Alors que la Tunisie est encore sous le choc après le drame survenu lundi 14 avril 2025, à Mezzouna, où trois lycéens ont trouvé la mort suite à l'effondrement d'un mur dans leur établissement, un document officiel datant de janvier 2022 refait surface et jette une lumière crue sur la responsabilité des autorités. Il s'agit d'un courrier émanant de Mohamed Kethiri, directeur du lycée de Mezzouna - actuellement placé en garde à vue - a adressé au délégué régional de l'Education à Sidi Bouzid. Dans cette correspondance datée du 17 janvier 2022, le responsable alerte clairement sur l'état préoccupant des murs de l'établissement. Il y évoque des « fissures constatées sur toutes les façades » et insiste sur la nécessité d'une intervention urgente pour éviter tout risque d'effondrement. La lettre précise également que la situation « nécessite une intervention immédiate » et demande aux autorités compétentes de « prendre les mesures nécessaires ». Deux ans plus tard, le mur s'est effondré, tuant trois adolescents et blessant deux autres. Deux ans plus tard, Mohamed Kethiri a été placé en garde à vue dans le cadre de l'enquête judiciaire ouverte après l'effondrement de ce même mur. Ce document, partagé, ce mardi 15 avril 2025, massivement sur les réseaux sociaux, relance la polémique sur l'inaction des autorités et le traitement superficiel des risques dans les établissements scolaires. Il renforce l'indignation face à une gestion souvent populiste des infrastructures éducatives, où l'on préfère parfois démolir après coup que prévenir à temps.