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Pour garder le Tchad, la France perd le Mali
Publié dans Business News le 29 - 05 - 2021

Le 21ème siècle est un siècle où on ne fait plus dans le détail, la nuance tend à disparaitre pour laisser place aux certitudes expéditives, aux positions catégoriques, aux décisions tranchées. On n'analyse plus, on préfère affirmer. On n'étudie plus, on se contente d'apprendre. On ne débat plus, on impose.

Dimanche 23 mai 2021, la Biélorussie, à la peine démocratique, n'a ni plus ni plus moins qu'envoyé un chasseur intercepter un avion de la compagnie Ryanair qui avait à son bord notamment un journaliste d'opposition. Roman Protassevitch, 27 ans, puisque c'est de lui dont il s'agit, était l'ancien rédacteur en chef du média NEXTA, créé en 2015 et qui avait participé à soulever la rue en septembre 2020 suite à la énième réélection du président Loukachenko au pouvoir depuis presque 30 ans.
En novembre 2020, le KGB, c'est ainsi que s'appellent les services de sécurité biélorusses, ça ne s'invente pas, avait déclaré le journaliste « impliqué dans des activités terroristes ». L'homme se retrouve dès lors passible de la peine de mort, encore en vigueur. Il part se réfugier en Grèce.

Le Boeing 737 qui relie Athènes à Vilnius est donc piraté, détourné et forcé à atterrir à Minsk, alors qu'il survole l'espace aérien Biélorusse. « A cause d'une alerte à la bombe » disent les autorités locales.
L'affaire avait été rondement organisée. Des agents infiltrés dans l'avion, qui lors de l'entrée dans l'espace aérien Biélorusse, hurlent qu'une bombe du Hamas est dans l'avion, invectivent le personnel navigant, déclenchent une quasi bagarre. Un MiG-29 venu à hauteur du Boeing pour interception, et la tour de contrôle aux ordres ont fait le reste. Notons pour la postérité que le chasseur, en raison d'un quiproquo dans le timing de l'opération, a décollé avant que l'aletre à la bombe ne soit déclenchée.

L'avion se pose à Minsk, le journaliste est arrêté, on simule une fouille de tous les bagages, on présente des excuses pour la fausse alerte, et l'avion repart.
La communauté internationale se réunit dans la semaine qui suit. C'est la course aux déclarations. Celui-ci s'inquiète, celui-là condamne, tous réfléchissent à d'éventuelles sanctions. En attendant, un pays, en Europe, s'est cru autorisé à détourner un avion européen, qui reliait deux capitales européennes, avec 127 personnes à son bord, pour récupérer un de ses ressortissant qui n'avait pour seul tort que d'être un journaliste démocrate.

Rappelons que le 2 juillet 2003, le Falcon du président Morales quittait Moscou pour revenir en Colombie. Les services américains soupçonnent que Edward Snowden est à bord. Plus subtil, l'avions est contraint d'atterrir à Vienne, car la France, l'Italie, l'Espagne et le Portugal lui interdisent l'accès à leurs espaces aériens. A cause de son nouveau trajet pour contourner tous ces pays, l'avion doit ravitailler. Il se pose donc en Autriche, seul pays qui accepte que l'avion se pose. Le président autrichien l'attend, s'invite à bord pour un petit déjeuner. L'avion est ainsi diplomatiquement fouillé, mais Snowden ne s'y trouve pas.

La Biélorussie a suivi le modèle, en se donnant un peu moins de mal dans les détails. #volaudessusdunniddecoucou


En Syrie non plus, on ne fait plus dans le détail. Jeudi le peuple votait. Ceux qui n'ont pas été empoisonnés par Bachar El Assad, candidat à sa propre succession. Ceux qui ont survécus aux massacres des islamistes. Et tous ceux qui n'ont pas d'autre idéal que la peste ou le choléra. 95,2% des voix. ce n'est plus une élection, ce n'est plus un plébiscite, ce n'est même plus un simulacre, c'est simplement une farce. L'Iran ne s'y trompe pas et félicite le vainqueur pour sa « victoire ferme ». Ca ne s'invente pas. Poutine qui n'aime pas être en reste lui a écrit que « les résultats du vote ont pleinement confirmé votre haute autorité et la confiance de vos concitoyens ». Il a dû oublier de finir la phrase qui devait contenir « un fusil sur la tempe ». Que Bachar soit aujourd'hui un rempart contre Daech qu'il a lui-même laisse venir, c'est un fait qui justifie probablement, que pour le moment il soit l'homme de la situation. Qu'il cherche à se légitimer par les urnes est une farce qui pourrait faire rire si elle ne s'était construite sur un terreau si dramatique. Qu'on le félicite pour sa réélection n'est ni plus ni moins qu'un sinistre cynisme. #cestlademocratiequonassassine

Au Mali maintenant. S'il est un pouvoir qui ne fait plus dans le détail, c'est bien l'autorité militaire malienne. Le Colonel Goïta qui avait mené le coup d'état en 2020 pour mettre au pouvoir Bah N'Daw, l'a fait arrêter lundi dernier, ainsi que son Premier ministre, Moctar Ouane.

Certains avaient alerté que ceux-là ne constituaient qu'une caution civile d'un coup d'état qui était militaire, la démonstration en est désormais faite. La Cour constitutionnelle a ainsi constaté vendredi la vacance du pouvoir, officiellement le président et son Premier ministre ont démissionné mardi après leurs arrestations lundi, et a nommé le Colonle Goïta « Président de la Transition ». Et si nous n'avions pas compris, la Cour lui a rajouté aussi le titre de « chef de l'Etat ». Les rues de Bamako ont accueilli la nouvelle par des manifestations des partisans du Colonel. Et pour que la fête soit à son comble, elle a été agrémentée de slogans anti-français, et une foule qui réclamait l'engagement de la Russie.

Et maintenant une information exclusive de Business News. Les militaires maliens n'ont pas digéré que leur coup d'Etat d'août dernier soit autant condamné par la France, la même France qui a dépêché son président au Tchad voisin, pour adouber le nouveau pouvoir, issu de ce que certains considèrent également comme un coup d'Etat de quinze généraux qui ont nommé Deby Junior à la fonction suprême en lieu et place du père mort au combat. Ce « deux poids, deux mesures », a appris Business News de source malienne, a fini de convaincre le colonel Goïta qu'il était finalement inutile d'être subtil. Il a donc pris directement le pouvoir. Et a entamé des discussions avec Moscou. #effetpapillon

Dans ce brouhaha mondial, la Tunisie fait partie de ces pays qui tiennent la corde de la démocratie. Et c'est une éventuelle activation de l'article 80 de la constitution, qui permet à certains de dénoncer une tentative de coup d'Etat par le président de la République. Parce qu'en Tunisie, on est tellement peu habitué à ce que la loi soit respectée, que celui qui applique la loi suprême, la constitution, est accusé de fomenter un coup d'Etat. Les dérives sont ailleurs, et entravent le quotidien du citoyen, sapent l'entrepreneur, oblitèrent l'économie. #ledoigtetlalune

C'est la fin de la semaine, c'est la fin de ce trip, vous pouvez éteindre vos smartphones.


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