Le directeur général d'Emrhod Consulting, Nabil Belâam, a commenté, lundi 25 décembre 2023, le taux de participation aux élections locales dont le premier tour a eu lieu la veille. Dans une intervention téléphonique sur Jawhara FM, il a indiqué au micro de Hatem Ben Amara qu'on ne pourrait établir de comparaison avec le taux de participation aux élections législatives ou présidentielle précédentes de par la nature même de ces élections qui se déroulent à l'échelle locale des imadas. Pour expliquer le taux de participation qui reste relativement bas si comparé au taux de participation aux municipales de 2018, il a avancé la déception qu'ont vécu les Tunisiens sur les dix dernières années. Selon ses dires, l'attitude du Tunisien envers la chose politique n'est plus la même et il est devenu réticent de par l'absence de réalisations. Selon les chiffres annoncés, la vieille, par l'Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie) à la fermeture des bureaux de vote, le taux de participation national était de 11,66%, soit 1.059.004 électeurs sur les 9.080.987 inscrits. En plus de la réticence des Tunisiens, ce taux s'explique, également, selon Nabil Belaam, par l'accumulation des rendez-vous électoraux sans aboutir à un changement réel. En moins de cinq ans, pas moins de cinq rendez-vous électoraux ont été organisés, y compris les élections de 2019. Outre les élections locales de dimanche 24 décembre 2023, des élections législatives ont été organisées entre fin 2022 et début 2023. Plus tôt en juillet 2022, le président de la République a organisé, également, un référendum constitutionnel. Commentant la campagne électorale, le directeur général d'Emrhod Consulting a ajouté qu'il était tout à fait normal qu'il y ait des lacunes en termes de communication entre les candidats et les électeurs, comme il s'agit là d'une première expérience. Dans certaines régions, les électeurs n'ont aucune connaissance des candidats, selon ses dires. Il a signalé, également, l'absence de débat politique notant que le Tunisien n'est pas exposé à des discussions sur les réalisations, les problématiques, les solutions ou encore les défis auxquels le pays fait face. Cela a fait que le Tunisien se sente étranger à la chose publique, à son sens.