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Rétrospective politique 2020 : L'année des scandales
Publié dans Business News le 31 - 12 - 2020

Quelques heures seulement nous séparent de 2021. 2020 a été une année exceptionnelle pour la Tunisie à tous les niveaux, mais surtout sur le plan politique. Chamboulements, surprises et remue-ménage étaient les maîtres-mots d'une année mouvementée, mais aussi caractérisée par une instabilité politique sans précédent.
Retour sur les évènements phares ayant marqué cette tumultueuse année 2020.

A la Kasbah : Trois gouvernements, un seul maintenu
L'année 2020 s'est annoncée très mouvementée dès les premiers jours. Elle a démarré le 1er janvier avec l'annonce de la composition du gouvernement Habib Jamli, candidat du mouvement Ennahdha. Une composition très controversée, même par le mouvement l'ayant initialement proposée. D'ailleurs, et résultat des courses, ce gouvernement avait échoué à obtenir la confiance du Parlement. Une première dans les annales, aucun gouvernement n'avait déjà subi un tel échec. Il faut dire que ceci est dû au vote du parti Qalb Tounes, ayant tablé sur un accord avec Tahya Tounes. La chute du gouvernement Jamli fût ainsi un échec cuisant pour le mouvement Ennahdha, et l'initiative a été renvoyée au président de la République pour charger la personnalité la plus apte à former le nouveau gouvernement.

Avec sa démarche peu commode, le président de la République a décidé d'entamer des consultations par écrit avec les partis politiques pour désigner un nouveau candidat pour former le gouvernement. A la surprise générale, Kaïs Saïed avait désigné Elyes Fakhfakh, candidat très peu soutenu par les partis. Cependant, le gouvernement Fakhfakh, excluant Qalb Tounes, a pu obtenir le vote du Parlement et la confiance des députés. Un vote imposé. Il faut dire que l'échec du passage du gouvernement Fakhfakh aurait conduit à la dissolution du Parlement. Formé dans la douleur, le gouvernement avait réuni des partis que tout oppose, sur le plan idéologique entre autres. Voir Ennahdha et Echâab réunis autour de la même table, était tout sauf harmonieux et les problèmes n'ont pas tardé à surgir. Les conflits entre les composantes de la coalition gouvernementale se sont installés et le mouvement Ennahdha avait insisté sur la participation de ses alliés, à savoir Qalb Tounes et Al Karama, dans le cadre d'un appel à un gouvernement d'union nationale. Une approche qu'Elyes Fakhfakh a catégoriquement refusée.

Cette position sans appel a conduit à l'éclatement d'un scandale sur une suspicion de conflit d'intérêts impliquant Elyes Fakhfakh. Révélé par le député Yassine Ayari et appuyé par l'instance nationale de lutte contre la corruption (Inlucc), le scandale Elyes Fakhfakh a pris de grandes proportions. Le chef du gouvernement a donc décidé de présenter sa démission avant que la confiance ne lui soit retirée par les députés. Une manière permettant de passer le relais de nouveau au président de la République pour désigner un nouveau chef de gouvernement.

Kaïs Saïed n'a pas dérogé à la règle qu'il s'est fixée et a relancé des tractations écrites pour désigner un nouveau chef du gouvernement. Encore une fois, Kaïs Saïed surprend tout le monde en désignant le ministre de l'Intérieur, Hichem Mechichi. Enarque et indépendant, il n'avait aucun soutien politique et parlementaire. Mais ceci n'a pas trop duré, puisqu'il s'est rapidement fait un appui politique composé par Ennahdha, Qalb Tounes et Al Karama après les conflits avec le président de la République qui s'est montré très invasif lors du processus de la formation du gouvernement.
Ainsi, Hichem Mechichi a réussi à former son gouvernement, avec la bénédiction d'Ennahdha et de ses deux alliés.

Le gouvernement Mechichi a connu un démarrage difficile. Le contexte sanitaire lié à l'épidémie du Covid-19 ne lui a pas facilité la tâche, outre une conjoncture sociale très tendue. La conclusion de l'accord avec les sit-inneurs d'El Kamour lui a valu les foudres de l'opinion publique. Essayant de se rattraper en limogeant le ministre de l'Environnement impliqué dans l'affaire de corruption liée aux déchets italiens, Hichem Mechichi s'est retrouvé au cœur des critiques à la suite de la déclaration à propos des immigrés lors de sa dernière visite officielle en France. Une visite chaotique et très mal préparée.

Il est clair que le gouvernement Mechichi est plus fragilisé que jamais à la suite, notamment, de l'arrestation de Nabil Karoui, un des principaux soutiens du gouvernement et l'impératif d'opérer un remaniement ministériel dans les plus brefs délais tenant compte des vacances à la tête de deux départements ministériels.

A Carthage : Un président solitaire au discours alarmiste et peu fédérateur
Du côté de Carthage, l'année a démarré en fanfare. Kaïs Saïed avait décidé de décliner l'invitation de l'Allemagne pour assister à la conférence de Berlin autour de la Libye. Un refus justifié par une invitation tardive, a expliqué Carthage. Il a effectué sa première visite officielle en Algérie durant le mois de février, mais il ne s'est pas rendu à la Conférence des chefs d'Etat de l'Union africaine à Addis-Abeba à cause d'une angine l'ayant cloué au lit. Toujours sur le plan diplomatique, le chef de l'Etat a réitéré sa position impartiale dans le dossier libyen bien qu'il ait multiplié les contacts avec Fayez Al Sarraj. Durant la fin du mois de juin, il a effectué sa première visite officielle en France où il a rencontré le président français Emmanuel Macron. Cela dit, Kaïs Saïed a effectué deux visites passées sous silence au Sultanat d'Oman et au Koweit, pour présenter ses condoléances.

Face au contexte épidémique et au début de la première vague du Covid-19, Kaïs Saïed a jugé utile de décréter le couvre-feu avant que le gouvernement n'ait pris de mesures préventives, outre son appel à assister les dons en nature par l'armée. Il a, également, prôné une approche internationale pour lutter contre le Covid-19. Or, le chef de l'Etat s'est distingué par son manque de respect des gestes barrière, ne donnant pas l'exemple aux citoyens qui le prennent pour modèle. Il a, également, donné ses ordres pour installer des hôpitaux de terrain et des laboratoires dans plusieurs régions en Tunisie.

Au-delà de ses principales prérogatives concernant les affaires étrangères et la sécurité nationale, Kaïs Saïed a marqué sa présence sur la scène politique à travers ses multiples discours, alarmistes et loin d'être fédérateurs. C'est dire qu'il s'est inscrit dans un long conflit avec le mouvement Ennahdha, et plus particulièrement, son président Rached Ghannouchi. Une approche n'ayant fait qu'alimenter les divergences et les tiraillements sur la scène nationale.

Au final, il a accepté de chapeauter l'initiative lancée par l'UGTT pour entamer un dialogue national, ayant pour objectif de résoudre la crise socio-économique dans le pays. Après avoir tergiversé duant des semaines, le locataire de Carthage a fini par accepter cette initiative en essayant d'y mettre quand même sa touche pour qu'elle se rapproche le plus de sa vision et des slogans qu'il a tant scandés, en rapport notamment, après la trajectoire et les objectifs de la révolution et la participation des jeunes à ce processus.

Au Bardo : Un cirque qui s'éternise et une bipolarisation idéologique
Parallèlement au processus gouvernemental, le chef du mouvement islamiste, Rached Ghannouchi n'a pas chômé. Il a poursuivi ses activités, notamment diplomatiques. Sa visite rendue au président turc Erdogan avait suscité une vive polémique. Il était intervenu dans le cadre du dossier libyen à travers ses contacts avec certaines parties du conflit proche du gouvernement Al Sarraj. Le comportement de Rached Ghannouchi n'est pas passé inaperçu face à la garde installée par le PDL de Abir Moussi. Ce conflit s'est soldé par une plénière houleuse consacrée à l'audition de Rached Ghannouchi. Une première dans l'histoire du parlement tunisien.
La gestion de Rached Ghannouchi des affaires parlementaires a encore suscité la polémique. Elle s'est soldée par une motion de censure à son encontre signée par 73 députés. Or, cette motion n'est pas passée à cause de la rétraction de certains députés, notamment ceux de Qalb Tounes. La session parlementaire s'achève avec le maintien de Rached Ghannouchi à la tête de l'Assemblée.
Dans le contexte épidémique, le Parlement a approuvé l'activation de l'article 70 permettant au chef du gouvernement de gouverner par décret, afin de faciliter la gestion de la crise et la prise des mesures urgentes, sur le plan économique et social.
On notera toutefois, qu'après de multiples tergiversations le Parlement a voté pour la LFC 2020 et LF2021.

Toute à l'année a été marquée par des clashs et altercations allant même jusqu'aux agressions entre les députés, d'Al Karama, d'Ennahdha, du PDL et du Bloc démocrate. Une ambiance malsaine qui s'est envenimée à la suite des propos dégradants de Mohamed Affes, envers les femmes. La polémique s'est terminée par l'agression physique des députés Attayar et un sit-in a été organisé par le Bloc démocrate. Il se poursuit encore, revendiquant la condamnation de la violence. Dans ce contexte, plusieurs forces civiles ont manifesté devant l'Assemblée le 18 décembre 2020 appelant à la dissolution du Parlement.


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