Ahmed Souab, Amine Jendoubi, Rached Tamboura... Les 5 infos de la journée    La Tunisie et l'UE célèbrent le 30è anniversaire de la signature de leur Accord d'association    Abdelkader Nasri : le retraité est devenu mendiant    Wallet e-Dinar de la Poste tunisienne : tout ce qu'il faut savoir avant de l'adopter    Météo : vents forts et mer agitée cette nuit sur le nord du pays    SIDA à Gafsa : rumeur ou réalité ? Les autorités répondent    La BH BANK publie son premier rapport de durabilité    Que propose la nouvelle édition du Festival de Sfax aux passionnés de musique ?    Tennis : La Tunisienne Ons Jabeur suspend temporairement sa carrière    Migration : plus de trente association appellent au retrait du décret "Piantedosi"    Généralisation du télépéage : Tunisie Autoroutes récompense ses 200 000 abonnés avec une prime de 10 %    Forum Convergences Tunisie 2025 : Une rencontre pour une gouvernance durable, solidaire et verte    Hyundai Tunisie invite des enfants orphelins à découvrir la mer : leur première vague d'espoir    Justice à géométrie variable    Rym Sghaier plaide pour la séance unique à l'école : « cela fonctionne pendant Ramadan ! »    Sucre, café, riz : les grandes surfaces bien approvisionnées    Festival Hammamet 2025 : RUST et Alsarah & The Nubatones, fusion électrisante de modernité et d'héritage    Violence dans les stades : vingt ans de prison pour faire taire les gradins    Quand l'IA remplace les correcteurs : la tempête au sein du Point    Handicap : la plateforme de financement est ouverte dès aujourd'hui    Triste nouvelle : la mère de l'actrice Hend Sabri est décédée    La justice française ordonne la libération du Libanais Georges Abdallah    Lotfi Frahane: Lamta, un littoral et des hommes    Mohamed Rabhi : 24 foyers d'intoxications alimentaires enregistrés durant le premier semestre de 2025    À deux jours de Tomorrowland, un incendie ravage la scène principale du festival    Retrait de l'article autorisant le divorce à l'amiable devant notaire    Décès de la mère de l'actrice tuniso-égyptienne Hend Sabri    Festival du Film Arabe d'Al Qods 2025 : « Aicha » de Mehdi M. Barsaoui remporte le prix du meilleur film    Alcool au volant : la Tunisie s'équipe d'éthylotests intelligents    Saïed réclame la réforme de structures étatiques n'ayant pas rempli leurs missions    Belaïli sur le départ ? Les discussions s'accélèrent entre Tunis et Alger    Fort séisme de magnitude 7,1 en Alaska : risque de tsunami signalé    Kaïs Saïed ordonne une refonte radicale des caisses sociales    ARP - Une proposition de loi prévoyant jusqu'à cinq ans de prison pour violences dans les stades    Trois martyrs et des dizaines de blessés dans une attaque de l'entité sioniste à Damas    Secousse tellurique à Sidi Ali Ben Aoun    Tunisie, Algérie, Libye : une flottille se prépare à briser le blocus de Gaza    L'INM alerte : vents puissants attendus sur le Nord et l'Est de la Tunisie    Carrefour Tunisie accompagne la 59e édition du Festival International de Carthage    Festival international de Sousse 2025 : billets et programme de la 66e édition du 18 juillet au vendredi 15 août    Carrefour Tunisie félicite Walid Boudhiaf pour son nouveau record national à -118 mètres    Projet de loi : des peines de 6 mois à 5 ans de prison pour les actes de violence dans ou aux abords des stades    Mehdi Hmili signe son grand retour avec le film Exil au Festival du film de Locarno    Zohran Mamdani: Un maire musulman, socialiste et propalestinien a New York ?    Dorsaf Maaroufi, notre chargée d'affaires à Islamabad : Une jeune femme diplomate tunisienne d'excellence    L'Espérance de Tunis enrôle le Mauritanien Ibrahima Keita pour deux saisons    Tentative de victimisation : Atef Ben Hassine sous le feu des critiques    Mercato : Le Club Africain renforce sa défense avec Houssem Ben Ali    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



La démocratie, il n'y a qu'Attayar et Afek qui la pratiquent
Publié dans Business News le 01 - 05 - 2023

Depuis des années, on glose sur le fait qu'il n'y a pas de véritable parti d'opposition en Tunisie à l'exception d'Ennahdha des islamistes et le PDL de Abir Moussi.
L'un et l'autre sont honnis par une partie des Tunisiens qui ne veulent plus entendre parler ni des islamistes, ni des destouriens.
Face à l'absence totale de toute entité politique capable de fédérer les Tunisiens anti-islamistes et anti-destouriens, l'option Kaïs Saïed s'est trouvée sur une autoroute. C'est la réplique systématique qu'on nous donne quand on dit que l'actuel président de la République est dangereux pour le pays et menace carrément les structures de l'Etat : il n'y a pas d'alternative.
C'est vrai, très vrai. Si demain Kaïs Saïed chute (et il chutera inévitablement), les seuls capables de gagner une élection sont les islamistes d'Ennahdha et les destouriens du PDL.

Faute d'alternative à Kaïs Saïed, il faut en créer une et c'est ce à quoi s'est attelé Khayam Turki, président de l'association « Joussour » (passerelles) avant d'être arrêté et jeté en prison comme un terroriste, accusé de complot contre l'Etat.
Le paysage est ainsi fait, il n'y a personne qui a suffisamment de poids et de présence territoriale pour fédérer les Tunisiens.
Cette vision est cependant tronquée, car le monde politique aujourd'hui n'est plus celui du siècle dernier. Dans plusieurs pays, on a vu naître des partis qui ont rapidement et superbement gagné les élections. Celui du président Emmanuel Macron en France, créé en 2017, en est un exemple. Celui de la présidente du conseil Giorgia Meloni en Italie, créé en 2012, en est un autre.
Le fait qu'il n'y ait pas aujourd'hui de force politique capable de s'opposer à Kaïs Saïed ne signifie pas qu'on ne peut pas créer une. C'est même un devoir d'en créer.

Le parti d'opposition Attayar a organisé son congrès électif les 28, 29 et 30 avril. Un congrès qui a réussi à rassembler, pour sa séance inaugurale, la majorité de l'opposition tunisienne. En cette période trouble de la vie politique tunisienne, réunir les principales figures de l'opposition sous un même toit est un grand mérite et un véritable courage. Pour moins que cela, certains se sont retrouvés accusés de complot contre l'Etat.
Attayar a été fondé en 2013 par Mohamed Abbou et avait pour ligne directrice l'annihilation de l'ancien régime. Il voulait carrément jeter le bébé avec l'eau du bain.
Dix ans après, le parti existe encore et en est à son troisième secrétaire général. Il a fait son autocritique, a mis de l'eau dans son vin et a admis avoir fait plusieurs erreurs, rectifiées depuis. Les nouveaux dirigeants sont à mille lieues du discours revanchard du couple Abbou, ils essaient de fédérer le maximum de Tunisiens.
Son plus grand mérite est qu'il a réussi à prouver qu'il existe une véritable démocratie en son sein.
Attayar n'est pas le seul à prouver qu'il y a une démocratie à l'intérieur du parti, il y a également Afek Tounes qui, lui aussi, en est à son troisième président depuis sa création en 2011.
Afek et Attayar sont deux jeunes partis ringardisés, hier, par la machine islamiste et la machine destourienne et, aujourd'hui, par la machine putschiste.
Ringardisés ou pas, cependant, ils demeurent les seuls partis qui respectent vraiment la démocratie, puisqu'ils sont les seuls à l'appliquer à l'intérieur de leur appareil.
Il suffit juste de jeter un coup d'œil sur les autres formations pour le constater.

Kaïs Saïed a balayé tous les principes démocratiques. Il est l'unique président dans l'Histoire à avoir écrit tout seul une Constitution, imposée après un référendum au taux d'abstention élevé (70%) avant d'imposer un parlement élu par seulement 11% des Tunisiens.
Rached Ghannouchi est en passe de battre un record de longévité à la tête de son parti islamiste Ennahdha. Il est concurrencé de près par Hamma Hammami à la tête du parti d'extrême gauche des travailleurs et a été incapable, avec ses camarades Mongi Rahoui et Zied Lakhdhar, de respecter une vie démocratique au sein du Front populaire.
Le PDL de Abir Moussi, créé en 2013, n'a qu'une seule et unique présidente. Elle est la seule à parler et la seule à paraitre dans les médias. Congrès, élections, démocratie ? C'est quoi ces mots ?
A-t-on une idée sur le nombre d'adhérents de ces partis, leurs budgets, leurs sources de financement ? Non ! Aucune transparence !
Kaïs Saïed a gagné les élections avec un capucin. Abir Moussi se voit virer de l'argent de l'étranger sans qu'elle sache qui le lui a versé. Ennahdha a cassé la baraque avec l'opacité de ses financements et de son lobbying.
En parallèle, Attayar et Afek communiquent publiquement sur leur budget et les parties qui les financent. Cette transparence est une des règles basiques de la vie démocratique.
Ajoutons à tout cela que les deux partis évitent tout populisme à deux balles pour glaner les foules, exercice favori de plusieurs.

Attayar et Afek sont jeunes, partis de rien et méritent plus d'attention de la part de tous ceux qui s'intéressent à la vie publique. Le premier est de centre-gauche, le second de centre-droit. Les deux sont mus par des principes démocratiques et appliquent clairement ces principes. Ce ne sont pas des paroles en l'air comme le reste des acteurs politiques qu'ils soient au pouvoir ou dans l'opposition.
Leur tâche est rude, certes, mais pas impossible. Les victoires de Meloni et de Macron démontrent clairement qu'un jeune parti peut gagner face aux mastodontes, aux opaques, aux tricheurs et aux clowns.
On peut s'attarder sur leurs erreurs, mais que celui qui n'en a jamais fait à sa jeunesse jette la première pierre. Un chouia de clémence, envers des partis qui veulent faire avancer le schmilblick avec le très peu de moyens dont ils disposent, est le bienvenu. D'autant plus qu'ils ont fait amende honorable et rectifié le tir.
On ne le dira jamais assez, « la démocratie est le pire des régimes à l'exception de tous les autres » (Churchill), notre pays ne survivra pas sans. Et, pour le moment, cette démocratie n'est pratiquée dans les faits que par Attayar et Afek.
Entre la parlote des uns et les actes de l'autre, le choix est vite fait. Si jamais le régime putschiste nous laisse le choix déjà, car même cela n'est plus garanti.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.