Le membre de la campagne explicative du président de la République, Kaïs Saïed, et candidat au second tour des élections législatives, Ahmed Chaftar a insisté sur l'importance de révéler la vérité quant au drame résultant du naufrage d'une embarcation au large de Zarzis. Evoquant les déclarations du chef de l'Etat, Ahmed Chaftar a expliqué que ce dernier avait accès à certaines données et ressources sécuritaires non-accessibles au public. Invité le 2 janvier 2023 à l'émission "Ahla Sbeh" animée par Hatem Ben Amara et diffusée sur les ondes de la radio Jawhara FM, Ahmed Chaftar a laissé entendre qu'un trou au niveau de la coque du bateau avait été bouché avec de la résine. Il a assuré que cette matière était soluble dans l'eau. Il s'est interrogé sur les raisons ayant conduit à l'utilisation de cette substance. Il a évoqué un possible crime prémédité. Il a assuré que des comploteurs avaient tenté d'alimenter les tensions. M. Chaftar a assuré que des personnes non-résidentes à Zarzis étaient présentes et qu'on avait tenté de faire du drame de Zarzis l'élément déclencheur d'une nouvelle révolution. Il a assuré que le président de la République était du côté des manifestants et des familles des victimes. Il a expliqué qu'une enquête était en cours considérant que le gouvernement était responsable de l'absence de dialogue avec ces derniers. Ahmed Chaftar a affirmé que la mise en place d'un nouveau parlement et du Conseil national des régions et des districts ne devait pas impérativement être accompagnée d'un remaniement ministériel. Il a estimé qu'un nouveau ministre ne sera performant qu'au bout de six mois. Il a estimé que la cheffe du gouvernement, Najla Bouden, jouissait d'une grande marge de liberté. La sortie de la crise ne doit pas avoir lieu aux détriments des catégories marginalisées et fragilisées. « La cheffe du gouvernement agit selon ses convictions... Il y a certaines contraintes... Il y a un blocage au niveau de la création de richesse... Au niveau international, le prix de l'énergie a considérablement augmenté... Ce gouvernement a été nommé à la tête d'un pays endetté à plus de 120.000 milliards... Nous voulons bâtir un système capable de créer de la richesse... Les plus grands experts économiques n'auraient pas pu élaborer un meilleur budget ! », a-t-il ajouté. Ahmed Chaftar a rappelé que la Tunisie était capable de réaliser, dans le meilleur des scénarios et en temps de stabilité politique, une croissance économique ne dépassant pas les 5%. Un point de croissance, selon lui, créerait entre 15.000 et 20.000 emplois. Il a assuré que 100.000 jeunes obtenaient leurs diplômes chaque année, en plus des 700.000 chômeurs déjà existants. Il a expliqué qu'un jeune devait attendre près de dix ans pour trouver un emploi. Ceci les pousse vers le terrorisme et vers le crime. Il a considéré que le secteur privé ne pouvait pas accueillir ces diplômés et que l'unique solution à cette problématique était l'économie sociale et solidaire. Ce secteur représente près de 10% de la main-d'œuvre en France et 12% en Allemagne. Ce processus nécessite un encouragement des investissements et une intégration de l'économie parallèle à l'économie nationale. « Le harcèlement et les attaques visant le professeur président, la présidence de la République et les institutions de l'Etat dépassent les lignes rouges... Il y a une différence entre les critiques et les atteintes... Nous devons respecter la notion de prééminence du droit... J'ai reçu des menaces... Le délégué de Zarzis exerce ses fonctions depuis Médenine... Le gouverneur a été agressé... Je respecte Brahim Bouderbala... Les députés choisiront le prochain président du parlement », a-t-il ajouté.