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La répression, catalyseur de chute
Publié dans Business News le 23 - 02 - 2024

Pas de retour en arrière, entonnent les plus virulents soutiens du processus du 25-Juillet et de son représentant unique et suprême, le président de la République. Les plus probes parmi les probes du processus sont tous sur le pont pour défendre le décret 54 liberticide.
Promulgué durant la période des mesures exceptionnelles où le président gouvernait par décrets, le texte est aujourd'hui plus que jamais décrié sur la scène nationale. Hormis les fans fanatiques, ce décret pose un gros problème.

Dans cette Tunisie de l'ère des sommets stratosphériques, le climat est à la peur. C'est comme si une chape de plomb s'était abattue sur le pays poussant les gens à se terrer et à se murer dans le silence de crainte de représailles. Le tour de vis opéré a fait que toute voix qui pourrait critiquer même des faits insignifiants, se retrouve criminalisée. Plusieurs mécanismes ont été remis à jour pour installer ce climat d'appréhension notamment l'instrumentalisation de la Justice et des appareils de l'Etat. Cependant, l'outil star, celui qui symbolise la dérive répressive du régime, est bien le décret 54 tant il représente une épée de Damoclès brandie au-dessus de la tête de tous sans exception.

Quand on a à disposition un tel outil, il faut s'attendre à ce que personne ne soit épargné. C'est le cas par exemple, d'un fidèle adepte du président et de son processus qui s'est retrouvé la semaine dernière sous les verrous pour avoir critiqué un député. Le monsieur était (et gageons qu'il le reste) un fervent défenseur du décret 54 et il sortait à chaque plainte contre un journaliste, un opposant ou un citoyen ordinaire, la fameuse phrase « tapez plus fort, ils respirent encore ». Il affichait sans complexe une exécrable mauvaise-joie contre les personnalités arrêtées et il en redemandait.
Au final, il a passé quelques nuits au trou sur la base de son si cher décret pour s'être exprimé librement. Bien évidemment, ses copains du processus étaient scandalisés qu'on puisse emprisonner un probe et ont mené campagne pour le libérer. Il le sera. Bien chanceux le bougre. D'autres personnes arrêtées par biais du 54 croupissent toujours en prison. Mais ceci est une autre histoire.
Cette semaine, le décret a fait beaucoup parler de lui. Pour cause, notamment, l'incarcération du doyen des médecins vétérinaires, devenue une affaire d'opinion publique. Une arrestation qui a remis en évidence le danger que représente le décret 54 pour la liberté d'expression et de la presse. Le président de l'ordre des vétérinaires s'était exprimé sur les colonnes d'un journal sur les risques sanitaires des maladies chez le bétail et avait présenté les revendications de ses confrères. Elle était bien choquante l'arrestation du doyen et révèle, encore une fois, le danger que représente le 54 à qui on recoure pour empêcher toute critique du pouvoir et de ses représentants. Il s'agit d'un 'précieux' indicateur de la gravité du degré de répression dans le pays.

Le pouvoir exécutif a été bien leste à appliquer le décret 54 après sa promulgation en septembre 2022 en poursuivant à tour de bras journalistes et activistes de la scène politique qui refusaient d'entrer dans le moule. Maintenant, cela s'étend à toute personne qui ose exprimer un avis qui dérange le régime. On a surtout eu affaire à l'article 24 du texte qui semble être le seul élément constitutif autour duquel le décret s'articule.
Présenté comme un article qui a pour finalité de lutter contre la diffamation et les fake news sur les réseaux sociaux, il est rapidement apparu qu'il n'en était rien. La manière avec laquelle a été utilisé cet article par les représentants du pouvoir prouve une seule chose : la détermination du régime de verrouiller et de contrôler les espaces d'expression publics pour consolider son emprise.
Et c'est pour cette raison qu'on constate, ces derniers jours, un affolement chez nos 'amis' les plus extrémistes du processus juillettiste. C'est que des députés, ô blasphème, ont annoncé une initiative législative pour amender le décret et en particulier son article 24 (qui peut vous mener à pas moins de dix ans de prison). Rapidement, les propagandistes ont sorti l'artillerie lourde en accusant les députés de putschisme. Situation bien ironique en passant, sachant que ces élus se sont inscrits dans le processus et lui doivent tout.
Donc, les fanas s'agitent et crient sur tous les toits que cette initiative est illégale et que des députés ne peuvent pas amender un décret présidentiel. Ce qui est totalement et absolument faux (je vous invite à consulter cette analyse). Par ailleurs, ils invoquent un complot contre la marche de l'Histoire : des conspirateurs qui agiraient à travers des députés, dupés, pour s'attaquer à la légitimité et la légalité du fondement juridique et institutionnel du processus du 25-Juillet et le remettre en question. Les gus s'inquiètent aussi du fait que cela perturberait les magistrats qui traitent actuellement plein d'affaires sur la base du décret 54.

Ainsi, selon ce postulat, les députés sont manipulés dans le but de porter atteinte à tout le processus rien qu'en initiant un amendement de l'article 24 du décret 54. Ironiquement, sans s'en rendre compte, les aficionados admettent qu'un texte liberticide représente l'un des socles de leur régime, l'une de ses pierres angulaires sans laquelle l'édifice pourrait être menacé d'effondrement. C'est loin d'être faux puisque la véritable marche de l'Histoire nous l'a appris à maintes reprises. Autant un régime, qui s'appuie sur la répression et les persécutions, peut se maintenir en place pour quelques temps, autant cela constitue un élément de fragilité et précipiterait sa chute.


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