Le député à l'Assemblée des représentants du peuple (ARP) et membre de la Commission des finances, Maher Ketari, est revenu vendredi 19 septembre 2025, sur l'entame du quatrième mandat parlementaire de l'ARP. Invité de l'émission Midi Mag, diffusée sur les ondes de Mosaïque FM, M. Ketari a affirmé que le gouvernement avait envoyé à l'ARP, il y a deux jours, le rapport d'exécution du budget de l'Etat au cours du premier semestre 2025 ainsi que les grandes orientations du budget 2026. Il a également indiqué que le gouvernement aurait dû les envoyer depuis le mois de juillet. « Je pense que le rendement de l'ARP, au cours de la dernière année, s'est amélioré par rapport à celui de l'année précédente », a estimé le député, tout en mentionnant que les projets de loi présentés et ce qu'il a qualifié de « qualité des projets de loi » avaient également connu une amélioration remarquable, selon lui. Il a, en contrepartie, dénoncé le manque de réactivité du gouvernement aux questions parlementaires (environ 50%). « Quand on s'aperçoit qu'on a plus de 1.200 questions écrites, cela signifie que le député ne trouve ni réponses ni solutions face aux problèmes des régions qu'il représente », a-t-il indiqué. Il a poursuivi : « les chiffres prouvent qu'il y a quelque chose qui cloche et qui ne fonctionne pas correctement. » Répondant à la question de l'animateur Naoufel Ouertani, relative aux initiatives parlementaires, précisément celles qui ont suscité des critiques pour leur aspect populiste et spectaculaire, Maher Ketari a affirmé que plusieurs initiatives étaient médiocres au niveau de la rédaction juridique et que d'autres avaient été déposées uniquement pour déclencher un débat sur le sujet en question. « Par contre, il ne faut pas tout mettre sur le dos des députés. Je l'ai toujours dit, le plus grand défaut de ce Parlement est le manque de moyens financiers et logistiques », a ajouté le député. « Dans notre bloc parlementaire, composé de 25 députés, un seul possède un ordinateur portable », a déploré Maher Ketari, précisant que ces conditions rendent le travail du député plus complexe et plus difficile. Concernant le décret 54, Maher Ketari a affirmé que l'ARP discutera de son amendement dès la reprise des séances.
M. Ketari a indiqué que les députés observent actuellement que la présidence de la République met en avant le rôle social de l'Etat, et qu'ils devront déterminer comment le traduire concrètement dans la loi de finances. « Chacun a sa propre interprétation de ce rôle : certains évoquent le communisme, d'autres le socialisme », a-t-il ajouté, tout en soulignant le manque de dialogue avec le pouvoir exécutif. « Nous, au sein de la Commission des finances, et depuis la nomination de la ministre des Finances, nous l'avons invitée à deux ou trois reprises, mais nos invitations n'ont pas eu de suite et nous ne savons pas pourquoi », a révélé le député. Il a également affirmé que c'est le même cas avec le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT) et plusieurs autres ministres. « Pour moi et pour plusieurs députés, nous devons comprendre le rôle social de l'Etat », a conclu Maher Ketari.