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Saïed et Bouden, je dis ce que je veux et tu fais le contraire de ce que je dis !
Publié dans Business News le 02 - 12 - 2022

« Nous voulons des actions qui traduisent les mots », a déclaré le secrétaire général de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT), Noureddine Taboubi, dans une critique adressée au président de la République, Kaïs Saïed, et au gouvernement de Najla Bouden. Noureddine Taboubi faisait référence à l'écart observé entre les discours du chef de l'Etat et les actions du gouvernement, voire la contradiction dans les propos du président, traduite dans les communiqués de la présidence de la République et les actions du gouvernement dirigé par Najla Bouden concernent plus particulièrement la hausse des prix, les institutions publiques et la compensation.

La contradiction au sommet de l'Etat a commencé à émerger depuis l'accord initial avec le Fonds monétaire international (FMI) et le résumé des réformes que le gouvernement de Najla Bouden a proposé pour obtenir la sympathie du Fonds et un prêt d'environ 1,9 milliard de dollars pour soutenir l'économie du pays. Un paquet de réformes qui concernent notamment la justice fiscale, des travaux sur la mise en œuvre d'un plan global de réforme des institutions publiques, en commençant par la promulgation d'une nouvelle loi pour réglementer ces institutions, l'abolition progressive des compensations...

L'accord initial avec le FMI était joint à une déclaration de la directrice du Fonds, Christina Georgieva, qui indiquait que le FMI espérait que la Tunisie travaille sur la privatisation de certaines institutions, assurant toutefois que l'initiative est venue du côté tunisien qui a exprimé son désir de privatiser certaines institutions publiques.

De son côté, le secrétaire général de l'UGTT, Noureddine Taboubi, a révélé le 31 octobre 2022 que le gouvernement tunisien s'était engagé auprès du FMI à céder la Banque de l'habitat, la Régie nationale du tabac et des allumettes et de nombreux quais dans le port de Radès. La réponse du gouvernement n'a pas tardé à arriver, réponse qui a mis la partie gouvernementale en contradiction avec ses propres propos. La ministre des Finances, Sihem Nemssia, a assuré, dans une déclaration télévisée, que le gouvernement n'a pas l'intention de céder ces établissements et que rien de tel n'a été mentionné dans la proposition définitive soumise au FMI, évoquant l'existence d'un plan de restructuration et de réforme concernant ces établissements.
Le lexique utilisé par le gouvernement concernant les établissements publics, en parlant de « réforme » et de « restructuration » combiné avec la déclaration de la directrice du FMI montre que, bien que la terminologie diffère, l'objectif est le même et il s'agit de la privatisation.

Contrairement à ce que la délégation gouvernementale a proposé dans les négociations avec le Fonds, le président de la République, Kaïs Saïed, et suite à la déclaration de Christina Georgieva, a souligné, lors de sa rencontre avec Najla Bouden, qu'il n'est pas question de toucher les institutions publiques ou de les céder. La position du chef de l'Etat a été maintes fois répétée, avec le ministre des Affaires sociales, Malek Zahi, notamment et hier lors de sa rencontre avec la cheffe du gouvernement, lorsqu'il a rappelé le « rôle social » de l'Etat et la nécessité de pallier les causes qui ont conduit à la situation que la plupart des établissements publics connaissent et qui sont la source de leurs difficultés.

Dans ce contexte, l'économiste Habib Karaouli, a souligné dans une déclaration aux médias, que 104 institutions dans divers secteurs sont concernées et qu'il faut adopter une approche logique et rationnelle, examinant la situation des institutions publiques au cas par cas.
La récente rencontre entre le président et la cheffe du gouvernement a également mis en évidence la divergence de vision en ce qui concerne l'étude des prix. Le communiqué de la présidence de la République a évoqué « la nécessité d'un travail continu pour réduire les prix car quiconque cherche à les augmenter ou à provoquer des pénuries a des aspirations contraires aux revendications légitimes du peuple ».
« Ceux qui cherchent à augmenter les prix ont des objectifs qui entrent en conflit avec les revendications légitimes du peuple tunisien », a donc dit le président. Des propos qui avait été traduits, quelques minutes avant la réunion, par une décision du ministère du Transport qui a approuvé une importante augmentation du tarif des transports publics irréguliers, des augmentations qui concernent le tarif des taxis individuels et touristiques, des transports ruraux et agricoles. L'augmentation du tarif des transports publics a été précédée d'une augmentation, la cinquième en un an, du prix du carburant. Ces augmentations successives dans les prix des carburants ne sont pas fortuites mais entrent dans le cadre de la stratégie du gouvernement visant à supprimer complètement la compensation des carburants d'ici 2026.
Le programme des réformes soumis au FMI est orienté vers la suppression progressive de la compensation et l'ajustement périodique des prix intérieurs pour les ajuster aux prix internationaux. Le président de la République, Kaïs Saïed, affirme, de son côté, que « dans le cadre de l'exercice de son rôle dans la réalisation de la justice sociale, l'Etat ne renoncera pas à la compensation des denrées de base, comme le dit la rumeur ».
« L'Etat ne renoncera pas à la compensation des denrées de base, mais il orientera ce soutien vers ceux qui en ont réellement besoin ». Cette déclaration, émanant du gouvernement, n'a pas précisé qui sera le bénéficiaire du système de compensation et quels sont les critères fixés par le gouvernement pour gérer ces aides. Cette question a été posée par le secrétaire général de l'UGTT, Noureddine Taboubi, qui a accusé le gouvernement de manipuler le peuple tunisien sans répondre aux questions posées par les citoyens concernant l'inflation et les prix élevés.

Cette contradiction, double-discours, qui existe à la tête de l'exécutif, entre le président qui « exprime ce que désire le peuple » et le gouvernement « qui fait ce que veut le FMI », semble être délibérée. En agissant de la sorte, l'exécutif cherche sans doute à instaurer un semblant de paix sociale tout en œuvrant à appliquer le plan de réformes proposé au Fonds.

Par Nouha Mainsi


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