Dans le sillage du projet de loi américain Safeguarding Tunisian Democracy Act, les réactions tunisiennes continuent de se multiplier. Après Zouhair Maghzaoui, c'est au tour de Hichem Ajbouni, dirigeant du parti Attayar, de s'exprimer pour rejeter catégoriquement toute forme d'ingérence étrangère. Hichem Ajbouni a estimé que « le dernier acteur pouvant donner des leçons de démocratie et de droits humains à la Tunisie reste l'administration américaine et ses institutions ». Il a rappelé que les Etats-Unis portent une responsabilité directe dans « le génocide, le nettoyage ethnique et la famine planifiée qui frappent Gaza depuis deux ans, avec la participation active des administrations américaines successives ». Pour lui, toute intervention extérieure, quelles qu'en soient les raisons ou les justifications, demeure « inacceptable, condamnable et dépourvue de toute crédibilité ».
Le dirigeant d'Attayar a néanmoins souligné que le combat pour la démocratie et les libertés devait rester une exigence nationale. Il a insisté sur la nécessité de garantir les droits de tous les Tunisiens, qu'ils soient favorables ou opposés au pouvoir, et de s'opposer à toute dérive autoritaire ou tentative de restauration d'un régime de pouvoir personnel. Selon Hichem Ajbouni, renforcer la cohésion nationale passe par « l'ouverture des autorités aux forces politiques, sociales et civiles actives », par le dialogue, ainsi que par la libération de l'ensemble des prisonniers d'opinion afin de leur garantir des procès équitables. Cette démarche, selon lui, doit se fonder sur le principe du « ni vainqueur ni vaincu », car le seul gagnant doit être la Tunisie, sa stabilité et l'avenir de ses citoyens.
S'il reconnaît que les rapports de force actuels sont favorables au pouvoir en place, Hichem Ajbouni met en garde contre leur possible renversement en raison d'une crise économique sans précédent, d'une baisse du pouvoir d'achat, de la dégradation des services publics et des tensions sociales croissantes. Dans ce contexte, il appelle à la « sagesse » et à l'anticipation en renforçant la cohésion nationale pour faire face aux défis économiques et géopolitiques qui pèsent sur la Tunisie. « Fortifier la maison Tunisie contre les ingérences extérieures constitue une priorité absolue », a-t-il conclu.