Le président de la République, Kaïs Saïed s'est rendu, mardi 2 mai 2023, à la librairie Al Kitab à la suite de la polémique ayant suivi la censure de livres - dont notamment « le Frankenstein tunisien » de l'auteur Kamel Riahi - à la Foire internationale du livre. Tenant entre ses mains le livre mis en vente à la librairie, le président de la République a déclaré : « On dit que ce livre a été interdit. Le voilà en vente à la librairie Al Kitab. Mensonges et balivernes ! En réalité, ce livre n'était pas sur la liste des ouvrages qui devraient être exposés au stand. La preuve est qu'il est disponible. Il n'est pas question de parler d'interdiction. On parle, également, d'un autre livre qui a été interdit alors qu'il m'a été offert! », indique le chef de l'Etat au sujet de « Kaïs 1er, président d'un bâteau ivre » de Nizar Bahloul, sans le mentionner. Il ajoute, dans le même contexte : « Celui qui rêve encore d'interdiction, il est hors du contexte. Il s'agit de mensonges à travers la remise en question des libertés… Les libertés ne seront jamais menacées en Tunisie. Il y a un peuple qui protège ces libertés… Il y a un peuple qui protège la révolution… Il y a des institutions qui protègent l'Etat … Qu'ils arrêtent leurs mensonges et leurs illusions. Je connais très bien l'univers des livres. Pour moi, la liberté de la pensée est bien plus importante que leur prétendue liberté d'expression. Malheureusement, il n'ont aucune pensée et ils bénéficient de la liberté d'expression bien qu'ils soient dans ''un état de coma intellectuel'' ».
D'autre part, le président de la République a assuré qu'il n'y aura aucun retour en arrière. « Celui qui met en doute l'état des libertés en Tunisie à l'échelle nationale ou internationale est soit un mercenaire, soit dans un coma intellectuel profond. Je sais ce que ça veut dire les livres, tout comme je connais certaines chaînes étrangères qui ne cherchent qu'à faire échouer l'Etat tunisien, mais elles n'y parviendront pas ».
Le président de la République a mis en garde contre « le terrorisme intellectuel », soulignant que les menteurs sont toujours trahis par leurs actes et leurs pratiques.
Après cette visite, le chef de l'Etat a effectué une visite à l'ancien siège de la société tunisienne de distribution. A cette occasion, il a déploré la destruction de cette société au nom de sa réhabilitation. Dans ce contexte, il a dénoncé les mauvais choix adoptés par le passé, ayant conduit à la destruction de cet établissement public, soulignant, toutefois, qu'il n'est pas contre les maisons d'édition privées.