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Tunisie Béji Caïd Essebsi étale les priorités de l'action gouvernementale
Publié dans Business News le 31 - 03 - 2011

J'ai accepté la mission du Premier ministre par un souci patriotique pour servir la Tunisie. Mon credo est la parole tenue et le dévouement dans l'action (un credo cher à Bourguiba). Je suis un homme d'Etat et en tant que tel, je n'accepte pas qu'on empiète sur mes prérogatives et mes responsabilités et je n'ai pas à consulter le Conseil de protection de la révolution avant de prendre une décision ou de procéder à une nomination. Nos priorités sont la sécurité, l'emploi et le développement régional, notamment les zones défavorisées. Farhat Rajhi n'a pas été limogé et sera appelé à d'autres hautes fonctions très prochainement.
Ce sont là les grandes lignes évoquées par Béji Caïd Essebsi, Premier ministre du gouvernement transitoire en réponse aux questions des journalistes qui l'interviewaient, mercredi 30 mars 2011, pour le compte des trois chaînes de télévisions tunisiennes parmi lesquels on a remarqué la présence du revenant Abdelmalek Berrabeh de la 1ère chaîne nationale aux côtés de Soufiène Ben Hamida de Nessma TV et de Faouzi Jrad d'Hannibal TV.
A l'aise comme à son habitude et optant pour le dialectal tunisien, M. Caïd Essebsi s'est comporté en fin politicien en répondant à plusieurs questions tout en éludant certaines autres.
Concernant d'abord l'action gouvernementale, il s'est d'abord élevé contre ceux qui la qualifient de floue en rappelant que cela fait, à peine 3 semaines que le gouvernement est mis en place sachant que la tradition veut, dans tous les pays, que l'on procède à la première évaluation d'un gouvernement quelconque après 100 jours d'exercice. Il a, ensuite, indiqué que chaque partie assume ses fonctions d'une manière bien ordonnée selon ce que l'on peut appeler une constitution provisoire. Et on traite les dossiers selon les priorités et les urgences qui sont, d'ailleurs, assez nombreuses.
Concernant l'avenir politique des membres du gouvernement provisoire, le Premier ministre a été clair : ils s'engagent tous à ne se présenter à aucun poste lors des prochaines échéances électorales avant d'ajouter que l'équipe gouvernementale est prête à introduire les correctifs nécessaires en réponses aux suggestions et autres critiques judicieuses.
Evoquant l'action de l'Instance supérieure pour la réalisation des objectifs de la Révolution, de la réforme politique et de la transition démocratique, M. Caïd Essebsi a tenu à mentionner qu'elle agit en toute indépendance tout en assurant que les propositions constructives sont les bienvenues, mais que les tentatives de lui mettre les bâtons dans les roues sont inacceptables.
En effet, a-t-il précisé, l'échéance du 24 juillet est réalisable si toutes les parties prenantes jouent le jeu avec sincérité surtout que la Loi électorale est pratiquement prête.
Evoquant la dissolution du RCD et l'éventuel retour de ses caciques à la vie politique par le biais d'autres partis et à la proposition, chère à Soufiène Ben Hamida, d'empêcher par la loi les principaux symboles de ce parti de se présenter à d'éventuelles élections durant un certain nombre d'années, le Premier ministre a été évasif en précisant que ces « symboles » auront la pudeur d'eux-mêmes d'éviter de revenir sur la scène.
Quant à la multiplication des partis, au nombre de cinquante, M. Caïd Essebsi a usé d'un ton presqu'ironique et caricatural en avouant qu'il ne retient pas les noms de ces partis et leurs vraies orientations tellement ils se ressemblent.
Concernant les procès réclamés contre le président déchu et les membres de sa famille et autres responsables de l'ancien régime, le Premier ministre a été catégorique : la justice accomplit son travail en toute indépendante. Pas de procès collectifs, mais il faut agir au cas par cas. Chaque personne ayant commis des abus avérés doit payer. Il y a une liste déjà dressée et c'est à la justice de faire son travail. Contre certains, des avocats ont porté plainte. L'action est légale ou non, a-t-il expliqué, toujours est-il que les magistrats ont donné suite à cette requête dont l'issue devient du ressort de la justice.
Ouvrant une parenthèse, le Premier ministre a estimé que les avocats et les magistrats qui participent à des sit-in à la Kasbah ou ailleurs, sortent du cadre de leur profession et entrent dans le domaine de l'action politique. Est-ce légal, s'est-il interrogé ?
Un des autres volets prioritaires mentionnés par le Premier ministre est celui du lancement des projets économiques à forte employabilité dans les gouvernorats de l'Intérieur. Et à ce propos, il a annoncé qu'un programme à court terme est déjà prêt et sera annoncé par les départements concernés vendredi 1er avril 2011 devant les journalistes après son adoption par le Conseil des ministres. Béji Caïd Essebsi a fait remarquer que ces projets et études sont effectués par des compétences tunisiennes à titre bénévole avant d'ajouter que les ministres et les responsables se rendront, donc, dans les régions, munis de ces programmes et projets.
Toujours sur le plan économique, un programme à long terme est en cours d'étude avec l'aide des pays frères et amis qui tiennent à la réussite de l'expérience tunisienne. Et dans le même ordre d'idées, M. Caïd Essebsi a annoncé qu'une restructuration du budget de l'Etat est en cours et pourrait être fin prête dès le mois de mai prochain avec pour objectifs des facilitations et des incitations aux hommes d'affaires et aux investisseurs nationaux et étrangers et la création, dans un premier temps, de près de 40 mille emplois équitablement répartis entre les deux secteurs public et privé, sachant que près de 150 mille diplômés du supérieur sont actuellement en chômage sans oublier les demandes additionnelles chaque année.
Mais pour réussir ces programmes, il est impératif que la sécurité soit retrouvée. Concernant ce volet, le Premier ministre a mentionné qu'un gros travail attend le gouvernement afin de faire recouvrer à l'Etat son prestige. Il est compréhensible et légitime qu'on assiste à une explosion de points de vue et de revendications, mais si cela dure indéfiniment, on peut aller vers l'abîme. Ce que personne ne veut.
La plupart des revendications son certes légitimes et les grèves sont certes un droit acquis, mais, au vu des circonstances exceptionnelles par lesquelles passe le pays, elles peuvent être reportées. En tous les cas, il est inadmissible qu'il y ait chaque jour et partout des rassemblements, des sit-in et des grèves. Il est inadmissible que des personnes sans emploi viennent empêcher les autres de travailler, a-t-il précisé.
Ces pratiques de protestations exagérées ne peuvent que nuire à la sécurité des personnes et des entreprises et créer un climat de confusion surtout si l'on sait qu'il y a des malfaiteurs et des évadés des prisons qui circulent encore librement.
Toujours au volet sécuritaire, M. Caïd Essebsi a tenu à rassurer qu'il n'y a aucune rivalité entre la police et l'armée. Cette dernière a toujours eu un rôle crucial et positif à jouer comme ce fut le cas en janvier 1978, en janvier 1984 ainsi que lors des événements de Soliman.
Sur la question concernant le départ de Farhat Rajhi du ministère de l'Intérieur, Béji Caïd Essebsi a tenu à préciser que M. Rajhi n'a pas été limogé, mais la situation actuelle a exigé un changement à la tête du ministère de l'Intérieur, alors que Farhat Rajhi sera appelé à assumer, très prochainement, une autre haute charge.
Toujours à propos de la sécurité, le Premier ministre a répondu aux questions sur l'émigration irrégulière et la position ferme et agressive de l'Italie sur la situation des Tunisiens à Lampedusa, une position qu'il a jugée compréhensive si l'on se place du côté de Rome qui doit tenir compte d'une opinion publique et d'une droite assez forte. Et puis, nous n'avons qu'à mieux protéger nos frontières maritimes. Cela ne peut que nous valoir respect et considération de la part des Européens.
Concernant la question libyenne, M. Caïd Essebsi a estimé qu'elle est délicate dans la mesure où il s'agit d'un pays voisin avec lequel nous avons des relations étroites et des intérêts sociaux et économiques d'où notre position équilibrée en faveur du peuple libyen tout en nous conformant à la légalité internationale et aux résolutions onusiennes dont notamment le gel des avoirs de Kadhafi annoncé le jour même où devait être libéré le journaliste tunisien Lotfi Messaoudi.
Prié de s'expliquer sur cette coïncidence qui aurait été à l'origine du maintien du confrère en détention en Libye, Béji Caïd Essebsi s'en est défendu en assurant que rien n'indiquait qu'il allait être vraiment libéré en ce jour là surtout si l'on sait les volte-face du régime libyen.
En conclusion, le Premier ministre estime que la Révolution tunisienne est un fait historique et unique dans les annales. Il doit nous mener vers la démocratie et vers plus de liberté, mais il peut, si on ne prenait garde, nous entrainer – que Dieu nous en préserve – vers le chaos et l'anarchie.
Or la Révolution tunisienne est l'œuvre spontanée de jeunes tunisiens sans leadership et sans encadrement. Mais curieusement, nous assistons à des multiples tentatives de récupération par certains politiciens qui prétendent en être les parrains. D'où la nécessité de protéger ce nouveau-né et de lui permettre d'arriver à bon port. Noureddine HLAOUI


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