Le secrétaire général adjoint de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT), Slaheddine Selmi, a estimé, mercredi 30 juillet 2025, que « la grève menée dans le secteur public des transports a été réussie à 100 %, et ce, du nord au sud du pays ». La grève a débuté le jour même à minuit et implique les agents de la Société des transports de Tunis (STT), communément appelée Transtu, ainsi que ceux de la Société nationale de transport rural et interurbain (SNTRI). Le syndicaliste a confirmé, au micro de Hatem Ben Amara dans l'émission Sbeh El Ward sur Jawhara FM, que le transport public est ainsi totalement paralysé. « La grève est une réussite. Ce n'est pas pour se vanter, mais il s'agit d'une réussite des agents et de leur solidarité. Nous sommes désolés d'avoir dû recourir à cette grève et nous présentons nos excuses aux citoyens pour les désagréments qu'ils ont subis ce matin », a-t-il assuré. Interrogé sur une éventuelle réquisition effectuée par le ministère du Transport pour assurer un service minimum, M. Selmi a affirmé que la réquisition doit respecter les normes établies par l'Organisation internationale du travail (OIT), et que, dans ce cas particulier, les sociétés de transport ne sont pas tenues d'assurer un service minimum, n'étant pas considérées comme un service vital. Il a rappelé qu'un préavis de grève est légal s'il est envoyé au moins dix jours à l'avance. Toutefois, dans un esprit de dialogue, le syndicat a envoyé le préavis un mois et demi avant la date prévue. Il a reconnu ne pas s'attendre à ce que la grève ait effectivement lieu, espérant parvenir à un accord avant l'échéance. Selon lui, les agents n'ont d'autre moyen de pression pour faire entendre leurs revendications que la menace de grève. Il a souligné qu'il préfère annoncer une grève légale plutôt que de laisser la situation dégénérer en mouvements anarchiques. Le secrétaire général adjoint de l'UGTT a révélé qu'au cours du marathon de négociations, les deux parties étaient parvenues à un accord sur la majorité des points de litige. À la veille de la grève, seuls deux points restaient en suspens : une prime annuelle et la dotation en tenues de travail, qui n'ont pas été versées aux employés depuis 2017. Le syndicat avait même consenti à renoncer à 50 % des montants dus et à échelonner les versements entre 2026 et 2030, en tenant compte de la situation budgétaire de l'Etat. Or, le syndicat a été surpris, comme les autres parties prenantes, de constater que le représentant du ministère des Finances a non seulement refusé de négocier les deux derniers points, mais est également revenu sur des compromis déjà trouvés. La veille, pour atténuer les perturbations prévues dans le transport public collectif, le ministère du Transport a annoncé une série de mesures exceptionnelles : * Autorisation exceptionnelle pour les voitures de louage d'effectuer des trajets sur l'ensemble du territoire national, sans restriction liée à leur zone d'exploitation ; * Autorisation exceptionnelle pour les taxis collectifs et les véhicules de transport rural de circuler à l'intérieur de leur gouvernorat, en dérogation aux limites fixées par leur carte d'exploitation ; * Réquisition d'un certain nombre d'agents pour assurer un service minimum.