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Pourquoi le président du Conseil de l'ordre des vétérinaires a-t-il été arrêté ?
Publié dans Business News le 20 - 02 - 2024

Ahmed Rejeb, président du Conseil de l'ordre des médecins vétérinaires, est sous les verrous depuis lundi soir. C'est le ministre de l'Agriculture, Abdelmonem Belati qui a porté plainte contre lui pour une déclaration donnée à la presse. L'information est choquante. Elle est révélatrice du climat politique dans le pays.

Ahmed Rejeb est-il un dangereux criminel pour mériter une incarcération ? A-t-il commis un délit ? Dans les faits, il n'en est rien. Donner un avis dans un journal sur les problématiques de sa profession, en sa qualité de président du conseil de l'ordre, n'aurait pas dû lui valoir un séjour en cellule. Cependant, la situation en Tunisie est telle que plus rien n'étonne.
« Le doyen des médecins vétérinaires, a été convoqué pour être auditionné à la caserne d'El Aouina. Le ministère public a décidé de le placer en détention », a annoncé le conseil de l'ordre dans un communiqué. Voilà une décision qu'on a entendu à maintes reprises ces derniers temps. De nos jours, la justice est tellement efficace et indépendante qu'elle ne laisse plus filer personne, surtout quand il s'agit d'une personnalité qui s'exprime et qui dérange des responsables gouvernementaux.

Le 2 février paraissait dans le journal arabophone Assabah, un article où M. Rejeb expliquait la situation épizootique en Tunisie et les problématiques entourant la campagne de vaccination. C'est que les médecins vétérinaires ont annoncé boycotter les campagnes nationales de vaccination pour contester la non-révision des tarifs de vaccination conformément à la loi relative à l'élevage et aux produits animaux.
Pour comprendre, les médecins vétérinaires, dans le cadre d'un mandat sanitaire, sillonnent le pays pour vacciner les troupeaux en coordination avec le ministère de l'Agriculture. Le département est tenu de les rémunérer. La somme est dérisoire, 0,45 dinar par vaccination, ne couvrant même pas les frais de déplacement notamment dans les zones rurales. Les vétérinaires réclament donc depuis des années que cette somme soit augmentée. Leur revendication n'est pas faramineuse puisqu'ils demandent que le tarif corresponde à 0,8 dinar par vaccin.
Leur doyen est revenu sur cette revendication dans l'article qui lui a valu la prison. En lisant le papier, on se rend compte que le médecin n'a rien proféré d'offensant à l'encontre du ministre. Il avait fait un état des lieux des maladies chez les animaux et les difficultés rencontrées par ses confrères dans le cadre du mandat sanitaire imposé par l'Etat.
Ahmed Rejeb avait ainsi indiqué que la transmission des maladies menaçait la santé publique et la sécurité nationale « compte tenu de l'incapacité du ministère de l'Agriculture à répondre à la demande des vétérinaires de réviser le système de mandat sanitaire adopté par la Tunisie en se référant aux recommandations de l'Organisation mondiale de la santé animale dans le but de contrôler les épizooties ».
Le doyen expliquait que le système en vigueur est menacé à cause de manquements commis par l'administration concernée de réviser le mandat sanitaire, en prenant en compte l'évolution des coûts des interventions des vétérinaires. Il avait réaffirmé que le tarif de vaccination du bétail était très bas surtout que le médecin consacre son temps exclusivement aux campagnes de vaccination quand elles sont lancées. Il avait aussi noté que les récents agissements du département ont aggravé la précarisation des vétérinaires et des structures professionnelles, les considérant comme une atteinte à leur droit moral et matériel.
Il a ajouté que le tarif du vaccin n'a pas été actualisé depuis dix ans en dépit du fait que la loi prévoit qu'il le soit tous les cinq ans. « La somme est restée la même depuis 2013 malgré les promesses de la réviser l'année dernière. Ce tarif est honteux et injuste pour les vétérinaires. Ça ne prend pas en compte le coût élevé du transport dans les zones inaccessibles et la hausse des prix du carburant et des véhicules ». Par ailleurs, il avait révélé qu'il y avait des blocages administratifs ayant empêché la mise à jour des tarifs, malgré les nombreuses réunions et les promesses. M. Rejeb a affirmé ainsi que c'est ce qui a motivé les vétérinaires à s'inscrire dans l'action de boycott de la campagne. Ils sont 350 médecins répartis sur tout le territoire qui opèrent sous mandat sanitaire. Chacun assure la vaccination d'environ 18.000 têtes de bétail.
En conclusion, le doyen avait fait savoir que le ministère de l'Agriculture avait été contacté pour organiser une réunion afin de soulever tous ces problèmes et proposer des solutions.

Il semblerait donc que ces propos n'aient pas été bien reçus par le ministre qui a décidé en retour de porter plainte contre lui. Le Conseil de l'ordre des médecins vétérinaires a exprimé son étonnement et indiqué qu'il s'agissait « d'un fait sans précédent en Tunisie ». Comment expliquer, en effet, que le président de l'ordre ait été arrêté en raison d'un article de presse dans lequel il s'exprimait sur l'état de la profession ?
Dans cette Tunisie, où donner un avis peut désormais valoir une plainte suivie illico d'une incarcération, personne n'est épargné. Et alors qu'on assiste à une fuite massive des médecins et des vétérinaires à l'étranger, le système ne semble pas préoccupé et aggrave la situation en persécutant toute voix qui appellerait à des réformes, les vraies celles qui touchent de près tout citoyen.
Durant ce mois, on a assisté également à une série d'arrestations visant des médecins et des pharmaciens en faisant fi des lois encadrant ces professions. Et voilà que les vétérinaires sont aujourd'hui la cible des persécutions. Il est fort à parier que la répression ne s'arrêterait pas là.


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