La soirée du 5 août 2025 était parmi les plus attendues de la 59ème édition du Festival international de Carthage (FIC). Annoncé sold out depuis plusieurs semaines, le concert de Saint Levant confirmait l'immense attente autour de la venue de ce phénomène palestino-algérien. De son vrai nom Marwan Abdelhamid, Saint Levant est l'étoile montante d'une musique polyglotte et engagée qui fait vibrer la jeunesse du monde arabe, et bien au-delà, avec des chansons en arabe, français et anglais, mêlant amour, exil, identité et messages forts en faveur de la Palestine. Sur la scène de l'amphithéâtre romain de Carthage, le jeune artiste a livré une performance où il a, en parfaite complicité avec un public portant, corps et âme, la cause palestinienne, enchaîné ses titres les plus emblématiques comme « On This Land », « Daloona », « Forgive Me », « Galbi », « Exile », « Deira », « Kalamantina »... Dans une mise en scène symbolique, où flottaient côte à côte les drapeaux de la Tunisie, de la Palestine et de l'Algérie, la voix de Saint Levant s'est posée comme un souffle vibrant sur les pierres millénaires du théâtre antique. Dès les premières notes de « From Gaza With Love », la foule a chanté à l'unisson dans une ferveur exceptionnelle. Entre confidences intimes, paroles de résistance et moments d'exaltation, Saint Levant a tissé près de deux heures de communion avec un public majoritairement jeune, mais aussi composé de familles et de fans de tous horizons, présents depuis des heures avant le spectacle pour vivre cet instant tant attendu. Acclamé par ses fans, l'artiste a également offert deux morceaux inédits, deux nouveautés : « ya samra » et « ya sabah el fol wel yasmin ». Malgré quelques soucis techniques au niveau du son, et un répertoire encore modeste, Marwan Abdelhamid a confié avoir donné à Carthage le concert le plus long de sa carrière. Là où ses spectacles ne dépassent généralement pas une heure, il est resté deux heures sur scène, chantant, jouant du saxophone et du oud, dansant sur des airs arabes et tunisiens, notamment sur l'incontournable « Sidi Mansour », dans une ambiance rythmée par la « dabka » palestinienne, des danses algériennes et tunisiennes. Le jeune artiste a profité de cette soirée pour rendre hommage à plusieurs figures clés de son parcours, comme Souhayl Guesmi (alias Ratchopper), producteur bien connu sur la scène rap tunisienne, ou encore Mabrouka, dont il a déjà partagé l'histoire sur les réseaux sociaux. A seulement 25 ans, avec quatre albums à son actif, Saint Levant -auteur-compositeur-interprète et rappeur- a signé à Carthage son tout premier concert en Tunisie à guichets fermés, dans la liesse et la ferveur, où la Palestine chantée et scandée a résonné dans les voix d'un public debout, les poings levés…et lumière dans les yeux.