Reçu au palais de Carthage le 31 décembre dernier, Abdelsamad Kribi, ingénieur spécialisé dans les mines et la chimie industrielle, est aujourd'hui au centre de toutes les attentions. La présidence de la République a braqué les projecteurs sur ce jeune entrepreneur, suscitant l'intérêt autour de son profil et de son projet. En se rendant sur la page de la "Société régionale communautaire Sebsab pour l'énergie renouvelable", on se rend compte que le projet initial n'avait rien à voir avec le domaine des énergies ni du papier. La page était destinée à la vente de produits de tous genres, principalement vestimentaires. Selon le descriptif inscrit sur la présentation, il s'agissait de produits à vocation religieuse.
Cette découverte a beaucoup interpellé les internautes : il pourrait s'agir d'un ancien projet d'Abdelsamad Kribi ou d'une page qu'il aurait simplement récupérée, mais rien n'est certain pour l'instant. Cette révélation a alimenté les moqueries et railleries déjà amorcées à l'encontre du jeune ingénieur. Plusieurs personnes ne croyant pas à son projet ont décidé de le tourner en dérision.
Le communiqué de la présidence de la République a précisé, mardi, qu'Abdelsamad Kribi a mis au point un procédé permettant de fabriquer du papier à partir de pierres rares, de résidus de phosphate, de débris de carrières et de restes de matériaux de construction. « Cette invention, qu'il a dirigée à l'international, a été produite et est utilisable dans divers domaines, allant des cahiers scolaires à l'emballage et les sacs. De plus, elle contribue à la préservation de l'environnement et peut se transformer en engrais en raison de sa composition. » Largement salué par le président de la République, Kaïs Saïed, le concept d'utiliser les déchets de phosphate pour la production de papier n'est cependant pas entièrement nouveau. Des initiatives similaires ont été présentées depuis 2009, en particulier par Gunter Pauli et au Maroc.