Le président du Syndicat des pharmaciens d'officine de Tunisie, Zoubeir Guiga, a évoqué une hausse des charges, de l'inflation et de la pression fiscale, des facteurs qui impactent négativement la situation des pharmaciens. Invité mardi 27 mai 2025 à l'émission Expresso de Mariem Gharbi Nalouti sur Express FM, Zoubeir Guiga a expliqué que certains pharmaciens risquaient de faire faillite et de fermer boutique. Selon lui, le secteur est menacé par l'inflation et la pression fiscale. « Le bénéfice net ne dépasse pas les 8 %... Dans 70 % des cas, les revenus s'élèvent à 3.000 dinars, soit l'équivalent du salaire d'un haut fonctionnaire », a-t-il ajouté.
Zoubeir Guiga a affirmé que plusieurs pharmaciens étaient endettés et survivaient grâce à des prêts bancaires. Il a indiqué que l'Ordre des pharmaciens et les tribunaux recevaient de nombreuses plaintes de grossistes impayés. Certains pharmaciens ne sont plus en mesure d'honorer leurs engagements auprès de la recette des finances et de la CNSS. Il s'agirait, selon lui, d'une première. « C'est une véritable catastrophe… Un signe alarmant… Il faut prendre les mesures nécessaires. La dette cumulée des pharmacies auprès de la CNAM avoisine les 200 millions de dinars… Réaliser un revenu net de 1.500 dinars constitue déjà un accomplissement pour certaines officines… Certains n'ont plus la capacité de fournir des médicaments, faute de paiements de la part de la CNAM… À Agareb, les pharmacies n'ont pas pu assurer la distribution de médicaments pendant deux semaines », a-t-il déclaré.
Zoubeir Guiga a précisé que la crise remonte à 2015. Il a expliqué que si les pharmaciens ne pouvaient plus payer leurs fournisseurs et répartiteurs, ces derniers se retrouvaient à leur tour dans l'incapacité de régler leurs dettes envers la Pharmacie centrale de Tunisie. Il a évoqué le renouvellement de l'accord de partenariat avec la CNAM, tout en soulignant l'absence de véritables avancées à ce sujet. Il a déploré le silence des autorités concernées malgré de nombreuses tentatives de dialogue avec le ministère des Affaires sociales. Le président du Syndicat des pharmaciens d'officine de Tunisie a également souligné l'importance de la digitalisation, notamment à travers la création d'une plateforme et d'une base de données permettant de renforcer la transparence, de faciliter le suivi des stocks et d'améliorer la gestion des médicaments au sein des officines.
Concernant la vente des compléments alimentaires, Zoubeir Guiga a indiqué que des décrets encadrant cette activité avaient été signés par le ministre de la Santé. Ils doivent désormais être soumis à l'approbation du gouvernement lors d'un conseil ministériel. Il a précisé que plusieurs produits sont actuellement commercialisés en dehors des circuits de contrôle et de l'inspection pharmaceutique.