Les tensions ne faiblissent pas entre la Fédération générale de l'enseignement de base et le ministère de l'Education. Invité de l'émission Expresso sur Express FM, lundi 15 septembre 2025, Ikbel Azzabi, secrétaire général adjoint de la Fédération, a annoncé la poursuite des mouvements de protestation entamés depuis la fin de l'année scolaire dernière et tout au long de l'été. Il a indiqué qu'une journée de colère sera organisée mercredi 17 septembre, avec des sit-in devant les délégations régionales de l'éducation. Le syndicat prévoit également une grève nationale du secteur de l'enseignement de base, fixée au 7 octobre prochain. Selon lui, ces actions interviennent en réaction à la fermeture de tout canal de négociation par le ministère et au recul sur des accords déjà signés. « Après chaque protestation, l'instance administrative procède à une évaluation avant d'engager une nouvelle étape de la montée en puissance », a-t-il expliqué.
Ikbel Azzabi a insisté sur le fait que la majorité des revendications concernent directement l'intérêt des élèves, des parents et de l'école publique. Il a évoqué une infrastructure délabrée, des classes dépourvues d'enseignants et une surcharge d'élèves devenue insoutenable. « Le succès de la rentrée scolaire dépend de la disponibilité du cadre humain et de conditions convenables », a-t-il martelé, dénonçant « l'attitude d'un ministre qui refuse d'ouvrir le dialogue et ignore toutes les correspondances syndicales ». La journée du 17 septembre verra la participation de l'ensemble des syndicats de l'éducation, neuf au total, regroupant administratifs, surveillants, enseignants et agents, qui protesteront contre la politique du ministère. Ikbel Azzabi a rappelé que chaque secteur a déposé une liste professionnelle comportant ses propres revendications et que seule l'ouverture d'un dialogue sincère peut apaiser la situation. « Les mouvements ne visent ni les élèves ni les parents. Ils s'inscrivent dans la défense de l'école publique. Les lois promulguées par le ministère de l'Education constituent une forme de déplacement forcé de l'école publique vers le secteur privé », a-t-il affirmé.
L'Union générale tunisienne du travail (UGTT), par la voix de sa section de la fonction publique, avait dénoncé, vendredi 13 septembre 2025, l'attitude du ministère de l'Education qu'elle accuse de « gestion unilatérale », de refus de négociation et de violations répétées des conventions signées. Dans un communiqué, l'organisation syndicale a estimé que ces pratiques portent atteinte au droit syndical et sont en contradiction avec la Constitution et les engagements internationaux de la Tunisie. « Le droit syndical n'est pas une faveur ni un privilège, il est le seul garant de la transparence, de l'équité et de la justice », a souligné l'UGTT, qui insiste sur le rôle du syndicat en tant que partenaire dans la réforme et non comme adversaire. L'organisation a rappelé que tous les acteurs du secteur éducatif — enseignants, inspecteurs, administratifs, conseillers pédagogiques et psychologues — constituent un front uni pour faire face aux atteintes et défendre la dignité des travailleurs de l'éducation.