Des questions sans réponses? C'est ce qui nous a semblé, si on va vraiment au fond des choses, quand nous avons assisté au débat en gouvernance d'entreprise à l'occasion du démarrage effectif des activités de l'Institut tunisien des administrateurs (ITA), présidé par le patron de la BIAT, Slaheddine Laâjimi. Il faut dire que le sujet choisi pour cette première pouvait amplement se lire à deux niveaux. Car, quand on parle des ''Rôles et responsabilités des administrateurs des sociétés et leurs perspectives'', on peut s'arrêter à évoquer les grands sujets de la compétence, la sincérité, l'étude comparée des systèmes (tunisien en inspiration des Européens ou des anglo-saxons)... Ou bien, on peut passer au second étage : Le monde des affaires fonctionne avec les liens et les connaissances et vous ne valez quelque part que ce que vaut votre carnet d'adresses ; des gens qui vous aident et vous soutiennent et vous renvoyez l'ascenseur et vice versa. Alors, peut-on vraiment parler de l'indépendance des administrateurs? Et, quand la politique intervient à un moment ou à un autre, quelle est l'attitude à adopter? Et encore, au ras des pâquerettes, comment se fait le recrutement des administrateurs? Comment les recruteurs peuvent-ils sortir de leur ''cercle'' (chaque corporation a tendance à recruter dans son voisinage)? M. Laâjimi, président de l'ITA, n'a pas voulu intervenir, laissant ses deux hôtes s'exprimer sur la chose. Et, bien sûr Daniel Lebègue, président de l'Institut français des administrateurs (IFA) et Elyès Jouini, vice-président de l'Université Paris-Dauphine, ont partiellement répondu aux questions mais rien de vraiment précis dans le contexte tunisien. La prochaine fois, peut-être. En attendant, il semble qu'il y ait une moralité à tout cela : Le métier de patron est difficile? Celui d'administrateur l'est encore plus!