Le bureau exécutif du parti Ennahdha s'est réuni vendredi 5 août 2022 sous la présidence de Rached Ghannouchi et a publié un communiqué en cinq points. Il refuse le processus de la nouvelle constitution et le référendum boycotté par trois quarts des inscrits et entaché de suspicions de fraude ; il demande la publication de l'audit des crédits et des dons souscrits par la Tunisie durant les dix dernières années ; attire l'attention sur les dangers des clivages politiques et sociétaux générés par la politique du putsch ; dénonce le ciblage des figures de l'opposition, notamment Rached Ghannouchi, tout en félicitant les magistrats de ne pas avoir cédé aux pressions et au suivisme ; et invite le gouvernement à dire à l'opinion publique la vérité quant à la situation économique, financière et sociale du pays et de cesser sa politique d'opacité et de falsification des chiffres.
Ce qu'il y a à relever dans le communiqué du bureau exécutif d'Ennahdha, c'est de ne pas avoir évoqué le cas du député islamiste radical Rached Khiari qui a toujours mouillé sa chemise pour soutenir Rached Ghannouchi et la politique d'Ennahdha. Il est allé jusqu'à enregistrer son collègue Mohamed Ammar, à son insu dans son domicile, quand ce dernier cherchait à recueillir des voix pour une motion de censure visant Ghannouchi.
« Rached Khiari est l'homme des sales missions de Rached Ghannouchi », a commenté le député Fayçal Tebbini à son propos suite à son arrestation il y a deux jours après plus d'un an de cavale.