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Bilan 2022 : indécences d'un régime voyou
Publié dans Business News le 26 - 12 - 2022

L'année 2022 s'apprête à partir et son bilan est très négatif. Des dix, vingt, trente, quarante dernières années, 2022 est la pire de toutes pour la Tunisie. S'il faut désigner un coupable, ce serait assurément le président Kaïs Saïed qui s'est accaparé les pleins pouvoirs sans réaliser, en contrepartie, quoi que ce soit.
À défaut d'avoir pu trouver une seule réalisation positive du régime putschiste, je laisse le soin à nos fidèles lecteurs de me contredire dans les commentaires.

Tout au long de l'année, le régime de Kaïs Saïed s'est comporté comme un régime voyou qui considère la Tunisie comme une ferme privée et les Tunisiens comme une poussière d'individus (selon la formule d'un colon français). Voici quelques exemples sectoriels.
Finances
Commençons par la fin avec cette loi de Finances publiée vendredi soir dans le Journal officiel. Une loi accompagnée d'un florilège d'augmentations fiscales. À l'exception de quelques lâches autruches (comme l'Utica ou l'UNFT), l'écrasante majorité des organisations a critiqué violemment cette loi de finances.
Sur le principe, ne vous sentez-vous pas comme des sous-citoyens quand on vous impose des mesures qui touchent votre quotidien, sans aucun débat, sans aucun préavis et sans prendre en considération vos contraintes ? De quel droit on nous impose, pour la deuxième année consécutive, une loi sans débat public ?! C'est juste humiliant !
Sur le fond, le régime de Kaïs Saïed reste fidèle à son amateurisme. Il impose des mesures sans prévoir combien elles vont lui rapporter.
Le comble de l'indécence reste indéniablement dans l'augmentation du budget de l'Etat. Ce régime impose des augmentations et de l'austérité au peuple, mais se réserve des augmentations. Les dépenses de l'Etat vont passer de 47 milliards de dinars en 2022 à près de 54 milliards en 2023, soit une augmentation de 14,32%, soit le double de l'inflation et plus du double de l'augmentation moyenne des salaires. C'est aussi un déficit de 7,5 milliards de dinars. Le budget de l'Etat passe pour sa part à 69,46 milliards de dinars, soit une augmentation de 14,5%.
Le président de la République qui a passé l'année 2022 à crier sur tous les toits qu'il est intègre et qu'il faut comprimer les prix s'est accordé une augmentation de 13,4% dans le budget de son département !
Ce régime s'offre des augmentations avec notre argent et impose, en parallèle, aux Tunisiens et aux entreprises tunisiennes des augmentations de taxes et d'impôts.

Politique du régime
Durant l'écrasante majorité de ses rencontres avec Najla Bouden et ses ministres, Kaïs Saïed évoque les spéculateurs, la corruption et les complots fomentés dans la noirceur de la nuit par des parties occultes désormais connues de tous et qui vont être inscrites, en tant que telles, dans l'Histoire. Comme un perroquet qui n'a appris que quelques mots, Kaïs Saïed répète encore et toujours la même formule ! Il a des idées fixes et il les bégaie ! Si l'on devait résumer la politique de Kaïs Saïed, c'est bel et bien cette formule. Qu'a-t-il fait concrètement ? Rien. Absolument rien. Il dit une chose et son gouvernement fait le contraire. Il prône de nouvelles méthodes de gouvernance et son gouvernement applique (en pire) les anciennes méthodes. Durant toute l'année 2022, Kaïs Saïed n'a fait que répéter des paroles, paroles et encore des paroles. Démentez-moi, je vous lirai avec attention.
Sur le plan de la politique politicienne, Kaïs Saïed a démarré l'année par une consultation nationale qui a commencé par un bug pour finir avec un pschitt, puisqu'elle n'a enregistré que 535 mille participants, malgré tout le tapage.
Il a promis un dialogue national, mais il a pris soin d'exclure tous ses opposants. Finalement, il a humilié publiquement les organisateurs de ce dialogue en jetant leurs propositions dans la poubelle.
Il a nommé, sans consultation aucune, les membres de l'Instance des élections, alors que celle-ci est supposée et doit être indépendante du pouvoir exécutif. C'est plus facile pour maquiller les chiffres et cette instance ne nous a pas déçus par la suite.
Il a organisé un référendum sur un projet de constitution qu'il a rédigée tout seul et qu'il a publiée directement dans le Journal officiel avec plein d'erreurs. Taux de participation (qu'on suspecte fortement d'être gonflé) : 30,5%. Pas de quoi avaliser une constitution, théoriquement. En dépit de ce taux non représentatif de la population, Kaïs Saïed nous imposera quand même sa constitution.
Il a fini l'année avec des législatives et ce après avoir pondu, tout seul, un code électoral taillé sur mesure. Un code discriminatoire envers les femmes et les binationaux, considérés comme des citoyens de seconde zone. Les législatives s'avèrent être, comme la consultation et comme le référendum, un échec total, avec un taux de participation de 11,22%. Pas étonnant, ici aussi, que ce chiffre minuscule soit gonflé.
Quid de la vie politique ? Inexistante. Totalement inexistante. Et pour cause, Kaïs Saïed n'a fait qu'intimider l'opposition par des poursuites judiciaires créées de toutes pièces.
Entre-temps, il a fini par dissoudre l'assemblée le 30 mars, trois jours après avoir dit que la constitution lui interdisait cela.

Politique judiciaire
La justice est la base de tout. Vraiment de tout. Il ne saurait y avoir de société et d'Etat sans justice. Celle-ci a probablement connu sa pire année.
Kaïs Saïed a commencé son bras de fer avec tout le système judiciaire par des déclarations hostiles et se voulant intimidantes dans ses discours publics et ses échanges avec ses ministres. Il voulait mettre au pas les magistrats. Face à la résistance de ces derniers, il a dissous le Conseil supérieur de la magistrature dans un premier temps, avant de limoger 57 magistrats par la suite. Le tort de la majorité de ces 57 magistrats est d'avoir désobéi aux ordres. Sur les 57 magistrats, 49 ont été innocentés par la justice. Malgré cela, ils n'ont pas été réintégrés.
Pour faire taire les voix discordantes, Kaïs Saïed a pondu un décret ad hoc qui punit, jusqu'à dix ans de prison, les critiques. Le fameux décret 54 utilisé tout de suite contre des blogueurs, des médias et des opposants. Opposition, organisations nationales et internationales ont beau crier au scandale, le régime continue de l'avant.
Au pas, les magistrats ont désormais une marge de manœuvre très réduite. Il faut satisfaire le chef dans ses fantasmes ou, au moins, ne pas lui désobéir ouvertement.
Après les assignations à résidence, les interdictions de voyage et les arrestations majoritairement abusives de 2021, l'année 2022 s'est illustrée par un grand nombre de convocations judicaires outrancières et des emprisonnements injustifiés. Le cas le plus illustre et le plus injuste est incontestablement celui de l'ancien ministre des droits de l'Homme Mehdi Ben Gharbia. Son dossier est vide, de l'aveu même du juge d'instruction qui a suivi son affaire. M. Ben Gharbia est resté en prison (depuis octobre 2021) et le juge a été révoqué.

Economie
Les 23 ans de Ben Ali étaient terribles ? La décennie post-révolution était noire ? Ce n'est rien devant ce que le Tunisien a enduré durant cette année 2022, sous la houlette de Saïed.
Du carburant au lait, en passant par l'eau minérale et les médicaments, on ne compte plus les pénuries subies durant cette année.
L'inflation a dépassé les 9% officiellement, mais il est fort à parier qu'elle tourne autour de 15% réellement.
Pour "sauver" l'économie, Kaïs Saïed a épinglé les commerçants et les grossistes en utilisant les forces de police. Il est allé, souvent la nuit, une bonne dizaine de fois au ministère de l'Intérieur pour les pousser à arrêter les soi-disant spéculateurs responsables de l'inflation et des pénuries.
Le résultat ne s'est pas fait attendre, il a ébranlé tout le système de distribution. Les grossistes refusent désormais le stockage d'un nombre important de marchandises, de peur d'être considérés comme des spéculateurs. Agriculteurs et éleveurs refusent de vendre leurs produits en dessous des coûts de production comme l'exige le régime.

Culture
Depuis l'indépendance, le budget du ministère de la Culture a toujours été légèrement inférieur à 1% du budget de l'Etat. Sous le régime de Kaïs Saïed, il frôle les 0,5%.
On ne lui enregistre aucune présence à un événement culturel en 2022 et très peu d'interventions dans le secteur. L'Histoire retiendra qu'il a modifié la périodicité des JCC pour qu'elles redeviennent biennales, alors que le nombre de productions cinématographiques tunisiennes et africaines n'a jamais été aussi élevé.
Loin de la culture, dans l'Education, l'année 2022 s'est caractérisée par ce scandale du lycée El Omrane où un enseignant accusé de harcèlement est défendu par le ministre en personne au détriment de l'élève qui l'a dénoncé. L'enseignant a été décoré par le ministre alors que l'élève a été renvoyée du lycée. Il n'y a qu'en dictature qu'on assiste à ce genre d'infâmie.
Par ailleurs, 750 mille élèves n'ont pas eu école pendant des mois en raison d'un bras de fer entre le ministère de l'Education et les syndicats. Le fait est que plus de 14.000 enseignants avaient refusé d'intégrer leurs postes à la rentrée. Ils revendiquaient leurs salaires et leur titularisation que le département leur refusait. En bref, ils exigeaient leurs droits à une vie digne.

Diplomatie
Jadis modèle dans les pays arabes, la diplomatie tunisienne est devenue la risée du monde.
Au sommet sino-arabe, au sommet américano-aficain ou à la Ticad et la Francophonie, Kaïs Saïed a très mal représenté la Tunisie par ses discours anachroniques et totalement déconnectés de la réalité du monde au XXIe siècle. Il était loin, très loin, des niveaux de Bourguiba et Caïd Essebsi et même de Marzouki.
Sous ce régime, le pays ne cesse de recevoir les claques les unes derrière les autres. Cela va du refus du FMI au début de l'année aux rapports désastreux des ONG internationales, tels Amnesty et RSF.
Il ne faudra pas non plus oublier la décision de la Cour africaine des droits de l'Homme et des peuples qui a appelé l'Etat tunisien à rétablir la démocratie constitutionnelle dans un délai de deux ans.
S'il y a un événement à rester graver dans l'Histoire de la diplomatie tunisienne pour l'année 2022, ce serait la crise diplomatique avec le Maroc et la politique de mendicité avec l'Algérie.

Techniquement, pour qu'un bilan tienne la route, il faut qu'il y ait le passif et l'actif. Le positif et le négatif. J'ai beau chercher du positif dans ce qu'a fait le régime Kaïs Saïed durant l'année 2022, je n'en trouve pas. Nada. Walou. Niente.
J'invite la petite minorité qui soutient encore Kaïs Saïed, parmi nos lecteurs, à alimenter la rubrique commentaires du site avec des faits positifs pour contrer le bilan dressé ci-dessous. Bon courage à eux et bonne année au reste des lecteurs.


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