Le porte-parole de la coordination « Winou Sbitar », Samir Fayala, est revenu, mardi 22 août 2023, sur les retards accusés dans la construction du CHU Roi Salman qui devait démarrer au premier trimestre de 2021 sur une superficie de 15 hectares à Kairouan. Intervenant dans la matinale de Diwan FM, il a dénoncé, au micro de Myriam Belkadhi, un jeu d'influence dont les auteurs sont les lobbies de la santé. Selon ses dires, si les travaux n'ont toujours pas démarré c'est à cause de ces lobbies qui souhaitent garder le monopole du secteur dans certains gouvernorats. Il a, également, critiqué l'absence de communication et de transparence des autorités en charge au sujet des difficultés qui empêchent la finalisation du projet. Du bâtiment qui devrait accueillir jusqu'à 500 lits, il n'existe aujourd'hui qu'une porte et un mur de 15 mètres de long. Samir Fayala a avancé qu'aux dernières nouvelles, les autorités avaient imputé les retards à un problème foncier. Le terrain sur lequel l'hôpital devrait être construit appartient à l'Agence foncière d'habitation qui doit le céder au ministère de la Santé. « Le financement est disponible, le terrain l'est aussi mais la volonté est absente », a-t-il ajouté. Le projet de cet hôpital s'inscrit, rappelons-le, dans le cadre d'un protocole d'accord signé entre la Tunisie et l'Arabie Saoudite en octobre 2017. En vertu de cet accord, l'Arabie saoudite accorde à la Tunisie un don de 85 millions de dollars en guise de contribution au financement de la construction et à l'équipement du CHU. En 2020, le directeur de l'unité de gestion par objectifs du ministère de la Santé a affirmé que les études avaient démarré notant que le lancement des travaux est prévu au premier semestre de 2021 pour que cet hôpital universitaire soit opérationnel vers 2024. En avril 2021, l'ambassadeur d'Arabie Saoudite en Tunisie, Abdulaziz bin Ali Al Saqr, a annoncé le démarrage imminent des travaux notant que les études seraient bientôt finalisées, après plusieurs mois de retards en raison de la crise sanitaire Covid-19. Dix mois plus tard, en février 2022, alors que les travaux n'avaient toujours pas commencé, le ministre de la Santé, Ali Mrabet, a fait savoir – à l'issue d'une rencontre avec l'ambassadeur saoudien – que le démarrage des travaux était prévu pour fin 2022. L'ambassadeur du Royaume a, de son côté, réitéré les mêmes propos promettant un démarrage des travaux pour « bientôt ». Ce projet a, par ailleurs, été au cœur d'une réunion supervisée lundi 21 août 2023 par le président de la République, Kaïs Saïed. Il a indiqué que des groupes de pression et des infiltrés au sein des institutions de l'Etat empêchaient la réalisation de plusieurs projets dont le CHU du Roi Salman. Le président a estimé que l'absence d'avancement au niveau de ce projet remettait en question la crédibilité de l'Etat et privait les citoyens de leur droit à la santé et aux soins. Kaïs Saïed a considéré qu'il y avait recours à de faux arguments afin d'expliquer les retards de réalisation du projet. Il a évoqué de pseudos études lancées depuis 2017 et des questions d'ordre technique. Il a rappelé que les fonds nécessaires à la réalisation du projet avaient été mobilisés et que les études s'étaient succédé.