Le comité de défense des dirigeants politiques incarcérés dans le cadre de l'affaire dite de complot contre sûreté de l'Etat a rendu public un communiqué, jeudi 8 juin 2023, pour dénoncer les atermoiements du juge d'instruction près le pôle judiciaire antiterroriste en charge de l'affaire. Ces altermoiements, note le communiqué, se manifestent par les reports à répétition de l'audition de Lazhar Akremi, dont la dernière en date était programmée au 8 juin 2023, alors qu'il n'a jamais été auditionné depuis son arrestation. Le comité de défense note que le juge d'instruction n'a pas entamé l'instruction depuis l'émission des mandats de dépôt alors que les dispositions du Code des procédures pénales exigent de lui la recherche de la vérité sans délai. Le comité indique que l'informateur et le témoin, dont l'identité n'est pas révélée, n'ont pas été auditionnés, soulignant qu'aucun rapport ni expertise n'ont été ajoutés au dossier. Il considère que tous ces atermoiements et cette lenteur prouvent que le dossier est vide et que les chefs d'inculpation sont faibles. Le comité de défense indique que le juge d'instruction n'a auditionné l'informateur XXX vers la fin du mois de mai qu'à la suite de ses demandes récurrentes. Il ajoute que l'interrogatoire manque de sérieux tenant compte des contradictions des propos et des données erronées et illogiques comme l'implication d'un syndicaliste décédé depuis des années dans l'affaire de complot. Ainsi, il considère que le fait que le juge d'instruction se contente d'émettre des mandats de dépôt et d'incarcérer les prévenus sans chercher de manière sérieuse et assidue à découvrir la vérité, n'est que le résultat de sa soumission aux instructions de l'autorité de tutelle, qui vise à maintenir les prévenus en détention le plus longtemps possible, sans preuve ni crime.
Plusieurs figures du Front de salut national et autres opposants politiques sont en prison depuis plus de cent jours. Accusés de complot contre la sûreté de l'Etat, ils ont été arrêtés et placé en détention, pourtant la défense atteste de la vacuité des dossiers et de preuves justifiant leur interpellation.