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Une nouvelle fois, Ennahdha paie les idioties de son président Rached Ghannouchi
Publié dans Business News le 05 - 09 - 2023

Beaucoup d'encre est en train de couler suite aux enregistrements fuités des conversations entre Mondher Ounissi, président d'Ennahdha par intérim, et la journaliste Chahrazed Akacha. À l'image de ce qui s'est passé à l'Union des agriculteurs (Utap), il semblerait fort que M. Ounissi était en train de préparer un putsch au sein du parti islamiste, et ce avec l'appui du régime de Kaïs Saïed. Qui a ramené ce cheval de Troie à la tête du parti ? Son président Rached Ghannouchi, actuellement en prison. Une nouvelle fois, Ennahdha paie le prix fort des mauvais choix de son président.

C'est pop-corn à la main et avec délectation que les adversaires tunisiens d'Ennahdha regardent comment le parti islamiste est en train d'affronter une des plus graves crises de son existence.
Alors que ses principaux dirigeants sont en prison, dont son président Rached Ghannouchi, le parti est dirigé depuis le 26 avril dernier par un certain Mondher Ounissi, très peu connu sur la scène politico-médiatique.
Théoriquement, M. Ounissi devait poursuivre le même chemin tracé par le président du parti, mais le bonhomme voyait les choses autrement. Alors que les islamistes étaient majoritairement opposés au putsch et militaient ouvertement contre le régime, Mondher Ounissi s'avère être du type à mettre de l'eau dans le vin. Beaucoup d'eau. Il prône le dialogue et la concorde avec le pouvoir totalitaire.
À l'intérieur, il tente d'éjecter les faucons du parti et prépare activement le congrès, prévu en octobre, pour ce faire. Son idée est simple à vendre, si le parti est en cet état désastreux, c'est à cause de ces dinosaures qui ont prouvé qu'ils n'ont plus rien à donner, ni au parti, ni au pays.
Un putsch au sein d'Ennahdha ? Ça y ressemble. Conscients du danger, les faucons du parti n'entendent pas se laisser faire et demandent le report du congrès. Pour officialiser la chose, ils devaient passer par le conseil de la choura. Et c'est là qu'intervient le pouvoir en place, samedi dernier, pour donner un coup de main à Mondher Ounissi en assignant à résidence (sans aucun motif, ni même un document officiel) l'un des plus gros faucons, l'ancien terroriste Abdelkarim Harouni.
Mondher Ounissi et le régime de Kaïs Saïed seraient-ils complices ? Ça y ressemble.
Alors que les islamistes ne se sont pas encore remis de ce coup de massue, la page Facebook controversée et hostile au régime « Sayeb Salah », diffuse des extraits d'une communication téléphonique entre M. Ounissi et la journaliste en exil Chahrazed Akacha, tout aussi hostile au régime. Bis repetita lundi 4 septembre. Dans ces extraits, on découvre que le président par intérim du parti islamiste travaille vraiment à l'éjection de plusieurs gros calibres.
Il s'en défend prétendant que l'enregistrement est le fruit de logiciels d'intelligence artificielle et qu'il ne connait nullement la journaliste. Il prétend aussi qu'il ne connait pas les personnes qu'il a dit connaitre dans les enregistrements. Lâcheté ? Ça y ressemble.
Une chose est sure, ça ne peut pas être des enregistrements fabriqués. La technologie est certes très évoluée, mais elle ne peut pas fabriquer le timbre de la voix et son intonation avec autant de détails et autant de vocabulaire spécifique, alors que le monsieur n'avait quasiment pas d'enregistrements audio par le passé. En effet, pour que l'intelligence artificielle puisse donner un résultat acceptable, il lui faut des heures et des heures d'enregistrements de la personne dont on cherche à copier la voix.
Peu importe. Le régime décide lundi soir de réagir de nouveau. La radio Mosaïque parle d'une instruction judiciaire ouverte par le parquet à propos des enregistrements fuités. Que vient faire le parquet ici ? Pourquoi intervient-il alors qu'il n'y a eu aucun dépôt de plainte et que l'affaire ne touche nullement les pouvoirs publics ou la sûreté nationale ? Cette autosaisine, si rare du parquet, ne laisse plus de place au doute, Mondher Ounissi est, à 99,9%, le cheval de Troie du régime de Kaïs Saïed. Chahrazed Akacha le jure et en apporte tous les indices. Idem du côté des faucons qui appellent à la démission ou au limogeage immédiat de ce traître du parti. Il y a déjà un précédent avec le putsch téléguidé par le régime au sein de la présidence de l'Utap.
Si le régime est en train de l'appuyer, c'est dans l'objectif de gagner les voix des bases islamistes
L'histoire ne va certainement pas s'arrêter là, il faut continuer à commander des pop-corn.

Qu'il soit traître ou idiot manipulé, Mondher Ounissi a perdu toute crédibilité aux yeux des dirigeants du parti. Il a beau prendre les gens pour des idiots en prétendant que les enregistrements ne sont pas à lui, il n'est cru que par les gogos.
En attendant que tout cela soit tiré au clair, il est bon de se rappeler que si les islamistes sont en train de subir les affres de leur président provisoire, c'est à cause de leur président officiel, Rached Ghannouchi. C'est ce dernier qui est la cause de leurs malheurs d'aujourd'hui et, d'ailleurs, de tous les malheurs du pays.
C'est bel et bien Rached Ghannouchi qui a imposé Mondher Ounissi. Les faucons peuvent bien le contester aujourd'hui, ils auraient déjà dû faire ça avant !
Alors qu'ils ont superbement gagné les élections de 2019, les islamistes ont perdu la présidence du gouvernement en nommant un chef que le parlement a refusé de valider. Et c'est bien Rached Ghannouchi qui a nommé ce chef du gouvernement, Habib Jemli. S'il avait à l'époque choisi un islamiste modéré, à l'instar de Zied Ladhari, Ennahdha n'aurait jamais perdu ce titre.
Précédemment, c'est bien aussi Rached Ghannouchi qui a appelé à voter Kaïs Saïed et à contrer Nabil Karoui avant de changer son fusil d'épaule et de rallier M. Karoui après les élections.
Quand il a été élu à la tête du parlement, Rached Ghannouchi s'est totalement assis sur le règlement intérieur et oublié son rôle de président de tous les députés. L'opposition n'a jamais été aussi malmenée que sous sa présidence et on a même vu le sang couler sous l'hémicycle. Contre vents et marées, il a défendu ses faucons et les radicaux d'Al Karama, quoiqu'ils fassent, en allant jusqu'à accepter de faire entrer des S17 à l'intérieur du parlement et bafouer ouvertement les lois. Jamais le népotisme n'a atteint de tels degrés que sous la présidence de Rached Ghannouchi.
Et c'est en constatant ces énormes dégâts et cette terrible image que Kaïs Saïed a décidé de faire le putsch du 25 juillet 2021, en plaçant l'armée devant la porte du parlement.
Bon aussi à rappeler, c'est sous la présidence de Rached Ghannouchi qu'Ennahdha a perdu 62,6% de ses électeurs, passant de 1,5 million en 2011 à 561 mille en 2019.

Sans aucun doute, la Tunisie se serait mieux portée si elle n'avait pas un citoyen nommé Rached Ghannouchi. Idem pour Ennahdha. Feu Habib Bourguiba le savait et a tout fait pour le faire condamner à mort. Il doit son salut à l'inexpérience de Zine El Abidine Ben Ali qui l'a gracié après le coup d'Etat du 7 novembre 1987. Sur le tard, feu Ben Ali s'est rendu compte de son erreur et a poussé l'islamiste à l'exil.
Après la révolution du 14 janvier 2011, jouant à fond la carte de la victime, Rached Ghannouchi est revenu au pays sur les mêmes airs que le prophète Mohamed. Ennahdha est au zénith et réécrit l'Histoire à sa manière en présentant ses membres et ses dirigeants comme des victimes des régimes de Bourguiba et de Ben Ali. Ses terroristes et ses voyous sont présentés comme des héros et occupèrent rapidement les devants de la scène médiatique et politique avec la complicité de l'ancien président Moncef Marzouki, de l'ancien président du parlement Mustapha Ben Jaâfar et de l'ancienne présidente de l'instance chargée de la justice transitionnelle Sihem Ben Sedrine et l'appui de chancelleries étrangères, notamment américaine. Ceux qui crient à la supercherie et rappellent le terrorisme du parti islamiste sont traités de contre-révolutionnaires et de corrompus et sont trainés devant une justice complice ou lynchés sur les réseaux sociaux.
Rached Ghannouchi a de quoi se réjouir, il a toujours obtenu tout ce qu'il voulait, mais il a toujours cassé tout ce qu'il a obtenu !
Aujourd'hui, les faucons du parti cherchent à éjecter Mondher Ounissi. Ils ont peut-être raison, puisqu'il s'agirait d'un cheval de Troie, mais M. Ounissi est loin d'être leur ennemi premier. Rached Ghannouchi le devance bien. C'est lui et seulement lui qui est la cause de tous leurs malheurs et des malheurs de la Tunisie.


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