Le ministère public près du tribunal de première instance de Gafsa a ordonné l'ouverture d'une enquête judiciaire à la suite du décès d'Alya Bhiri, une étudiante de 21 ans, survenu dans des circonstances controversées au sein du service des urgences de l'hôpital régional de Gafsa. L'enquête vise à établir les responsabilités pénales de toute personne ayant fait preuve de négligence ou de manquement ayant conduit au décès de la jeune femme. Le drame remonte à lundi dernier, lorsque la victime a perdu la vie après une hospitalisation tardive et une opération en urgence pour une péritonite avancée. Les premiers éléments recueillis indiquent qu'Alya Bhiri n'aurait pas été prise en charge lors de son premier passage à l'hôpital, la veille, en raison de l'absence d'un carnet de soins à jour. Faute de pouvoir régler les frais médicaux exigés ou de régulariser la situation administrative sur le moment, son père aurait été contraint de la ramener à la maison, sans qu'aucun examen médical ne soit effectué. Admise seulement le lendemain, son état s'était alors considérablement aggravé. L'intervention chirurgicale aurait été retardée à cause de complications liées à l'ingestion d'eau, ce qui rendait l'anesthésie difficile. Malgré l'opération, la jeune femme a succombé peu après son transfert au service de réanimation, une unité que la Ligue tunisienne des droits de l'Homme (LTDH) décrit comme insuffisamment équipée pour faire face à une urgence aussi grave. Dans un communiqué, la LTDH, par le biais de son bureau régional, a confirmé les faits et dénoncé un manquement flagrant aux droits fondamentaux de la victime. L'organisation pointe du doigt les défaillances dans les procédures d'admission et les conditions d'accès aux soins d'urgence, estimant que la jeune femme aurait pu être sauvée si elle avait été prise en charge à temps.