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Comment faire renaitre la Méditerranée de ses cendres?
Publié dans Business News le 27 - 04 - 2009

Les multiples et innombrables fractures que vit la Méditerranée ont été décortiquées et passées au peigne fin par un aréopage d'intellectuels appartenant à la politique, à la diplomatie, à l'économie, à la culture, aux médias et au monde des affaires. L'un des handicaps majeurs à la construction méditerranéenne et qui est revenu comme un leitmotiv dans la plupart des panels est sans conteste l'attitude belliqueuse d'Israël qui semble se nourrir de tensions, tient en otage le bassin méditerranéen et approfondit davantage les écarts entre le Nord et le Sud. Pourtant, le destin de ensemble et sa force ne sont concevables que dans l'union, la coopération, la solidarité. De par sa riche et féconde histoire, la Méditerranée a joué les premiers rôles. Si la cohésion et l'entente ne se réalisent pas, ce sera la marginalisation et l'asservissement. D'autres groupements régionaux convoitent l'espace méditerranéen.
Un débat riche, des interventions passionnantes et souvent passionnées ont marqué, les 23 et 24 avril 2009 à l'Alhambra Thalasso à Yasmine Hammamet, le "Forum international de Réalités". Il a été question de géopolitique, à laquelle certains ont préféré le terme géoéconomique, de la zone euro méditerranéenne de libre échange promise pour 2010 du processus d'Agadir pour le Maghreb, de la crise financière et économique internationale et ses répercussions dans la zone méditerranéenne, de la question énergétique liée à l'approvisionnement et aux sources alternatives à développer et à explorer, de l'épineuse question de la migration qui est toujours sur la table et qui divise encore les deux rives, des questions de sécurité et du partage des responsabilités entre la rive Sud et la rive Nord de la Méditerranée, du rôle des puissances extérieures en Méditerranée : Etats-Unis, Russie, Chine, Japon Iran, etc…
Il faut de la patience, du temps et de la persévérance, comme l'a dit Habib Ben Yahia, secrétaire général de l'UMA, pour qu'à la place d'une Méditerranée fragmentée et convoitée, naisse une Méditerranée forte, solidaire et prospère, maîtresse de son destin.
Jean Dufourcq, directeur d'études au CEREM, Ecole militaire de Paris, a précisé, au cours de la deuxième journée, que la Méditerranée subit des clivages d'origine historique, légués à la fois par l'empire Ottoman et par la colonisation française et britannique. «C'est la géopolitique qui détermine les conditions de sécurité dans la Méditerranée», ajoute-t-il.
M. Dufourcq a mis l'accent sur l'importance de capitaliser sur l'indignation et sur la fragmentation : «On doit commencer par accepter les stratégies des petits pas, installer des laboratoires et des observatoires jusqu'à aboutir à un terrain d'entente commun. Faisons une réflexion sur la Méditerranée comme passerelle stratégique de l'Europe vers la rive Sud et comme carrefour de la région. Nous avons une responsabilité à assumer comme riverains. Pour contenir les problèmes et instaurer la paix dans le bassin méditerranéen, il devient vital d'instaurer une coopération transméditerranéenne et inter-méditerranéenne ».
Ali Sedjari, professeur à l'Université Mohamed V et titulaire de la Chaire UNESCO des droits de l'homme, a indiqué que la question de la sécurité dans la Méditerranée est liée à plusieurs paradoxes dont la permanence des conflits dans la région et l'hégémonie du Nord sur le Sud.
«Il faut regarder la réalité en face : il y a un mur entre le Sud et le Nord. En quelques années, les pays européens ont installé une société de surveillance. Personne ne peut passer légalement sans visa. La sécurité est devenue une frontière au Sud», expliqua-t-il.
Abderrazak Attia, ancien diplomate tunisien, a affirmé qu'il serait impérieux de définir l'origine et la nature des menaces. Il y a d'énormes différences économiques, sociales et culturelles entre les rives Nord et Sud. Il a insisté sur la nécessité de ne pas ramener le concept de la sécurité à la lutte contre le terrorisme et l'immigration. «On ne doit plus raisonner en charte de paix mais en modèle de sécurité. Il faut établir de nouvelles règles qui seront adaptées à tous les peuples de la Méditerranée et que ces derniers puissent suivre», suggère-t-il. Ce modèle, selon lui, doit impliquer les dimensions humaine, culturelle, économique, sociale, environnementale, sanitaire et militaire.
Concernant le volet "le rôle des grande puissances extérieures en Méditerranée", Olivier Stirn, Conseiller à la présidence de la République française pour l'Union pour la Méditerranée (UPM), a indiqué qu'il y a eu plusieurs critiques sur l'UPM. Mais, il a tenu à préciser que l'objectif de cette Union était de faire tourner les Européens vers le Sud alors qu'il était dirigé vers l'Est.
Le scepticisme autour de l'UPM est dû à l'agression israélienne contre Gaza qui a coupé net les tractations : «Je parie que d'ici la fin de 2010, on trouvera une solution à ce conflit. D'abord, il n'y a plus de pays qui entravent la paix. Les pays arabe sont las de cette guerre. Le Gouvernement israélien doit se plier à la volonté de la communauté internationale et œuvrer pour la paix. D'ailleurs, les Etats-Unis et l'Union Européenne feront toutes les pressions nécessaires sur Israël pour qu'il se rallie à la paix. Mais tout cela sera vain si les Palestiniens ne s'unissent pas et se présentent en un seul interlocuteur», argumente-t-il.
Salah Hannachi, ancien Secrétaire d'Etat tunisien, a précisé que le Japon pourrait jouer un rôle intéressant en Méditerranée. «Faire une triangulation Japon, Maghreb et Europe se serait un jeu gagnant, gagnant, gagnant».
Habib Ben Yahia, secrétaire général de l'Union du Maghreb Arabe, a clos les débats sur une note d'optimisme. Il a soutenu que le Maghreb peut avoir un rôle important à jouer, il faut être patient. «Rien n'est éternel entre les nations. Elles ont des intérêts qu'elles veulent protéger. Il faut agir sur ces intérêts pour les rallier à une cause commune. Traduisant la volonté de faire la paix au miracle du XXIème siècle grâce au concours des Européens et des Américains pour transformer la Méditerranée en un lac pacifique et un havre de paix».
Les participants ont été unanimes à rendre hommage à Taïeb Zahar et à saluer ses choix judicieux et opportuns que ce soit pour les thèmes qui ont meublé les six panels et la table ronde ou encore pour les invités de marque, de "gros calibres", qui ont animé les débats, tels le secrétaire d'Etat aux affaires étrangères, Abdelhafidh Harguem, le secrétraire général de l'UMA, Habib Ben Yahia, l'ancien Premier ministre algérien Sid Ahmed Ghozali, l'ancien ministre Tahar Sioud, Salah Hannachi, ancien secrétaire d'Etat, l'amiral Jean Dufourcq, directeur d'études au CEREM, Olivier Stirn, conseiller à la présidence de la République française…
Moncef BEDDA avec Imen NOUIRA


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