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Référendum - Une administration au service du président
Publié dans Business News le 13 - 07 - 2022

Le chef de la République, Kaïs Saïed, ne cesse de démontrer, depuis l'annonce des mesures du 25 juillet 2021, qu'il est le souverain unique de la Tunisie et qu'il est le seul à pouvoir identifier les véritables revendications et attentes du peuple. Prétextant l'intérêt commun et la sûreté nationale, il réussit à se débarrasser petit à petit de toute institution pouvant l'empêcher d'atteindre son but ultime : la mise en place de son fameux projet de gouvernance par les bases. Bien évidemment et afin d'atteindre ce but-là, Kaïs Saïed a opté pour la plus facile des solutions, à savoir s'approprier les pouvoirs absolus et désintégrer ce qui reste de l'Etat. Le couronnement de cette étape n'est autre que l'adoption du projet de la nouvelle constitution mettant en place un régime présidentialiste.

Le chef de l'Etat s'est construit une forteresse politique en procédant à une restructuration de l'administration et des institutions de l'Etat. La première étape consistait en la mise en place d'un gouvernement à sa botte et appliquant les instructions du président à la lettre. La meilleure candidate à la tête de cette structure était Najla Bouden. Cette dernière a, largement, démontré son talent d'obéissance. Elle a même évité les passages médiatiques afin de ne pas offenser le président ou de susciter auprès des Tunisiens le moindre doute au sujet de son éligibilité à gouverner. Pas de déclarations, d'interviews ou même de discours de la cheffe du gouvernement n'ont été diffusés depuis sa nomination. Elle s'est retrouvée à la Kasbah dans un seul but : tout faire pour faciliter la mise en place du projet politique du président de la République.
D'ailleurs, elle n'a toujours pas émis d'avis quant à l'exploitation des ressources de l'Etat et de ses employés pour une victoire du "oui" à l'occasion du référendum du 25 juillet 2022. Le chef de l'Etat est même allé jusqu'à réviser la loi électorale afin de préciser que les administrations publiques et les organismes publics sont dans l'obligation de mettre à disposition de l'Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie) tout ce qu'elle demande en termes de données et moyens matériels et humains. La loi oblige, aussi, les services de la présidence du gouvernement à faciliter la collaboration de l'ensemble des administrations publiques avec l'Isie. La priorité est donc à la réussite du référendum dans le sens où le "oui" doit vaincre coûte que coûte. Le chef de l'Etat a, également, mis en place un système de participation à la campagne référendaire assez loufoque. Il a affirmé, d'un côté, que le référendum s'adressait à tous les Tunisiens et qu'il leur permettra d'exprimer leurs véritables points de vue, pour choisir, d'un autre côté d'imposer des restrictions à la participation à cet événement et d'attribuer à quelques-uns le droit de s'exprimer durant la campagne.

Naturellement, Najla Bouden s'est retrouvée en compagnie de ministres ayant le même rôle tel que Taoufik Charfeddine, l'un des membres de la campagne explicative du chef de l'Etat et nommé à la tête du ministère de l'Intérieur. Ce dernier est connu par tous pour être l'un des fervents défenseurs du projet de Kaïs Saïed et il n'a pas cherché à le cacher. Il a accepté toutes les nominations émanant du chef de l'Etat au niveau du corps des gouverneurs. Ces derniers sont amenés à délaisser leur fonction dans le but de contribuer activement à une victoire du référendum. Beaucoup d'entre eux ont tenu des réunions avec les délégués et les représentants des autorités locales quelques jours avant le début de la campagne référendaire afin de leur rappeler l'importance de cet événement. Une atteinte au principe de neutralité de l'administration tunisienne !
En plus de cela, le chef de l'Etat s'est offert un contrôle absolu sur l'Isie. Il a limogé son président, Nabil Baffoun et a modifié complètement sa composition. Il a créé une structure ayant démontré au fil des derniers jours qu'elle n'était ni indépendante ni supérieure. L'instance n'a pas semblé être agacée par les multitudes d'infractions de la loi électorale. Il n'y a pas de réactions au sujet des panneaux publicitaires appelant à voter en faveur du projet de la nouvelle constitution et utilisant le drapeau de la République. Elle ne s'est exprimée à ce sujet qu'après une campagne médiatique dénonçant la chose. En même temps, l'instance a décidé d'appeler au limogeage de l'un de ses membres pour avoir dénoncé un manque de réactivité des instances régionales. Sami Ben Slama avait considéré que celles-ci devaient agir d'elle-même et enlever les affiches et panneaux publicitaires. Son président, Farouk Bouasker, a convoqué une réunion dans l'urgence dans laquelle il avait dressé 55 chefs d'accusation contre son collègue. Autre élément démontrant la complicité de l'Isie dans la mise en place du projet du président de la République, son silence au sujet de la modification du projet de la nouvelle constitution en pleine campagne référendaire. L'Isie n'a pas émis d'avis à ce sujet. Elle a considéré que cette décision, contraire à la loi et à tous les standards en matière électorale, était légitime et n'avait pas d'impact sur le déroulement de la campagne ou sur la tenue du référendum.

Pour résumer, le chef de l'Etat a mis en place un système compact lui facilitant de contrôler les règles du jeu tout au long de cette dernière ligne droite. Une grande illusion prônant la démocratie et la souveraineté du peuple dissimulant une soif du pouvoir et une désintégration des acquis de la révolution. Kaïs Saïed dispose d'une administration ne visant qu'à forcer une victoire du "oui" lors du référendum. Une administration au service du président et non-pas de la République. Le projet de la nouvelle constitution est la pièce maîtresse de ce processus puisqu'elle permettra de légitimer le règne de Kaïs Saïed et de lui octroyer constitutionnellement les pleins pouvoirs. L'état d'exceptions s'étant invité à notre quotidien depuis le 25 juillet sera notre destinée et notre finalité. Nous devrions, donc, pour dire oui à une Tunisie républicaine, à un Etat civil et à une préservation des institutions de l'Etat barrer la route à ce projet en adoptant un non.


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