire que des pays comme la Tunisie et le Maroc sont moins concernés que les autres, et que dans ces conditions, leur croissance de plus de 3% c'est du solide par ces temps qui courent ! Et selon le www.contrepoints.org, qui a lu le rapport du FMI, les économies de la zone ont aussi bénéficié d'une réponse fiscale à la crise rapide et significative notamment dans les pays exportateurs de pétrole dont les effets ont rejailli sur les autres pays en raison des liens commerciaux étroits entre ces deux groupes d'économie. Toutefois, le rapport du FMI soulève quelques inquiétudes à propos notamment d'éventuels effets de toute baisse des prix du pétrole et de possibles turbulences économiques en Europe, principal partenaire commercial des pays non exportateurs de pétrole. Sur ce point, justement, les analystes du Fonds estiment que toute hausse du prix du pétrole à l'avenir serait modeste. La demande pour le pétrole sur les marchés émergents sera atténuée par une demande stagnante des économies développées. Ils constatent également que les économies des pays de la région, à l'exception de celles de l'Egypte et du Liban, font face également au déclin des flux financiers extérieurs et une épargne en baisse qui limite la capacité des banques à prêter de l'argent. En somme, un rapport certes globalement positif, mais qui émet aussi de sérieuses réserves sur la capacité des pays d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient à soutenir la reprise entamée en 2009 et qui se poursuit en 2010 et probablement en 2011. On appellerait cela un optimisme mesuré.