Le décès d'Ali Ghedamsi, survenu alors qu'il était en détention, a suscité une vague de réactions sur les réseaux sociaux, notamment sur Facebook. Parmi les voix qui se sont exprimées, celle de l'avocat et ancien député Samir Dilou qui a vivement critiqué les circonstances entourant le décès d'Ali Ghedamsi. Dans un long post publié ce dimanche, M. Dilou remet en question l'idée d'une mort « naturelle » en soulignant les conditions d'incarcération d'Ali Ghedamsi, éloigné de sa famille, et ce, la veille de l'Aïd. Dilou dénonce une instrumentalisation de la justice pour régler des comptes politiques et déplore le fait que des citoyens soient emprisonnés, selon lui, sans raison valable. « Est-il naturel qu'il meure détenu, loin de sa famille... une nuit de fête ? », s'interroge-t-il. L'avocat appelle à tirer des leçons de cette tragédie pour éviter que d'autres prisonniers, qu'il considère comme détenus injustement depuis plus de deux ans, subissent le même sort. L'activiste Chayma Issa a publié un post émouvant où elle dénonce ce qu'elle considère comme de l'injustice systémique et un mépris total pour la dignité humaine en Tunisie. « Trois images peuvent montrer l'ampleur de l'arrogance du pouvoir et de sa soif d'injustice... Le citoyen n'a aucune valeur dans la République des puissants. » Elle fait référence non seulement au décès d'Ali Ghedamsi, mais aussi à la perte tragique du bébé de Lady Samara, mais aussi à l'accident subi par une jeune sportive représentant la Tunisie à un concours de beauté en Arabie Saoudite, laissée sans soutien ni assurance médicale. Khaled Hermassi, journaliste, a également exprimé son indignation face à la mort d'Ali Ghedamsi en détention, qualifiant cet événement de « très grave ». Dans un post publié sur Facebook sous le hashtag #نقطة_نظام (Point d'ordre), il déclare : « La mort d'Ali Ghedamsi en prison est quelque chose de très grave, et normaliser de telles choses est encore plus dangereux, horrible et affreux. » Avec amertume, il ajoute : « S'il n'avait rien fait, il serait rentré chez lui. En effet, il est rentré... mais dans un cercueil. » De son côté, l'activiste Rania Al-Mezzati a choisi d'aborder le décès d'Ali Ghedamsi sous un angle économique et social. Elle critique un système qui offre aux hommes d'affaires des privilèges leur permettant de dominer le marché, avant de les accuser de corruption, pourtant institutionnalisée par la loi. « On les emprisonne sans changer la loi qui est à l'origine du problème, permettant ainsi aux mêmes hommes d'affaires de continuer à dominer le marché même depuis leur cellule. » Elle dénonce l'absence totale d'humanité dans la gestion des affaires publiques, en particulier vis-à-vis des prisonniers malades comme Ali Ghedamsi, atteint de cancer. Pour elle, la détérioration de la situation économique est aussi liée à un manque de réformes sérieuses et à une bureaucratie écrasante qui décourage les investissements. « Ce genre de traitement ne fera qu'éloigner davantage les investisseurs et empêcher toute création de richesse. En fin de compte, nous allons nous appauvrir encore plus et nous détruire entre nous, d'une manière que même un ennemi n'oserait imaginer. » conclut-elle avec amertume. En parallèle, les internautes expriment leur tristesse et leur soutien à Lady Samara, une influenceuse très suivie sur Instagram, après l'annonce du décès de son bébé. Les messages de condoléances affluent sur ses comptes sociaux, témoignant de l'émotion suscitée par cette perte douloureuse. Ces tragédies ravivent les débats sur les réseaux sociaux autour de la question des droits des détenus, de la violence institutionnelle et de la mauvaise gestion des affaires publique.