Le dirigeant de Qalb Tounes et patron de Nessma TV a été convoqué ce matin du lundi 7 juin 2021 devant le juge d'instruction du Pôle économique et financier. D'après son comité de défense, on lui a présenté un PV antidaté, du 5 mai 2021, annonçant la reconduction de son mandat de dépôt de quatre mois supplémentaires. Vu que la procédure est illégale et que le PV en question aurait dû lui être présenté avant ou à la date du 5 mai et non un mois plus tard, Nabil Karoui a refusé catégoriquement de signer ce document. Il a également annoncé devant le juge qu'il entame une grève de la faim pour dénoncer ces procédures illégales et cette infraction flagrante aux lois du pays.
En parallèle, son comité de défense a entamé les procédures à la cour de cassation pour invalider la décision de la chambre des mises en accusation de mercredi dernier. La chambre a décidé de refuser la libération de Nabil Karoui et a demandé au juge d'instruction de régulariser la situation. Or, d'après le comité de défense, on ne peut pas régulariser une situation a posteriori.
La loi tunisienne est claire. Selon l'article 85 du code de procédure pénale, la période de détention préventive est limitée à six mois soit 180 jours. Elle ne peut être prolongée (de deux fois quatre mois) que si elle est renouvelée dans les délais légaux, c'est-à-dire avant le 4 mai 2021. Or nous sommes le 7 juin et c'est aujourd'hui seulement que le juge d'instruction a décidé de prolonger la durée de détention, c'est-à-dire plus d'un mois après. Le comité de défense du prévenu crie depuis plus d'un mois à l'injustice et rappelle que la détention est illégale, les juges ne veulent rien entendre et refusent d'appliquer la loi, d'après le comité.