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La diplomatie de l'absurde
Publié dans Business News le 25 - 02 - 2025

Nous pensions avoir atteint le fond. Et pourtant, la diplomatie tunisienne nous prouve qu'il est encore possible de creuser. L'espoir existe, mais il est désormais teinté d'une amère réalité.
Hier soir, un peu avant 1 heure du matin, le ministère tunisien des Affaires étrangères a publié un communiqué rocambolesque qui défie toute logique.

Un communiqué stupéfiant
Dans ce texte, on apprend que la Tunisie est « stupéfaite » par les accusations concernant les violations des droits de l'Homme émises par le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'Homme. Violations auxquelles nous assistons pourtant quotidiennement.
Difficile de déchiffrer les subtilités de ce communiqué au premier abord : il faudrait des litres de café bien corsé et des yeux grands ouverts pour espérer comprendre ce verbiage offert aux Tunisiens le matin au réveil.
Autant étymologiquement que linguistiquement, ce communiqué est un défi. Mais qu'y apprend-on ? Beaucoup de choses, beaucoup trop. Par cette réponse, les autorités tunisiennes viennent non seulement ajouter « l'insulte à l'injure », mais elles foulent aux pieds, sans aucun ménagement, l'intelligence des Tunisiens.

Déni ou arrogance ?
« La Tunisie n'a pas besoin de confirmer son attachement à la protection des droits de l'Homme, car elle croit fermement en ces droits, en plus de respecter les dispositions de sa Constitution, de ses lois nationales et de ses engagements internationaux au niveau régional et mondial […] La Tunisie pourrait même donner des leçons à ceux qui pensent être en position de faire des déclarations ou donner des leçons », peut-on lire entre autres. Déni ou arrogance ? Notre cœur balance.
On y apprend également que les forces de l'ordre ne « poursuivent pas les manifestants, mais les sécurisent et les protègent » ; que les personnes mentionnées par l'ONU « n'ont pas été emprisonnées à cause de leur activité partisane, politique ou médiatique, ni de l'exercice de la liberté d'opinion et d'expression », mais uniquement pour des « crimes de droit public ». Edifiant !
Le communiqué, qui dénonce « les calomnies et la diffamation », n'hésite pas à sombrer dans les contrevérités et à donner des exemples de faits non avérés. Prenez celui des 100.000 kamikazes prêts à mener des opérations terroristes. Une accusation sans la moindre preuve concrète, brandie comme une menace alors que la réalité est autrement plus préoccupante.
Le pouvoir affirme que rien de ce que dénoncent les défenseurs des droits de l'Homme n'existe. Selon lui, « tout cela provient du fait que le peuple tunisien a voulu vivre librement dans un pays pleinement indépendant et souverain ». Souveraineté aujourd'hui « mise à mal par des institutions internationales »… comme l'ONU qui commet l'affront de s'ingérer dans les affaires internes du pays.
Un rappel des bases s'impose ici. L'ONU, cette organisation internationale censée maintenir la paix et la sécurité dans le monde, défendre les droits humains, et dont la Tunisie est membre depuis 56 ans, s'inscrit ici dans sa mission première : la protection des droits fondamentaux. Ce n'est donc ni une ingérence ni un complot.
Alors que certains s'étaient réjouis des dernières libérations – Riadha Mouakher, Sihem Ben Sedrine, Mohamed Boughalleb, les influenceurs emprisonnés pour atteinte aux mœurs, y voyant un élan de liberté – le pouvoir vient leur dire qu'il n'y avait pas de quoi fouetter un chat. Aucune violation n'aurait donc été commise.

Le jeu de la propagande
Ce communiqué, il faut l'admettre, déconcerte. Il y a de quoi. Mais il s'inscrit dans la lignée des histoires farfelues et complotistes que le pouvoir nous vend depuis des années : le tunnel sous la maison de l'ambassadeur de France, la lettre empoisonnée, la baguette de pain empoisonnée, et tant d'autres absurdités qui avaient, pourtant, nécessité des communiqués présidentiels et des déplacements officiels du chef de l'Etat.
La vérité ? Peu importe. Ce qui compte, c'est de distiller cette propagande qui trouve toujours son public. Les masses applaudissent « cet élan de patriotisme », ce pouvoir qui défie les puissances étrangères, cette « justice patriotique » et ce « deux poids-deux mesures du colonisateur ». Pour toutes ces voix dissonantes, qui ne font que crier au bon sens, le MAE préfère tout simplement leur couper l'herbe sous le pied en supprimant les commentaires sous sa publication. Les explicateurs se chargeront de faire le travail.
On serait tenté de croire que ce communiqué, bâclé bien qu'ils aient mis une semaine pour le pondre, publié par une âme somnambule à une heure improbable, serait retiré rapidement. Après tout, le ministère des Affaires étrangères aurait dû se rendre compte de l'énormité de ses propos, non ? Mais non. Ce texte, aussi improbable soit-il, demeure bien en place sur la page officielle du MAE tunisien, comme un symbole indétrônable. Un témoignage flagrant que le fond n'a pas encore été atteint. Il reste encore du chemin à faire… malheureusement.


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