Alors que la famille et les proches de Mourad Zeghidi se préparaient à célébrer sa libération, initialement prévue pour le 7 janvier prochain, une nouvelle accusation vient prolonger son calvaire. Condamné à huit mois de prison dans une affaire liée au décret 54, une peine qualifiée d'injuste et politiquement motivée par ses soutiens, Mourad Zeghidi fait désormais face à un nouveau mandat de dépôt pour blanchiment d'argent. Cette décision, annoncée à seulement quelques semaines de sa sortie, a fait basculer l'espoir en indignation, renforçant les accusations d'instrumentalisation de la justice à des fins politiques. Dans un statut publié le lundi 9 décembre 2024, Meriem Zeghidi Adda, sœur de Mourad Zeghidi, dénonce cette situation avec force. Elle qualifie la nouvelle inculpation de « carte de pression » visant à prolonger la détention de son frère, qu'elle considère comme une victime de l'instrumentalisation de la justice à des fins politiques. « Mourad n'est pas un cas isolé : cette affaire s'inscrit dans une série de poursuites jugées abusives contre des figures d'opposition ou des voix critiques. » Malgré cette épreuve, Meriem Zeghidi Adda met en avant la résilience de son frère. Lors de sa récente visite, elle l'a trouvé en bonne santé physique et morale, déterminé à affronter cette situation avec courage. « Mourad reste convaincu que cette lutte dépasse sa personne : il s'agit d'un combat pour la liberté d'expression, les droits fondamentaux et la dignité humaine. » Pour rappel, le Tribunal de première instance de Tunis avait ouvert une instruction le 27 mai 2024, suite à des informations qualifiées de sérieuses impliquant Mourad Zeghidi et Borhen Bssais dans des infractions financières. Déjà condamnés à des peines de prison ferme pour diffamation et diffusion de fausses nouvelles en vertu du décret 54, les deux hommes faisaient également l'objet de soupçons d'enrichissement illicite et de blanchiment d'argent. Selon Mohamed Zitouna, porte-parole du tribunal, les accusations portaient principalement sur leurs activités médiatiques, leurs sources de financement, ainsi que sur la gestion et la détention de parts dans diverses entreprises. La brigade de lutte contre les crimes financiers complexes avait été mandatée pour conduire des expertises approfondies afin de faire la lumière sur ces allégations.