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Un régime qui fait beaucoup de bruit… et c'est tout !
Publié dans Business News le 13 - 03 - 2024

Le président de la République, Kaïs Saïed, est allé, hier 12 mars, vérifier de visu que les carcasses des wagons de trains et de métros étaient bien à leur place dans différents dépôts de la capitale. On a beau lui expliquer que les tonnes de ferraille ne valent même pas le coût de leur transport à l'usine El Fouladh, on aura beau lui expliquer que les entreprises publiques de transport n'ont même pas les moyens de se fournir en pièces de rechange, il continue à y voir une richesse phénoménale. Il continue également à voir de la corruption partout. Non pas qu'elle n'existe pas, mais elle ne se trouve pas là où il la cherche.

Il faut rappeler que ce n'est pas la première fois que le président s'enquiert de l'état du parc du transport public, il avait déjà fait des visites inopinées à Nabeul et à Beb Saâdoun notamment. Toutefois, rien n'a changé depuis et le transport public reste, en Tunisie, un calvaire pour ses usagers. Dans la soirée du 12 mars, le limogeage du ministre du Transport a été annoncé par la présidence de la République, mais cela ne peut, en aucun cas, suffire à régler les problèmes structurels profonds dont souffre ce secteur. Même si toute la ferraille était acheminée vers l'usine El Fouladh, comme le préconise le président de la République depuis des mois, ni les conditions de transport ni l'abyssal déficit des entreprises publiques de transport ne seront dépassés.
Un autre limogeage a été annoncé dans le même communiqué, celui de la ministre des Affaires culturelles, Hayet Guettat Guermazi. Il est vrai que le rendement de la ministre, depuis sa prise de fonctions, laisse à désirer. On se souviendra notamment de l'annulation de l'édition 2023 des journées cinématographiques de Carthage (JCC). Elle avait également en charge un projet cher au président de la République, celui du centre international des arts de la calligraphie. Kaïs Saïed avait pris connaissance de la belle maquette de ce projet le 1er mars 2023, mais à ce jour, rien n'as encore été fait. Certes, la responsabilité du ministère est engagée dans cet énième échec, mais il ne peut le porter seul. Ce projet de centre fait partie de la longue liste d'ambitieuses réalisations que le président de la République souhaitait exécuter, mais qui ne voient pas encore le jour.

Nous sommes devant un régime qui parle beaucoup de réalisations et de projets, mais qui ne réalise rien de manière concrète et efficace. Le pire c'est que cela est applicable même à de simples travaux de rénovation. Lundi 26 février 2024, le président de la République effectuait une visite à la mosquée de la Kasbah. Il a appelé, à cette occasion, à accélérer les travaux de restauration en compagnie du ministre des Affaires religieuses, Brahim Chaïbi. A l'heure actuelle, ces travaux n'ont pas encore commencé. Nous pouvons également évoquer les travaux de rénovation du stade d'El Menzah. Ce projet a été visité par le chef de l'Etat à deux reprises, il a insisté, à chaque fois, sur l'importance de la finalisation des travaux et sur le fait qu'ils doivent être aux normes. Pourtant, le projet n'avance pas et le ministère de la Jeunesse et des Sports, par la voix du ministre Kamel Deguiche, envisage même de faire appel à une entreprise chinoise pour faire ce que l'Etat a été incapable de faire.
Il semblerait que l'Etat tunisien soit devenu incapable de réaliser et de concrétiser ses projets et ses intentions. Dans sa visite inopinée d'hier, le président de la République a dit : « Dans les pays développés, on exécute les décisions, pas besoin de commissions et de discussions ». Il montre peut-être ainsi l'une des raisons qui expliquent pourquoi l'Etat a tant de mal à exécuter. Car contrairement à ce que professe Kaïs Saïed, les pays développés aussi passent par des commissions et entament des discussions à propos de tout et de rien. Il faudra bien comprendre un jour que la volonté, aussi forte soit elle, ne suffit pas seule à construire une cité médicale, à fournir un transport décent aux Tunisiens ou encore à construire une ligne de TGV qui traverse le pays.
On évoquera évidemment la corruption qui gangrène l'Etat à tous ses niveaux. Une corruption devant laquelle le chef de l'Etat, Kaïs Saïed, se place seulement en tant qu'observateur et dénonciateur. Il évoque, en des termes négatifs, les époques passées, les politiques libérales et les programmes de mise à niveau qui auraient permis au méchant secteur privé de s'emparer de pans entiers du service public. Pourtant, c'est bien à ces époques là que des projets ont été exécutés, des routes construites, des ponts, des chemins de fer, un aéroport et autres. Malgré toute la corruption endémique, malgré les politiques d'abandon du secteur public –si cela est avéré-, malgré la malfaisance du pouvoir depuis l'indépendance jusqu'à la révolution, l'Etat est resté capable de délivrer des projets de grande envergure dont les derniers en date sont la cité de la culture ou encore le réseau ferroviaire rapide (RFR) que personne n'a été capable d'achever. Comment se fait-il alors que lorsque le pouvoir est devenu propre, vertueux et tourné réellement vers le peuple, il devienne à ce point incapable d'exécuter le moindre petit projet ? Comment se fait-il qu'à l'heure de la symbiose entre le président et son peuple rien n'avance comme il le faudrait ?
Volonté, moyens et compétence sont les préalables à la réalisation de toute avance et de toute réforme. Actuellement, la volonté existe et elle est sincère. Toutefois, nous n'avons pas un rond et la compétence manque cruellement. Le chef de l'Etat aura beau multiplier les visites, les vociférations, les recommandations et les limogeages, mais tant que l'incompétence règne en maitresse, rien ne pourra être fait.


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