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Les fraudeurs ne doivent pas l'emporter !
Publié dans Business News le 11 - 06 - 2024

Les futurs bacheliers passent en ce moment leurs examens du baccalauréat. Demain sera la dernière journée pour plus de 140 mille élèves de toutes les régions du pays qui clôtureront leur cycle scolaire et passeront, enfin, aux choses sérieuses. Etudes universitaires pour les plus chanceux – ou téméraires – et vie professionnelle pour ceux qui choisiront de se frotter immédiatement au monde des adultes.
Pour la majorité de ces 140 mille candidats à cette épreuve, c'est tout un avenir qui se joue et commence à se décider. La course aux meilleures notes pour les plus intransigeants, ou aux notes minimales requises pour les plus réalistes ou moins ambitieux, se joue sur plusieurs mois. Des mois de préparation, de stress et d'espoirs. Pour les plus désespérés, en revanche, ce concours n'est pas un marathon, mais un sprint qu'ils essaient de jouer sur les dernières heures en recourant à la solution de facilité…la fraude.

La fraude au baccalauréat a été le sujet principal du ministère de l'Education ces derniers jours. Chaque apparition médiatique de la nouvelle ministre est consacrée aux derniers chiffres sur la fraude au bac. « 378 cas de fraude au baccalauréat ont été enregistrés pour l'instant », selon la ministre, ce 11 juin 2024. Des chiffres qui se veulent alarmants et qui pointent une supposée ampleur du phénomène de la triche chez les futurs bacheliers. Le département de l'Education les compare avec l'année dernière en se félicitant de leur baisse. Une petite victoire en somme pour couronner ses efforts.
La ministre va même jusqu'à comparer les bacheliers fraudeurs aux contrebandiers en s'essayant à un parallèle non dépourvu d'une pointe de régionalisme. « Comment voulez-vous combattre la fraude dans ces régions où les élèves ont les contrebandiers pour modèles ? », affirme Salwa Abbassi. À peine choquant, personne ne sourcille face à une telle énormité.

La ministre tunisienne parle de sauver le secteur éducatif et le développer en luttant en premier contre la triche. Dans son allocution, ce matin, elle évoque « les valeurs d'intégrité et de rigueur ». Pile dans le discours du pouvoir qui annonce vouloir faire de la société tunisienne un exemple d'intégrité et d'honnêteté, mais en perdant plus d'énergie sur les mauvaises batailles que sur celles qui valent réellement le coup. Qu'en est-il de tous ces élèves qui triment dur pour réussir en tout bien tout honneur, parfois malgré des conditions très difficiles? Qu'en est-il de tous ces parents qui vivent une vie de sacrifices pour faire réussir leurs enfants ? Ces parents qui paient de leurs poches, tous les jours, l'échec de l'école publique et investissent en écoles privées ou cours de soutien pour rattraper ce qui aurait dû être acquis gratuitement.

Force est de reconnaitre que la diabolisation des bacheliers s'inscrit dans une logique générale de diabolisation de nombreuses franges de la société tunisienne. Le discours complotiste du pouvoir imprègne donc tous les secteurs. Il est certes facile de diaboliser des médecins à qui on gagnerait à offrir un meilleur cadre d'exercice, des hommes d'affaires qui auraient davantage besoin de facilitations pour investir, des journalistes dont le secteur est au bord de la faillite…et d'élèves qui ont plus besoin d'espoir et de structure que de sanctions.
Sans même que l'on se rende compte, sans même que cela choque, on préfère pointer du doigt les défaillants minoritaires plutôt que d'encourager tous ceux qui choisissent de ne pas dévier du droit chemin. Eux, pourtant, sont majoritaires.
Faisons un calcul simple, 378 cas de pour 140.213 candidats ayant passé les épreuves de l'examen national. Nous avons donc une fraude de 0,27%. Dérisoire pour s'y attaquer comme LE phénomène à abattre. Qu'en est-il donc des 99,37% restants ?

La fraude au baccalauréat est loin d'être un phénomène national. De très nombreux pays dans le monde tentent depuis des années de juguler ce problème qui ne cesse d'échapper aux contrôles. Derrière sa prolifération, la nature humaine évidemment…aidée par des avancées technologiques toujours aussi nouvelles et qu'on ne peut pas toujours anticiper.
Mais, s'ils réussissent à décrocher leur diplôme grâce à des techniques de fraude toujours plus ingénieuses, pas sûr que ces bacheliers deviennent les futurs leaders de demain. Tôt ou tard, la supercherie sera découverte et le fraudeur, incapable de décrocher par ses propres moyens un examen national, se trouvera incapable de faire face au monde universitaire et à celui, beaucoup plus redoutable, de l'entreprise. La réalité le rattrapera et cette réalité-là ne pardonne pas.
Mais, est-ce pour autant le seul élément notable sur lequel communiquer au sujet du baccalauréat national ?

Dans les faits, une refonte du système éducatif devrait avant tout passer par la qualité des programmes administrés aux élèves et étudiants, depuis les premières années du primaire. Par une meilleure évaluation des cours et des modules enseignés, une mise à jour constante du programme dont certains chapitres, voire matières, sont obsolètes depuis des années face au monde qui nous entoure. Une réévaluation des enseignants dont certains ne disposent même pas du niveau minimal requis pour former les générations futures. Sans parler des problèmes récurrents et généralisés d'infrastructure. La lutte contre la fraude aux examens nationaux arrive donc en queue de peloton.

Au lieu de s'attaquer à penser une réelle stratégie pour améliorer l'enseignement prodigué à nos enfants et aux générations futures, on préfère axer les efforts sur la triche. La triche est un fléau, nous sommes d'accord, mais elle n'est qu'un problème marginal au milieu d'autres, plus grands.
Le pouvoir traite de la même manière des dossiers épineux qu'il laisse de côté, préférant s'attaquer à d'autres moins constructifs pour la société tunisienne. L'amendement de l'article 411 du Code de commerce et la dépénalisation des chèques sans provision n'est qu'un exemple parmi tant d'autres.

L'explication est très simple, les petits combats immédiats procurent des résultats immédiats et peuvent être perçus comme des victoires des gouvernants actuels. Repenser le système éducatif sur une génération entière ne permettra pas à ceux qui l'ont initié d'en récolter des lauriers immédiats. À quoi bon le faire donc ?


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