Habib Rebai, magistrat de l'ordre judiciaire et membre de l'Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie), vient de présenter sa démission de son poste à l'instance. « J'ai présenté ma démission de membre de l'Instance supérieure indépendante pour les élections en soutien à mes collègues juges et pour une loi organique pour les juges conforme aux normes internationales », a-t-il annoncé, dans un post Facebook daté de ce lundi 13 juin 2022, en expliquant les raisons sa décision.
Le président de la République a, rappelons-le, annoncé, le 1er juin, la révocation – sans possibilité de recours – de 57 juges, dont le président du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) dissous par Saïed, Youssef Bouzakher, l'ancien procureur de la République, Béchir Akremi, l'ancien premier président de la Cour de cassation, Taieb Rached et l'ancien substitut du procureur de la République, Sofiene Sliti. Ceux-ci sont accusés, par Kaïs Saïed, d'entrave à la justice et plusieurs autres dépassements.
Le lendemain, l'AMT a publié un communiqué affirmant que le décret 35 de 2022 était nul et non avenu, car il représente une atteinte manifeste à la compétence exclusive du Conseil supérieur de la magistrature et une ingérence claire et flagrante du président de la République dans les prérogatives de l'autorité judiciaire. Elle a dénoncé les limogeages les qualifiant de « massacre » judiciaire opéré sous couvert de lutte contre la corruption et qui en fait n'a rien à voir ce qui n'a en fait rien à voir avec cela.