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Présidentielle 2024 - Les islamistes tiraillés entre quatre candidats
Publié dans Business News le 23 - 07 - 2024

En l'absence de leurs principaux dirigeants pour leur donner un mot d'ordre, les islamistes semblent livrés à eux-mêmes face au nombre extraordinaire d'hypothétiques candidats à la présidentielle. Malgré les appels à l'unité lancés par leurs leaders d'opinion, afin de ne pas disperser les voix, ils sont encore hésitants entre quatre candidats, à savoir Imed Daïmi, Abdellatif Mekki, Hichem Meddeb et Mourad Messaoudi.

À ce jour, il y a plus de 80 prétendants qui ont retiré, à l'Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie), le formulaire de candidature à la présidence de la République. De cette flopée de prétendants, seule une dizaine pourrait réellement participer aux élections. Il est en effet très difficile de recueillir les dix parrainages d'élus ou les dix mille parrainages de citoyens de l'ensemble des circonscriptions du territoire, à raison de cinq cents parrainages au minimum par circonscription.
À la présidentielle de 2014, les islamistes ont voté en masse pour Moncef Marzouki qui a pu obtenir plus d'un million de voix au premier tour et 1,3 million de voix au second tour.
En 2019, au premier tour, ils étaient dispersés entre le candidat officiel de leur parti, Abdelfattah Mourou (3e, 434 mille voix) et leur candidat de cœur, Seïf Eddine Makhlouf (8e, 147 mille voix). Au second tour, ils ont retrouvé leur harmonie et ont appelé en masse à voter pour Kaïs Saïed. Sans aucun doute, ils se mordent les doigts aujourd'hui puisque « leur » candidat favori a jeté en prison la majorité de leurs dirigeants. Le dernier en date est Ajmi Lourimi, secrétaire général du parti islamiste Ennahdha. Justement, c'est lui qui devait donner le mot d'ordre pour que les islamistes offrent leurs parrainages, puis leurs votes, à un candidat bien précis afin de ne pas disperser les voix et lui assurer le passage au second tour de la présidentielle. Par un très curieux hasard, M. Lourimi a été arrêté la semaine dernière dans une affaire à dormir debout.
Ajmi Louri est l'énième dirigeant du parti islamiste à croupir en prison. Sans leurs dirigeants influents, les islamistes semblent dispersés ne sachant plus à qui ils doivent offrir leurs parrainages et leurs voix. C'est ce que l'on constate en visitant les pages de leurs leaders d'opinion et leurs groupes sur les réseaux sociaux qui appellent, tous, à l'unité derrière un seul et unique candidat. Oui, mais qui ?
Paradoxalement, en dépit de cet appel à l'unité, quatre noms sont livrés par ces leaders d'opinion, à savoir Imed Daïmi, l'ancien chef de cabinet de Moncef Marzouki, lorsqu'il était président de la République, et ancien président de son parti Irada ; Abdellatif Mekki, ancien ministre de la Santé, ancien dirigeant à Ennahdha et actuel président du parti « Âmal w Injaz » (travail et réalisation, ndlr) ; Hichem Meddeb, colonel de la police nationale à la retraite et ancien porte-parole du ministère de l'Intérieur à l'époque où les islamistes étaient au pouvoir ; et Mourad Messaoudi, président de l'Association des jeunes magistrats, qui fait partie des 57 magistrats révoqués en 2022 par le régime de Kaïs Saïed.

De ces quatre prétendants à la candidature, seuls MM. Daïmi et Mekki sont des islamistes purs et durs. M. Meddeb est réputé pour sa proximité avec les islamistes en général et Ennahdha en particulier, mais il n'a jamais adhéré à un parti islamiste. Quant à M. Messaoudi, il n'a pas la réputation d'être islamiste, ni même sympathisant islamiste. Pourquoi donc les leaders d'opinion islamistes le soutiennent-ils et appellent-ils les adhérents et les sympathisants à le parrainer ?
À vrai dire, il n'y a pas de réponse, car les leaders d'opinion eux-mêmes ne sont pas d'accord sur la démarche à suivre. Alors que certains appellent ouvertement à soutenir ces quatre prétendants, il y a d'autres qui appellent à l'unité derrière un seul et unique prétendant afin de ne pas disperser les voix et lui assurer les dix mille parrainages, puis une fois devenu candidat, lui assurer un passage au second tour.
En l'absence de sondages, comme lors de tous les autres scrutins depuis la révolution, tout le monde navigue à l'aveugle, ne sachant plus qui a plus de chances que l'autre.
Le résultat est que sur les 80 prétendants à la candidature, il y a quatre qui se disputent les voix des islamistes. Assurément, s'ils continuent comme cela, ils vont piétiner les platebandes des uns et des autres, et c'est pour cela que les plus sensés parmi les leaders d'opinion, notamment Radwan Masmoudi, appellent à l'unité derrière un seul et unique candidat. Il s'agit, pour lui, de sortir de cette stratégie perdant-perdant dans laquelle se morfondent actuellement les prétendants islamistes.
Nettement moins sensé, mais pas moins populaire, l'ancien dirigeant et député du parti islamiste radical Al Karama, Abdellatif Aloui, appelle à la mobilisation générale derrière les quatre candidats précédemment cités à la fois. La dispersion des voix et le risque qu'aucun d'entre eux ne réussisse à devenir candidat ? Ça ne lui effleure pas l'esprit.

L'enjeu est grand, car celui qui gagne les voix islamistes est assuré de passer au second tour, voire de gagner les élections.
Unis, comme en 2011 et en 2014, les islamistes pourraient donner à leur candidat unique plus d'un million de voix. Désunis comme au premier tour en 2019, les voix seront partagées entre les candidats et aucun d'entre eux ne passerait au second tour.
Pour rappel, les islamistes se sont tous réveillés au second tour de 2019 et se sont unis derrière Kaïs Saïed lui assurant la victoire avec une bonne partie des 2,7 millions de voix obtenues contre 600 mille voix au premier tour.
En attendant la fin de la collecte des parrainages, prévue pour le 6 août, les islamistes sont pour le moment dispersés entre quatre prétendants et le risque de la dispersion des parrainages est bien réel. Cela conduira, inévitablement, à ce que l'un des quatre (ou deux, ou trois ou tous les quatre) n'obtiennent pas les dix mille parrainages nécessaires pour devenir candidat. Ce serait la catastrophe pour les islamistes.
S'ils veulent réussir, ils ne doivent donc prendre aucun risque et donner un mot d'ordre pour s'unir derrière un et un seul des quatre prétendants.
D'habitude, c'est Rached Ghannouchi qui donnait ce mot d'ordre et désignait la route à suivre. Or M. Ghannouchi est en prison et il est incapable de contrôler l'appareil et les bases. Idem pour son successeur, Mondher Lounissi. Idem aussi pour le président du majlis Choura Abdelkarim Harouni et les dignitaires du parti tels Noureddine Bhiri et Ali Larayedh.
En suivant la hiérarchie virtuelle d'Ennahdha, la mission de donner le mot d'ordre a échu chez Ajmi Lourimi en sa qualité de secrétaire général. Mais voilà que ce dernier a été jeté en prison, se trouvant du coup incapable de s'occuper de quoi que ce soit à part sa propre affaire.
Sans un dirigeant pour leur donner un mot d'ordre, sans sondage crédible, les islamistes se trouvent aujourd'hui dispersés et livrés à eux-mêmes. Ils ne savent plus qui écouter, parmi leurs « sages », puisque les uns leur désignent Abdellatif Mekki alors que d'autres leur demandent de parrainer Hichem Meddeb ou Imed Daïmi. Aucun, parmi les islamistes en exil ou encore libre, n'a suffisamment de charisme et d'autorité pour se faire « obéir » par les bases et par les sympathisants.
S'ils ne se décident pas rapidement à s'unir, la conséquence de la dispersion risquerait d'être dramatique au cas où aucun des quatre prétendants ne réussisse à obtenir les dix mille parrainages nécessaires et devenir ainsi candidat à la présidentielle.


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