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Ce fut une belle année de m… !
Publié dans Business News le 27 - 12 - 2023

L'année 2023 est loin d'être un bon cru pour la Tunisie et ses habitants. C'était une année difficile sur tous les plans, particulièrement politique et économique. Les autorités tunisiennes ne sont pas parvenues à réformer le pays et se sont même échinées à compliquer davantage une situation proche de l'inextricable. Cela rappelle le mois de février passé qui restera gravé dans les mémoires quand le président de la République, Kaïs Saïed, a évoqué, dans une réunion du conseil de sécurité nationale, la menace que représentent les « hordes » de migrants pour la « composition démographique » de la Tunisie. Une honte absolue pour un pays supposé être une terre d'accueil. Inutile non plus de revenir sur les répercussions économiques de cette position surprenante, parce que oui, il y en a eu. Très maladroitement, Kaïs Saïed, aidé par ses porte-voix, a tenté de se dépêtrer de cette situation en essayant de démontrer qu'il n'est pas raciste. Mais les images des Subsahariens agglutinés devant leurs ambassades respectives ne seront pas oubliées de sitôt.

Au niveau politique, cette année nous aura permis de découvrir le parlement de la nouvelle République fondée par Kaïs Saïed. En dépit d'un taux de participation extrêmement faible aux législatives, on nous avait promis un parlement qui couperait définitivement avec l'image négative renvoyée par les parlements précédents. Un parlement nouveau, responsable, efficace et efficient. Bien sûr, il n'en est rien. Hormis quelques députés, les législateurs plongent allégrement dans le populisme et la facilité. Certains font même preuve d'une incompétence flagrante et d'autres profitent de la tribune qui leur est offerte pour se lancer dans des diatribes stériles, comme cet élu qui avait proposé de dissoudre le ministère des Affaires étrangères et de l'intégrer à celui de l'Intérieur. Au final, nous avons un parlement extrêmement docile et très coopératif avec l'exécutif qui passe, à très peu de choses près, absolument ce qu'il veut. Un parlement qui n'a pas oublié de s'accorder une petite prime de mille dinars par élu pour service rendu. Entre les discours et la pratique, il y un gap. Mais seuls les naïfs s'en étonneront. Pour un parlement différent de ses précédents, il faudra repasser.

L'année 2023 aura également vu l'entrée fracassante des arrestations et de l'emprisonnement dans la sphère politique. C'est à partir de février que plusieurs leaders d'opposition dont Khayam Turki, Jawhar Ben Mbarek, Ghazi Chaouachi, Ridha Belhaj et autres ont été arrêtés dans le cadre d'une enquête pour complot contre la sûreté de l'Etat. Près d'un an après ces arrestations nous ne savons toujours rien des circonstances de cette affaire, ni ce que l'on reproche précisément à tous ces politiciens jetés en prison. Le comité de défense soutient mordicus que les dossiers sont vides et que les accusations sont ridicules. Le parquet, quant à lui, garde toujours le silence si l'on exclut sa seule sortie destinée à rassurer les chancelleries étrangères. Plus tard, en octobre, c'est Abir Moussi qui sera mise en prison pour avoir fait le show devant le bureau d'ordre de la présidence de la République. Le parti islamiste Ennahdha a été complétement décapité avec l'emprisonnement de ses trois principaux leaders : Rached Ghannouchi, Ali Laârayedh et Noureddine Bhiri. Ses locaux centraux et régionaux ont également été fermés sur décision du ministère de l'Intérieur. Rappel important : la justice est indépendante, selon le président de la République.

Sur le plan économique, la situation n'est guère meilleure. Quoi qu'en disent les autorités, les pénuries de produits de première nécessité se succèdent entre café, lait, huile, médicaments, pain, sucre et autres. Le chef de l'Etat continuera à accuser d'obscurs lobbies qu'il est seul à connaitre d'être derrière ces pratiques dans le seul but de déstabiliser la situation sociale. Les Tunisiens font désormais la queue pour s'approvisionner tout en voyant leur pouvoir d'achat fondre comme neige au soleil. La vie quotidienne des Tunisiens est de plus en plus chère et l'inflation reste élevée même si elle se stabilise. Le monde des affaires est, quant à lui, frappé de sclérose devant l'acharnement du pouvoir en place à diaboliser les hommes d'affaires et le secteur privé. Plusieurs chefs d'entreprises, parmi les plus connus, ont également été mis en prison pour apaiser la colère du Président devant l'échec retentissant de son idée de réconciliation pénale. Ces mêmes chefs d'entreprises ne sont ensuite libérés que contre le paiement d'une généreuse caution. Tout cela se fait avec le silence complice de l'Utica, organe représentant les patrons et qui devrait se placer en première ligne pour défendre ses affiliés. Mais avec Samir Majoul, le temps où l'Utica prenait position est révolu et le patron des patrons se contente d'accompagner quelques ministres dans leurs déplacements, ou de participer à une conférence pour fêter la révolution à Sidi Bouzid.

Sur le plan international, il semble que nous allons clôturer cette année en continuant à ingurgiter les images terribles qui nous parviennent de la bande de Gaza. Depuis le 7 octobre dernier, c'est un déferlement de barbarie et de sauvagerie qui s'abat sur une population civile enclavée et privée de tout. En plus des balles et des bombes, les Gazaouis doivent endurer la faim, la soif et le manque de médicaments. Tout cela se passe sous l'œil complice et même approbateur des puissants de ce monde et de ces nations qui nous parlaient de droits de l'Homme et d'universalité. Le deux-poids deux mesures l'emporte haut la main et l'hypocrisie a été érigée en art par les représentants du monde libre. Ce n'est pas que ce soit une surprise totale, mais on espérait quand même un peu plus de retenue, surtout de la part de certains pays qui ont fait des droits de l'Homme et de la philosophie des Lumières leur héritage. Mais ça n'a pas été le cas.

Sans vouloir verser dans le pessimisme, l'année prochaine ne s'annonce pas sous de meilleurs auspices. La loi de finances adoptée par le parlement pour l'année 2024 laisse entrevoir, d'ores et déjà, certaines difficultés. La situation politique ne semble pas se diriger vers une quelconque forme d'ouverture. Sans oublier qu'il s'agira d'une année électorale. Mais soyons quand même optimistes. Peut-être que ça ira mieux.


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