L'ancien député, Hatem Mliki, est revenu, vendredi 2 février 2024, sur le projet de loi visant à permettre à la Banque centrale de Tunisie (BCT) de financer directement le Trésor public pour appuyer le budget de l'Etat en l'absence d'autres alternatives de financements. Invité d'Elyes Gharbi dans Midi Show sur Mosaïque FM, il a signalé que ce dernier recours pour l'Etat était une piste dangereuse de par ses nombreuses répercussions sur une économie tunisienne loin d'être sur la voie de la guérison. Hatem Mliki a déclaré que recourir à la Banque centrale impliquait une hausse de l'inflation et une dévaluation du dinar tunisien, sans parler du fait que l'Etat remboursera les sept milliards dinars sur une longue période de dix ans, ce qui représente un risque supplémentaire pour l'économie tunisienne, car il s'agit là d'argent qui est non seulement virtuel, mais en plus non adossé à une productivité. L'ancien député a avancé qu'en choisissant d'emprunter à la BCT, l'Etat annonçait son échec à mobiliser des fonds tout en maintenant un discours sur un éventuel rétablissement de l'économie dont les fondements sont hypothétiques. Tout ce que dit l'Etat revoie, selon M. Mliki, à l'état de faillite et ne se base sur aucun indicateur concret. « Ce n'est que parole ! ». « Si on n'a pas d'investissements sur l'année 2022, cela signifie qu'il n'y aura pas de croissance en 2025. Si on n'a pas de plan pour sortir de la crise des financements extérieurs, cela signifie un blocage de toutes les perspectives et par conséquent un retour à la BCT en 2025 », a-t-il expliqué. Approuvé en Conseil des ministres, le projet de loi soumis par le gouvernement à l'Assemblée des représentants du peuple (ARP) visant à permettre à la BCT de financer le Trésor public à travers des facilités est composé d'un seul article. Celui-ci stipule qu'il s'agit d'une exception aux dispositions de l'article 25 de la loi portant fixation du statut de la BCT en vue de financer une partie du déficit du budget de l'Etat sur l'année 2024. Le projet de loi devrait être examiné en plénière mardi 6 février 2024, à partir de 14h30.