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Poulina : comment réussit-on à pas de géant ?
Publié dans Business News le 17 - 07 - 2008

C'est la toute dernière ligne droite avant l'introduction effective de Poulina Group Holding à la Bourse de Tunis prévue pour le 24 juillet 2008. Abdelwaheb Ben Ayed, président du groupe, a rencontré, hier mercredi 16, les intermédiaires en bourse de Tunisie pour présenter le groupe, la stratégie et l'introduction qui deviendra alors la plus grande capitalisation de la Bourse de Tunis. A quoi a servi cette présentation puisque tout a déjà été dit ? Il se trouve, pour ceux qui ne le savent pas, qu'il y a toujours à apprendre de ce groupe. Et quand c'est Ben Ayed qui parle, on n'apprend plus, on tire des leçons de cette "success story" qu'est Poulina.
La salle est pleine, mais pas aussi pleine que dans de précédentes introductions. Est-ce l'effet de l'été et des vacances ? Ou bien est-ce l'effet d'un certain "tapage" médiatique et d'une grande campagne de communication discrète, mais efficace, qui a fait que tout le monde est déjà bien informé sur cette introduction? A voir Abdelwaheb Ben Ayed dire et répéter à l'assistance « j'attends vos questions », on serait tenté de pencher pour la seconde option. Les représentants des intermédiaires boursiers présents, mercredi 16 juillet 2008 à l'IACE, sont réputés pour être bien avisés. La plus grande capitalisation devait théoriquement déclencher une série infinie de questions. Et pourtant ! On dirait que tout le monde connaissait déjà très bien son sujet avant d'arriver à la Maison de l'Entreprise au point qu'on semble hésiterpour interroger le management.
N'empêche ! Pour Abdelwaheb Ben Ayed, la journée est à graver en or dans l'histoire du groupe. C'est l'épilogue d'un travail acharné, un travail de Titan qui a duré neuf mois et mobilisé quelque 90 personnes qui ont souvent travaillé tard la nuit. « Durant ces neuf mois, on découvrait tous les jours de nouvelles difficultés », dira Ben Ayed.
En clair, le projet n'a pas été pondu aussi facilement qu'un novice pourrait le penser. On a donc essayé de tout cerner, de tout maîtriser et de présenter au public un travail parfait. Du coup, les interrogations des spécialistes ont plutôt porté, en majorité, sur des détails et sur une certaine vision de l'esprit que sur l'introduction elle-même.
Abdelwaheb Ben Ayed s'est d'ailleurs étalé longuement sur cette vision de l'esprit et sur la philosophie du groupe. « Quand on m'interroge sur notre spécialité, j'ai un peu de mal à répondre. Notre vraie spécialité, en fait, est dans notre capacité de gouverner », dira-t-il assuré et fier de son équipe et de ses deux conseils d'administration junior et sénior. Fier également de son chef d'état-major, Karim Ammar, appelé à prendre la relève et mis en orbite depuis six ans. Fier aussi de ces prises de décisions collégiales.
A 71 ans, et après 41 ans à la tête de Poulina, Ben Ayed peut prendre sa retraite en étant rassuré sur ce groupe qui a commencé à partir de zéro. Il ne la prendra pas de sitôt cependant. Bien qu'il ait su ne pas se rendre indispensable (une prouesse rare), Abdelwaheb Ben Ayed demeure encore et toujours irremplaçable. « C'est le guide », dira l'un de ses poulains. « Les jeunes générations de la relève, en qui nous avons toujours cru, « injectées » à tous les niveaux, sauront faire plus et mieux », dira Ben Ayed.
L'histoire de Abdelwaheb Ben Ayed avec Poulina commença en 1967. A cette date, le 14 juillet exactement, il fonde avec son épouse, Amina, spécialiste en biologie avicole, et une poignée d'amis, Poulina. L'Argent ? Des dinars récoltés ici et là et notamment chez le paternel qui lui a prêté les recettes de la vente de la maison familiale. Faut-il préciser que le couple Abdelwaheb-Amina s'apprêtait, auparavant, à partir s'installer au Canada dans des postes de recherche scientifique ?
C'est le début d'une épopée et d'une success story. A mi-parcours, l'histoire de Poulina connait un tournant. Peu prévisible. Abdelwaheb Ben Ayed perd, dans un accident de la route, son premier collaborateur, feu Mohsen Kallel. Il devait du coup s'occuper de la gestion et trouva sa feuille de route dans l'ouvrage d'Andrew Grove (Président d'Intel) « le Management multiplicateur ».
Ce ne sera pas l'unique tournant dans la vie de Poulina. Il y a eu également le Changement du 7-Novembre qui a donné à Poulina une autre dimension et lui a permis d'avoir un développement plus rapide, grâce aux réformes engagées, aux incitations offertes et au progrès général imprimé à l'ensemble du pays. « La sollicitude personnelle du Président Zine El Abidine Ben Ali, nous est fort précieuse », reconnaîtra Ben Ayed.
Autre tournant ? Celui d'il y a deux ans. Le patron de Poulina a toujours dit qu'il n'entrera pas en bourse. « On n'en avait pas besoin, on n'a pas besoin de gros financements et on pouvait lever des fonds. Et puis voilà ! Il change d'avis. Pourquoi ? « Notre environnement a changé, c'est normal qu'on change aussi », répondra Ben Ayed, rappelant que la Tunisie était, avant, un pays fermé.
La Tunisie s'ouvre à l'international, Poulina aussi. Après avoir conquis le Maghreb (le groupe est le plus maghrébin des entreprises maghrébines, écrira-t-on), le groupe est allé en Chine et en Inde. « Ce sont les moteurs de la croissance internationale et il faut qu'on s'y implante. », précise Abdelwaheb Ben Ayed après avoir fait part de la cinquantaine de missions menées en Chine ces cinq dernières années.
En Chine, en Inde, voire au Vietnam, Abdelwaheb Ben Ayed ira chercher de la valeur ajoutée, mais aussi des produits et des ressources humaines.
Nos besoins de développement se résument en trois éléments : commerce, industrie et services. C'est là le secret de notre stratégie chinoise. Répondant aux critiques, il dira qu'il n'y a nulle part au monde où l'on peut trouver en 15 jours 2000 ouvriers ou conducteurs de machines. C'est aussi en Asie extrême qu'il trouvera les produits aux meilleurs rapports qualité/prix pour les besoins de ses industries. « Nous nous devons d'offrir à nos clients (européens ou maghrébins) des packages complets, comprenant le commercial, l'industriel et le service. »
Rassurant sur les ressources humaines en Tunisie, Ben Ayed parlera de la formation continue dispensée à son personnel et ses cadres. Encore faut-il qu'il y ait des cadres acceptant d'aller travailler dans des pays difficiles.
Evoquant la flambée des prix et sa stratégie pour y faire face et continuer à engranger des bénéfices, Ben Ayed dira, qu'en dépit de tout, il a réussi à répondre à l'appel de l'administration et au devoir citoyen afin de préserver le pouvoir d'achat. Avec une marge de 4-5%, on gagne beaucoup plus, avec un prix de 450 dinars pour un produit donné, qu'avec 150 dinars. Poulina a donc réduit ses marges, sans pour autant toucher à ses bénéfices afin de pouvoir baisser les prix qui augmentent sur le marché international.
C'est ce qu'on appelle une capacité de gouverner qui appelle la réussite tout en ménageant la chèvre et la poule. C'est là la véritable spécialité de Poulina et c'est là le secret de sa Success Story.


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