Lors de sa rencontre, lundi 10 janvier 2022, avec la cheffe du gouvernement, Najla Bouden, le président de la République, Kaïs Saïed s'est attardé, une nouvelle fois sur l'assignation à résidence du dirigeant nahdhaoui Noureddine Bhiri, toujours sans le citer, saisissant l'occasion pour s'attaquer à la justice. « Ils auraient dû être en prison, mais nous ne sommes pas des magistrats pour les mettre en prison. Ils ont été placés en résidence surveillée. L'administration tunisienne et les autorités sécuritaires possèdent les documents prouvant leur implication dans plusieurs crimes, notamment, la falsification des passeports, l'octroi des passeports à des personnes placées sur des listes terroristes. Qui a été jugé pour ses opinions ou ses positions ? pourquoi ils ne proposent pas des idées constructives ? Tout simplement, ils sont incapables de le faire. Après, les organisations internationales s'indignent de leur assignation à résidence, alors qu'ils sont à l'hôpital, entourés de médecins et bénéficient d'un traitement humain. Tout cela, parce qu'il y a des affaires contre eux devant la justice depuis 2013, sauf qu'elles n'ont pas été examinées. La problématique ne concerne ni les juges, ni la justice, mais plutôt une justice indépendante », indique Kaïs Saïed.
Et d'ajouter, « Il faut mettre à disposition des juges toutes les conditions nécessaires afin qu'ils accomplissent leur mission, mais en aucun cas, ils ne peuvent se substituer au législateur. Nous pouvons les faire participer, prendre leur avis, les consulter, mais ne peuvent devenir des législateurs. Ils doivent être au service de l'Etat. Les documents incriminant ces gens sont bien là, et les jugements peuvent atteindre la peine de mort, mais n'allons pas jusque-là. Il y a des traitrises, des relations avec l'étranger et des financements étrangers. Certains pays occidentaux, sous l'influence de certains cercles financiers, veulent dire que nous ne respectons pas la loi. Le peuple tunisien ne croit plus en ces mensonges et ces balivernes ».