La campagne du référendum a officiellement été entamée à la date du 3 juillet 2022. Cette date marque théoriquement le début d'une période de débats, d'échanges et d'argumentaires visant à convaincre les électeurs de voter en faveur ou contre le projet de la nouvelle constitution soumis à un référendum à la date du 25 juillet 2022. Afin d'atteindre cet objectif-là, il semblerait que tous les moyens soient bons pour les fans du président. Plusieurs panneaux publicitaires servent, désormais, de support de propagande et d'incitation en faveur, non pas du projet de la nouvelle constitution, mais à la personne du président de la République, Kaïs Saïed. Ainsi, nous avons pu découvrir une multitude de banderoles et d'affiches publicitaires faisant l'éloge du chef de l'Etat. Certains ont même choisi de le remercier. Ils ont accroché des banderoles et ont utilisé des panneaux publicitaires géants en y inscrivant le message "Merci Monsieur le président". Des pratiques nous rappelant l'ambiance "joyeuse" et "démocratique" des célébrations du 7 novembre et des élections "transparentes" tenues en temps de dictature.
De plus, plusieurs de ces panneaux et banderoles comportent des infractions électorales. Ils exploitent le drapeau de la République. Or, d'après l'article 61 de la loi électorale : "L'usage du drapeau de la République tunisienne ou sa devise dans les affiches électorales ou référendaires est interdit". Ces supports de communication ne devraient, donc, même pas être accrochés ou affichés. Il s'agit d'une atteinte grave à la loi. L'Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie) devrait agir rapidement.
Par ailleurs, plusieurs internautes ont critiqué l'exploitation d'espaces dédiés à un contenu publicitaire pour une campagne référendaire. Ils se sont interrogés sur la légalité de la chose. D'autres ont considéré qu'il s'agissait d'une violation du principe d'équité. Ils ont rappelé que la location d'espaces d'affichage urbain coûtait énormément d'argent. Ils se sont interrogés sur l'origine de ces ressources. Des affiches ont carrément été placées à l'intérieur d'espaces commerciaux.
On notera que l'Isie avait publié à la date du 11 juin 2022 un communiqué afin de rappeler que toute action publicitaire ou de propagande moyennant contrepartie matérielle ou gratuitement, usant des méthodes et techniques du marketing commercial, destinée au grand public et visant à faire la promotion d'une personne, d'une position, d'un programme ou d'un parti politique en vue d'attirer les électeurs ou influencer leur comportement et leur choix, via les médias audiovisuels, la presse écrite ou électronique ou à travers des supports publicitaires fixes ou mobiles, installés sur les lieux ou les moyens publics ou privés était considéré comme étant de la publicité politique. L'instance avait rappelé que ceci était strictement interdit par la loi.