« Notre conviction que la maîtrise des sciences exactes modernes et des nouvelles technologies est la seule voie vers l'avenir n'a cessé de se renforcer », a affirmé le chef de l'Etat tunisien dans le message qu'il a adressé à l'occasion du cinquantenaire de l'Université tunisienne. En diversifiant les filières de l'enseignement supérieur, en optant pour la décentralisation du savoir et en uvrant pour l'adéquation entre la formation et l'emploi, les pouvoirs publics sont conscients de l'étroite relation qui doit exister entre l'Université et l'Entreprise économique. Plus qu'une coopération et un partenariat, ces deux entités entretiennent des relations dialectiques et des rapports de complémentarité. L'une éclaire l'autre et se nourrit de son épanouissement. Le message du Président Zine El Abidine Ben Ali est paru dans les premières pages du livre édité par le ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de la Technologie, à l'occasion du cinquantième anniversaire de l'université tunisienne. Le chef de l'Etat a souligné l'intérêt de la relation entre l'Université et l'Entreprise : « C'est pour cette raison que nous avons veillé à diversifier les filières et les parcours universitaires de formation et renforcé l'ouverture de l'institution éducative sur l'environnement, en établissant des liens de communication et de complémentarité entre elle et les entreprises économiques. Nous avons également élargi son rayonnement en créant des établissements universitaires dans les régions, en conformité avec notre choix de reconnaître à tous les Tunisiens et à toutes les Tunisiennes le droit d'accéder à l'éducation, de conquérir les degrés du savoir et d'épanouir leur génie. » Ainsi, l'université aura toute latitude pour contribuer, par les études et les recherches qui y sont menées, à dynamiser le processus de développement global de l'économie et de la société et demeurer un foyer inépuisable de création et d'innovation où les générations successives de tunisiens apprendront à tirer le meilleur parti de leurs talents et de leur génie, pour que la Tunisie reste à jamais le haut lieu de science, de culture et de civilisation qu'elle a été à travers les époques historiques ». Le ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de la Technologie a abondé dans ce sens en précisant que « cette action de développement a permis aux universités et centres de recherche de réaliser des objectifs qualitatifs notamment au niveau de la formation de compétences scientifiques dans toutes les spécialités et dans tous les domaines, la mise à niveau de futurs promoteurs de projet et l'établissement d'une interaction fructueuse avec l'environnement économique et professionnel dans le cadre de partenariat bénéfique. "Cinquantenaire de l'université tunisienne 1958-2008" retrace les différentes étapes ayant marqué l'évolution du système de l'enseignement supérieur en Tunisie. Le premier chapitre de l'ouvrage, intitulé "l'enseignement supérieur de Carthage à la République" remonte aux origines de l'enseignement en Tunisie jusqu'à la fondation de l'université en 1958. Il évoque les monuments et vestiges historiques illustrant la capacité d'ouverture sur l'autre qui caractérise le tunisien depuis l'antiquité. L'ouvrage met en valeur l'évolution du référentiel scientifique à l'époque médiévale puis moderne et pendant le protectorat, mettant en lumière les débuts des années 1950, marqués par la création de l'Institut des hautes études de Tunis, établissement qui n'était ouvert qu'à un nombre réduit d'étudiants tunisiens par rapport aux Français. Le deuxième chapitre du livre marque le contexte dans lequel est née l'université tunisienne en 1958 au lendemain de l'indépendance et ce, dans le but de la tunisification de l'enseignement et la réduction des départs des étudiants tunisiens à l'étrangers pour suivre des études universitaires. L'accent est mis sur les indicateurs de l'évolution qualitative et quantitative du secteur et les principaux établissements universitaires fondés à cette époque. Sous le titre "changement qualitatif de l'enseignement supérieur durant la période 1987-2008", le troisième chapitre s'est intéressé aux grandes réformes de l'enseignement supérieur engagées au niveau de la fonction de l'université, les programmes d'enseignement et l'infrastructure. Les succès enregistrés dans ce secteur et sa contribution à la réalisation des objectifs de développement sont, également, mis en exergue. Le quatrième chapitre porte sur les structures d'appui au secteur de l'enseignement dont l'Université virtuelle de Tunis (UVT), le Centre des publications universitaires, la cité des Sciences et l'administration électronique universitaire. Les perspectives et les nouvelles orientations dans les domaines de la recherche scientifique et de l'innovation technologique sont au centre du cinquième chapitre dans lequel les réformes engagées dans ce secteur sont passées en revue tout en insistant, dans le sixième chapitre, sur l'importance de la coopération internationale dans ce domaine. Le septième chapitre est consacré aux acquis et réalisations de l'université tunisienne. Il s'agit, notamment, du système LMD et du partenariat avec l'environnement économique et professionnel. Il est question, également, de la mise en place d'une stratégie future visant à se rapprocher des indicateurs dans les pays développés relatifs à l'enseignement, le développement et l'innovation. Cette stratégie a pour autres objectifs de renforcer l'employabilité des diplômés du supérieur et leur préparation à la création d'entreprise et au travail indépendant. Le dernier chapitre, intitulé "perspectives de la Tunisie", indique que les objectifs tracés pour la prochaine période tablent sur l'ouverture de nouvelles perspectives de formation, d'investissement et de création d'entreprises dans le contexte de l'économie mondialisée, ce qui reflète l'importance de l'apprentissage des langues qui occupe une place de choix dans la nouvelle approche de la réforme du dispositif de la formation universitaire. Il est important de signaler que la finalité de toute action reste l'homme, comme l'a noté le chef de l'Etat dans son message : Dès les premières années du Changement, la Tunisie a engagé une réforme globale au profit de l'Université et de ses établissements, une réforme qui a enrichi les méthodes d'enseignement et de gestion de l'Université, l'a arraché à la tentation du repli sur elle même et en a fait un vaste espace ouvert sur son environnement et entièrement voué à servir les aspirations des étudiants à la science, à l'amélioration de leurs aptitudes et à la maturation de leurs dons et de leurs connaissances, pour en faire des acteurs réels de l'édification de la société du savoir et du développement durable ». Illustration: Faculté de médecine de Tunis