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Le choix d'Elyes
Publié dans Business News le 07 - 02 - 2020

Tel un choix de Sophie, coincée entre deux possibilités insoutenables, Elyes Fakhfakh devra trancher. Ou plutôt Elyes, comme aime désormais l'appeler « le patriarche » Rached Ghannouchi après la fameuse réunion tripartite. Comme pour lui rappeler qui commande et qui doit obéir. Entre perdre la face ou perdre le soutien du – encore puissant – parti islamiste, Elyes Fakhfakh pourrait bien sortir de son chapeau un plan B…

« Le patriarche ». Voilà comme Yadh Elloumi a qualifié Rached Ghannouchi. Le dirigeant et député Qalb Tounes a affirmé, hier soir jeudi 6 février 2020, lors de son passage chez Myriam Belkadhi sur El Hiwar Ettounsi que Rached Ghannouchi, président du parti islamiste Ennahdha, a joué le rôle de l'homme sage en réunissant, Elyes Fakhfakh et Nabil Karoui. Il l'a même comparé au défunt président de la République Béji Caïd Essebsi puisque ce premier voulait, lui aussi, « faire primer l'intérêt de la Tunisie ».

Des propos similaires ont été tenus par Rached Ghannouchi, il y a deux jours, sur Hannibal Tv où il a comparé la réunion tripartite tenue ce jour-là, jeudi 6 février, dans son domicile, à la fameuse réunion de Paris qui l'avait réuni en 2013 à Béji Caïd Essebsi, à l'époque leader de Nidaa Tounes.
Lors de cette interview, Rached Ghannouchi avait affirmé que « Elyes Fakhfakh avait encore le temps de se rattraper ».
Le chef du gouvernement désigné par Kaïs Saïed en a-t-il seulement l'intention ?

Ouvertement et sans détour, Ennahdha a appelé Elyes Fakhfakh à « changer de démarche en s'ouvrant aux différentes composantes de la scène nationale ». Ce matin-même, Elyes Fakhfakh décide de s'entretenir avec le président de Qalb Tounes Nabil Karoui. Une deuxième réunion entre les deux hommes, et la première sans intermédiaire, que Karoui juge « positive ».
A l'issue de cette rencontre, Nabil Karoui a souligné l'attachement de son parti à « ne briguer aucun ministère ». Il a également affirmé qu'il « est normal que le deuxième parti au pays fasse partie des concertations. Nous avons pris connaissance du programme et des orientations d'Elyes Fakhfakh et nous voyons que ce qui est proposé aujourd'hui ne diffère pas de ce qui l'était au gouvernement de Habib Jamli. Nous lui avons signifié que s'il continuait sur cette voie, son gouvernement ne pourra aboutir ».

Une manière de dire que si le gouvernement d'Elyes Fakhfakh « continue sur la même lancée, à savoir sa politique d'exclusion », il est très probable qu'il connaisse le sort du défunt gouvernement de Habib Jamli.
Le 10 janvier dernier, le gouvernement formé par Habib Jamli n'avait pas réussi à obtenir la confiance des 209 députés présents. Il avait seulement obtenu 72 voix pour, contre 134 voix contre et 3 abstentions. Habib Jamli qui avait déclaré qu'il ne consultera plus personne et avait proposé un gouvernement « formé de compétences apolitiques » devant les députés, il s'était fermement fait taper sur les mains.

Pour que son équipe passe et pour éviter le fâcheux scénario des nouvelles élections, Elyes Fakhfakh devra mettre de l'eau dans son vin. Beaucoup d'eau.
« Dans chaque démocratie, il existe une opposition. J'ai choisi les critères de choix pour les partis politiques avec lesquels je souhaite me concerter, à savoir, la symbolique du deuxième tour de l'élection présidentielle et la volonté exprimée massivement par le peuple » a dit Elyes Fakhfakh lors de la conférence de presse du 24 janvier. Il ajoute en citant nommément Qalb Tounes : « il faut restaurer la confiance dans le climat des affaires et dans le monde politique ».

Pourra-t-il après cela tenir un discours contradictoire en annonçant que le parti de Nabil Karoui ne sera, désormais, plus persona non grata ? Pas si sûr qu'Elyes Fakhfakh doive aller jusque-là pour s'octroyer le soutien du parti islamiste qui tient à réaffirmer sa position sur l'échiquier politique. Fakhfakh pourra se contenter de faire entrer Qalb Tounes par la porte de derrière, autrement dit, en nommant des proches et des personnalités proposées par Nabil Karoui dans des postes pas forcément de premier plan. Ceci reste une éventualité de contenter tout le monde.
En effet, pas sûr que les partis membres de la coalition gouvernementale voient d'un bon œil l'entrée de Qalb Tounes au gouvernement. Des partis, comme Al Karama et Attayar, qui ont vu dans l'exclusion de Qalb Tounes « un choix tout à fait logique ».

Mais, Nabil Karoui n'était pas le seul invité ce matin par Elyes Fakhfakh à s'entretenir avant le début des réunions « officielles » avec les partis de la coalition gouvernementale. La présidente du parti destourien libre (PDL), l'insaisissable Abir Moussi, a également été invitée. Aussitôt cette invitation annoncée qu'elle se dépêche de la décliner, ne voulant « rien avoir à faire avec le gouvernement Fakhfakh ». Prévisible ! Jamais Abir Moussi n'aurait accepté une telle invitation émanant du chef du gouvernement désigné par le président, elle qui avait jusqu'à présent refusé de serrer la main au chef de l'Etat Kaïs Saïed.
L'invitation de Abir Moussi ne serait donc, de l'avis de nombreux observateurs, qu'un leurre visant à faire passer le message selon lequel Elyes Fakhfakh serait ouvert à tous les partis, alors qu'en réalité, ce n'est que Qalb Tounes qui l'intéresse.

Malgré ces manœuvres pour sauver la face, Elyes Fakhfakh risquerait de perdre toute crédibilité en consentant à laisser Qalb Tounes faire partie de son gouvernement. Celui qui avait, dans une sortie tonitruante, affirmé qu'il se basera sur des considérations « révolutionnaires » et « électorales », en refusant d'intégrer ceux qu'il nomme à demi-mots comme étant « les corrompus » à son équipe, aura du mal à justifier son revirement. L'argument de « l'intérêt national », rabâché et usé par tous, lui servira sans doute à lui aussi.
« Ce gouvernement marquera le début d'une ère nouvelle », avait déclaré Elyes Fakhfakh lors de sa toute première conférence de presse. Pas si sûr…


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