Le député d'Attayar et président du bloc Démocrate, Hichem Ajbouni, est revenu ce mardi 4 août 2020, sur sa rencontre la veille avec le ministre de l'Intérieur Hichem Mechichi désigné par le président de la République Kaïs Saïed pour former le prochain gouvernement. Il en a profité pour conseiller au président de Qalb Tounes Nabil Karoui de ne pas fléchir face aux pressions d'Ennahdha. M. Ajbouni a indiqué au micro de Walid Ben Rhouma dans l'émission Expresso sur Express FM que son parti avait affirmé à M. Mechichi qu'il est prêt à soutenir « tout gouvernement courageux capable de minimiser les dégâts de la crise Covid-19 ». Il pense que le prochain gouvernement devra s'armer de « beaucoup de courage » et « marquer l'histoire », le tout en se focalisant sur l'aspect socio-économique qui sera la priorité de la prochaine période. Autre fait important, l'élu a estimé que la chute du gouvernement Fakhfakh n'a rien avoir avec le conflit d'intérêt mais il s'agit d'une revanche contre la voie empruntée par ce dernier à savoir une application de la loi avec une fermeté contre tous les dépassements, une transparence, une indépendance du pouvoir judicaire et une stratégie dans les nominations, loin de celle qui est chère au cœur d'Ennahdha et avec laquelle le parti assoit son pouvoir.
Et de soutenir : « Il y avait un équilibre au sein de ce gouvernement, or Ennahdha ne cherche pas un partenariat avec les autres partis politiques. Le mouvement veut faire main basse sur le pouvoir, faire pression sur ses partenaires et imposer son bon vouloir comme c'est le cas actuellement avec Qalb Tounes soit en faisant pression, soit en offrant la protection contre les affaires judiciaires en cours. Nous disons à Nabil Karoui, laissez la justice prendre son cours, que chacun prenne ses responsabilités, et ne restez pas sous le joug d'Ennahdha, un jour toutes les affaires seront ouvertes de toute façon. L'intérêt national est plus important que les affaires en justice, qui inculpent ou blanchissent Nabil Karoui. (…) Il doit se soumettre comme tous les autres à la justice ».
Hichem Ajbouni a souligné dans ce contexte que lors de leur rencontre avec Hichem Mechichi ils lui ont expliqué que « le grand problème du pays, selon eux, est la corruption politique ». Et de marteler : Nous sommes en train de nous diriger vers une démocratie corrompue qui va échouer ».