La Tunisie a perdu quatre points dans le nouveau classement du Rapport mondial sur la compétitivité globale, élaboré par le World Economic Forum, au titre de l'année 2009/2010, rendu public, le 8 septembre, et présenté au siège de l'Institut arabe des chefs d'entreprises (IACE). De la 36ème position, sur un total de 134 pays, en 2008/2009, la Tunisie a basculé à la 40ème position, sur un total de 133 pays. Si elle a réussi à préserver sa première place, à l'échelle africaine, la Tunisie se retrouve à la 6ème, au niveau arabe, devancée essentiellement par les pays pétrolier du Golfe. Le nouveau rapport place, d'un autre côté, la Suisse à la première position internationale, avant les USA et la Chine. Bien que l'Institut arabe des chefs d'entreprises (IACE), soit le partenaire tunisien du World Economic Forum, on a l'impression, lors de la présentation du rapport, que les membres de l'Institut sont surpris, voire déçus, des résultats de ce classement. En effet, sur certains piliers et variables pris en considération par le World Economic Forum, pour évaluer l'Indice Global de Compétitivité, le classement de notre pays, est plus qu'étonnant. Le plus surprenant est sans doute le sous-pilier "participation des femmes dans la population active". Là, la Tunisie est classée, tenez vous bien ! 124ème sur 133 pays. Elle a certes gagné deux points sur le rapport de 2008/2009. Mais, c'est un classement choquant à la limite pour un pays qui a élevé la femme au rang de partenaire indispensable. Il est étonnant que des pays, comme l'Arabie saoudite, soientt classés loin devant la Tunisie dans ce contexte !!! Interrogé sur cette problématique, surtout qu'elle a été soulevée l'année dernière et qu'on a promis de vérifier auprès des instances compétentes, Slim Zarouk, président de la Cellule des jeunes membres de l'IACE, a émis des suppositions plutôt qu'une réponse catégorique claire. « Ce ne sont pas les chiffres issus de l'enquête du WRF. Ce sont plutôt ceux de l'Organisation Internationale du Travail (OIT). « Celle-ci, a-t-il ajouté, se ressource auprès du ministère de l'Emploi qui se contente peut-être de communiquer le nombre des femmes actives déclarées auprès des organismes de sécurité sociale, et non pas toutes les femmes relevant de la population active . S'il est vrai que le pays a gagné quelques places (124 contre 126, en 2008/2009), il n'en demeure pas moins qu'on reste mal classé. Ce classement ne reflète en rien la réalité tunisienne en la matière et n'est pas juste pour la Tunisie ». Mais globalement, dans le pilier "Efficience du marché de l'emploi", la Tunisie est classée 98ème mondial, contre la 103ème position dans le rapport précédent, gagnant ainsi 5 places. Cependant, en matière de pratiques d'embauche et de licenciement, elle a perdu plus de 17 places, passant de la 49ème à la 66ème position, dans le nouveau rapport 2009/2010. Au regard du WEF, en matière de rigidité de l'emploi, la Tunisie a aussi perdu des places, passant de la 104ème position mondiale à la 108ème. Autres places perdues, au niveau de la sophistication du marché financier (8ème pilier), la Tunisie a perdu 10 places. Elle se retrouve, en 2009/2010, à la 88ème position, alors qu'elle en était à la 77ème, en 2008/2009. Mais encore, la Tunisie a enregistré un recul au niveau du pilier "Aptitude technologique", où elle est classée 55ème avec trois places en moins, par rapport au rapport de l'année dernière. Pis encore, le pays a perdu 14 places au niveau du pilier "Sophistication des affaires"; 9 places dans le pilier "Efficience du marché des biens", passant de la 30ème, en 2008/2009, à la 39ème, dans l'actuel rapport mondial sur la compétitivité globale. Il en est de même pour l'innovation, où nous sommes classés 38ème, contre la 27ème position, l'année passée. N'empêche que 38ème mondialement, est une place honorable. « C'est le fruit des politiques de l'enseignement primaire, supérieur ainsi que de la formation professionnelle. D'ailleurs, dans le sous pilier, disponibilité des ingénieurs, la Tunisie est classée à la 9ème position à l'échelle internationale », devait souligner Slim Zarrouk. Cependant, à regarder de plus près le pilier enseignement supérieur et formation, on notera que nous avons, aussi, perdu des places. La Tunisie est passée du 27ème au 32ème rang à l'échelle mondiale, qui, en soi, n'est pas un mauvais classement, sur un total de 133 pays. Par contre, la Tunisie a gagné des places, en matière de stabilité économique, passant du 75ème rang, en 2008/2009 au 55ème, en 2009/2010, avec un classement honorable, en ce qui concerne la gestion des dépenses publiques, où le pays occupe la 5ème position mondiale. Mais, pour ce qui est de l'infrastructure, la perte a été de 3 places. La Tunisie se retrouve au 37ème rang, contre 34ème, dans le précédent rapport. En gros, il y a plus de recul que de gain de places. Est-ce l'effet de la crise économique et financière internationale, ou est-ce que cela est du au retard enregistré dans la mise en uvre des réformes ? A cette interrogation, Slim Zarrouk répondra, que ce n'est ni l'un ni l'autre. Il estime que c'est un problème d'interprétation et de traitement des paramètres. Nous sommes victimes de cette interprétation et à notre sens, ce classement ne reflète pas la réalité tunisienne », a-t-il conclu.