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Pour une Méditerranée de vrai business
Publié dans Business News le 13 - 06 - 2008

Si l'ambition de l'Union Pour la Méditerranée est plus modeste sur le plan de l'intégration politique, elle serait plus ambitieuse sur le plan géopolitique et surtout sur celui de l'intégration économique. En tout cas, elle se propose d'amorcer des missions ponctuelles de coopération, notamment dans les domaines de la gestion des eaux, des transports, de l'énergie, de la sécurité…Les craintes ne se sont pas dissipées pour autant. Car, si l'UPM se veut une Union des Projets, le projet d'Union en lui-même, risquerait d'être compromis et risque de se retrouver dans l'impasse. Dans le cadre de son forum international annuel, dédié cette année, à l'UPM : Enjeux et perspectives, le magazine Réalités a réservé un atelier de réflexion à la question : « Projet d'Union ou Union des Projets ?». Les réponses à la question sont mitigées, mais comportent toutes, la crainte que l'UPM ne voit jamais le jour en tant que projet et se limiterait à une Union des Projets.
A l'annonce de son initiative, le Président français Nicolas Sarkozy voulait que l'Union Pour la Méditerranée soit un partenariat sur un pied d'égalité entre les pays méditerranéens, seule solution pour impliquer tous les riverains. A terme, il s'agit bien de faire de la Méditerranée le pivot d'une grande alliance eurafricaine.
Or, en cours de route et afin d'éviter que la France ne mène seule ce projet, ce qui est inconcevable, le Président français a dû faire des concessions et l'Union de la Méditerranée est devenue Union Pour la Méditerranée, ce qui n'est en rien anodin, comme le précise, M. Tahar Sioud, ancien ministre.
Car, ce glissement sémantique lève définitivement l'ambiguïté : il ne s'agit point d'un projet d'union mais plutôt d'une Union de projets à géométrie variable. En d'autres termes, l'Europe c'est l'intégration, la Méditerranée c'est la coopération.
Le Président Français, l'a très bien rappelé, lors de sa visite, en avril dernier en Tunisie : « C'est une proposition d'Union autour de projets concrets qui s'inspirent fortement de la démarche des pères fondateurs de l'Union européenne. C'est notre travail en commun qui créera la réconciliation et non le contraire. Il est impératif, donc, de partir de projets concrets pour arriver à la réconciliation », a précisé M. Sarkozy dans son discours à l'INSAT.
L'idée est partagée par plusieurs intervenants. A leur sens, l'UPM doit laisser de côté les différends politiques pour construire ensemble des projets communs, autour d'intérêts communs et arriver un jour à concrétiser le projet d'Union.
C'est l'avis de M. Foued Lakhoua, Président de la Chambre Tuniso-Française du Commerce et de l'Industrie (CTFCI). Il a rappelé que l'Europe a tiré sa gloire de l'acier et du charbon en laissant de côté les problèmes politiques. Elle s'est construite sur la base de projets économiques communs avant d'arriver là où elle est, aujourd'hui. Alors, pourquoi l'Union Pour la Méditerranée n'en ferait pas de même ?
« Aujourd'hui, on n'est plus au stade du rêve, on a bien les pieds sur terre. Il ne faut surtout pas se faire d'illusions. L'UPM est un complément du Processus de Barcelone et il faudrait faire avec, saisir les opportunités des grands projets communs qui s'offrent, qui sont au nombre de cinq. Il ne faut pas s'attendre à ce qu'il y ait d'autres projets. Il ne faut pas rêver davantage », précise M. Lakhoua.
Pour lui, les problèmes politiques seraient de nature à freiner l'UPM. Il faudrait peut-être les soumettre au Processus de Barcelone et à ses multiples instruments. Il conviendrait plutôt de se concentrer sur les projets communs, comme premier pas vers l'UPM.
Selon M. Salah Hannachi, ancien secrétaire d'Etat à la coopération internationale, le constat est amer : La Méditerranée est en léthargie. Elle n'est plus le centre de gravité, qui s'est désormais déplacé vers l'Est, en l'occurrence l'Asie.
« Pourquoi la France est-elle tout à coup devenue méditerranéenne ? C'est parce qu'il y a un grand défi et non des moindres : la Chine en particulier et les pays de l'Asie Occidentale, en général. L'Asie s'est développée grâce, justement, à l'investissement, à l'assistance technique intégrée, dans le cadre d'un projet de compétitivité régionale. C'est ce genre de projets qui pourrait donner à l'Union des projets en Méditerranée toute sa dimension stratégique. Il convient aussi de promouvoir le partenariat dans le savoir, l'innovation, le développement et la recherche également », a souligné M. Hannachi.
Mais, pour ce faire, il faudrait penser à des projets structurants, qui nécessiteraient par ailleurs, le développement des IDE, l'infrastructure adéquate, l'amélioration de la productivité, la mise en réseau des universités de toute la région, des pôles de compétitivité et de recherche…..
Certes, la finalité et les objectifs de l'UPM ne sont pas les mêmes que pour la construction de l'Union Européenne où la convergence était une exigence pour l'adhésion.
Il s'agira, plutôt, d'organiser une collaboration, la plus étroite possible, autour de projets viables et dans l'intérêt de toute la région. L'UPM serait un projet à géométrie variable.
Il s'agira notamment, de propositions portant sur un partage de la gestion des eaux, la dépollution de la Méditerranée, les énergies renouvelables en Méditerranée, la protection du littoral, la création des autoroutes de la mer, la sécurité maritime commune…
L'Union Pour la Méditerranée est un projet politique, qui suppose une volonté politique qui permettra à la Méditerranée de se libérer de tout handicap et de se lancer vers l'avenir, en dépit de tous les obstacles.
Une idée à laquelle croit Jean Louis Reiffers, Professeur à l'Université de la Méditerranée, à Marseille, mais à deux conditions : d'abord, les pays du Sud devraient être animés par un fort ancrage psychologique, comme c'est le cas, par exemple de la Turquie, qui réalise des pas géants en vue de converger avec l'économie européenne.
Ensuite, il ne faut pas se voiler la face : la Méditerranée n'est pas si attractive qu'on pourrait le penser, en matière d'IDE. Certains investisseurs s'en passeraient bien. Les 20 prochaines années seront difficiles et on est dans l'urgence.
Pour combler les lacunes M. Reiffers propose l'investissement dans trois facteurs principaux : le capital humain, l'investissement financier et la dynamisation économique.
Pour M. Sioud, il est aujourd'hui impératif de suivre les exemples réussis et percutants qui ont permis à l'UE de réaliser ses succès, notamment en ce qui concerne le marché communautaire, un des plus intégrés au monde, où il n'y a pas que la libre circulation des biens, mais aussi des personnes.
L'orateur a, par ailleurs, indiqué qu'il ne faut surtout pas que l'UPM se réduise à une simple union des projets. Il faut que la volonté politique d'un partenariat gagnant/gagnant de part et d'autre, soit manifeste.
Si le processus de Barcelone n'a pas réussi à mettre en place une Zone de Libre Echange prospère et si la Politique Européenne de Voisinage se présente comme une consolation pour les pays du Sud, l'Union Pour la Méditerranée devrait aboutir à des solutions et des remèdes plus opérationnels. L'Union Pour la Méditerranée se limitera-t-elle à une simple Union des Projets ? Et, si l'Union se concrétise, serait-elle plus efficace, plus juste, plus égalitaire et plus solidaire ?
L'atelier du Forum annuel de Réalités, n'a pas, et ne peut pas, apporter des réponses satisfaisantes à toutes ses interrogations. Il faudrait d'abord attendre la déclaration du 13 juillet prochain, à l'occasion du Sommet de Paris, qui marquera la création officielle de l'UPM.
L'avenir nous dira certainement si le projet d'Union pour la Méditerranée a répondu ou non aux attentes des riverains. La détermination du promoteur de ce projet et de ceux qui l'ont soutenu dès les premiers jours y sera pour beaucoup. Insaf.B


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