La chambre d'accusation spécialisée dans les affaires de terrorisme auprès de la Cour d'appel de Tunis a décidé, vendredi 8 août 2025, de renvoyer le blogueur Mohamed Samti devant la chambre criminelle spécialisée en matière de terrorisme du tribunal de première instance de Tunis. Il sera jugé pour plusieurs chefs d'accusation à caractère terroriste, notamment l'incitation contre l'Etat et ses institutions, ainsi que l'incitation à des actes terroristes. Mohamed Samti, actuellement à l'étranger, n'est pas en Tunisie au moment de cette décision. Ce renvoi intervient dans la continuité d'une précédente condamnation prononcée à son encontre : la chambre criminelle du Tribunal de première instance de Tunis l'avait condamné à cinq ans de prison. Cette décision faisait suite à la publication, sur ses réseaux sociaux, d'une vidéo dans laquelle il s'en prenait violemment aux magistrats, les insultait et appelait à la haine à leur encontre. Dans ce même enregistrement, il affirmait avoir dressé une liste nominative de juges dont il menaçait de révéler les identités, dans le but manifeste d'inciter à les cibler et à mettre leurs vies en danger. Par ailleurs, il est également poursuivi pour l'utilisation délibérée de systèmes informatiques en vue de propager de fausses informations et d'attribuer des faits mensongers à autrui dans le but de nuire à leur réputation.
L'affaire s'inscrit dans un contexte plus large de poursuites visant journalistes, opposants politiques, militants et membres de la société civile, dans le cadre d'une campagne répressive qui s'est intensifiée ces derniers mois en Tunisie.