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Révolution et après ……avons-nous encore le choix ?
Publié dans Business News le 09 - 06 - 2011

En Janvier 2011, le peuple tunisien s'est soulevé et nous avons mené une révolution fantastique qui a abouti à la fin de 23 ans de règne de Ben Ali, en ce 14 janvier, grâce à un concours de circonstances, certaines volontaires, d'autres involontaires et la main de Dieu qui nous a protégés. Certains parlent de révolte (intifadha), car dans cette révolution, nous n'avons pas coupé court avec le passé. Peu importent les termes en ces circonstances, l'histoire ne s'écrit pas en un jour, elle se précisera et se tissera avec le temps.
Passée l'euphorie des premières semaines, passées l'effervescence et l'excitation de l'initiation à la politique pour bon nombre de Tunisiens, chasser le naturel, il revient au galop. Et ce fut la débandade de grèves et revendications et de sit-in, nouvelle mode de toutes sortes, chacun cherchant à obtenir une amélioration, cette fois-ci non symbolique, mais sensible de sa situation. Les éboueurs commencèrent la valse suivis par la plupart des corps de métier. Je crois bien que seules les péripatéticiennes n'y sont pas passées ; Celles-ci, en revanche, ont vu leur gagne-pain supprimé suite à la non moins contagieuse action de fermeture initiée par certains de non concitoyens hélas des plus radicaux. Un vent de panique et la menace de régression soufflent sur tout le pays, certains quartiers sont plus marqués que d'autres mais de toutes parts, nous assistons à des signes évidents de régression. Signes qui persistent même si, dans l'ensemble, ils sont maîtrisés.
L'UGTT, principale accusée, a largement contribué à travers les syndicats, à entretenir ce climat de grèves notamment avec la fort célèbre grève des employés de Tunisie Telecom, qui perdure à ce jour. Peu importe si la société accuse une perte journalière conséquente, peu importe si la grève à British gas menace sérieusement la production tunisienne de gaz naturel, ou si la grève des agents de Tunisie Catering affecte non seulement la clientèle tunisienne mais également les rares touristes qui ont eu le courage de venir en cette période soutenir l'économie tunisienne, chacun campe sur ses positions et les grèves se multiplient, le pays ayant enregistré plus de 300 grèves depuis la révolution.
Où allons-nous à présent que la saison touristique est entamée et que les touristes sont rares. Les devises ne s'improvisent pas. Principale source des devises, le tourisme extérieur viendra certainement, par son absence, menacer notre équilibre économique.
Par ailleurs, qui volera au secours des 450.000 familles vivant directement du tourisme et des centaines de milliers d'autres dont les revenus seront divisés par 4 ou 2 dans le meilleur des cas ? Je m'interroge avec beaucoup d'inquiétude, comment certaines personnes rembourseront leur prêt ?
Au risque de choquer certains, mais sachez que tel n'est pas mon intention, je me hasarde à établir une comparaison entre la conviction du croyant et le patriotisme du citoyen. Durant le mois de Ramadhan, une bonne partie de la population tunisienne pratique le jeûne et se prive d'eau, de nourriture durant toute la journée. Le pratiquant patiente dans l'attente de la rupture du jeune. Par adhésion et respect envers l'islam, chacun accepte son sort sans contestation parce que c'est écrit. Pourquoi ne faisons-nous pas le même sacrifice envers notre pays ? Ne pouvons-nous pas patienter jusqu'aux prochaines élections afin de revendiquer et réclamer justice, réparations, hausses de salaires etc ….
Certainement, sauf qu'en posant la question autour de moi, je fus confrontée à la dureté des réponses tournant pour la plupart autour du manque de confiance dans le gouvernement. Les Tunisiens, ayant perdu confiance dans les leaders, les institutions et les structures de ce pays, ne sont pas prêts d'accorder à nouveau de crédit à aucun des gouvernements qui se sont succédé. L'accumulation des faux pas du premier gouvernement de M. Ghannouchi au dernier de Béji Caïd Essebsi, y a largement contribué. Le report des élections vient rassurer une frange de la population consciente de l'impossibilité technique de réaliser des élections aux normes, dans les délais initialement prévus, n'empêche qu'il inquiète ceux qui ont perdu la confiance et l'espoir. Combien même, un gouvernement sans fausse note serait contesté à son tour et la confiance point accordée. Pourquoi la patience du Tunisien va-t-elle de pair avec le comportement d'un gouvernement de transition qui, même doté de toutes les bonnes volontés, ne pourrait jamais réaliser ses objectifs en si peu de temps étant donné la conjoncture ?
Nous craignons tous qu'après il soit trop tard, aussi s'empresse-t-on de réclamer de suite craignant des lendemains incertains. Non ! Plus rien ne sera jamais comme avant. Nous, gardiens de la révolution, sommes les garants de la réussite du processus démocratique. A chaque abus, nous serons là pour contester, condamner et au besoin dégager.
Je voudrais reprendre une citation célèbre de John Fitzgerald Kennedy " Ne demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous. Demandez ce que vous pouvez faire pour votre pays. " Lorsqu'on aime son pays, comme j'aime le mien, on fait abstraction de tout ce qui est transitoire, secondaire et temporaire. On regarde l'enjeu, on estime les risques et on choisit. Nous avons derrière nous des acquis indéniables sur le plan social, éducatif, économique,… Nous risquons gros. Vivant essentiellement du tourisme, du phosphate, de l'agriculture et de la libre économie du marché, nous ne pourrons faire face longtemps au manque de liquidités et à la récession inévitable. Dans le meilleur des cas, nous deviendrons une société qui survit où le commun des Tunisiens se contenterait de vivre, manger à sa faim, s'offrir un extra de temps en temps, sans investissements ni acquisitions, ni rêves, ni espoirs…
Dans le pire des cas, nous passerions d'abord par un emprunt national afin de couvrir les salaires des fonctionnaires, enchaînant sur des licenciements en masse, des mises en faillite. A l'échelle micro-économique, le Tunisien aisé, vivant désormais avec une moyenne d'un salaire par foyer, ne pourra plus s'offrir ni 2ème voiture ni études privées, ni propriété, ni vacances, ni investissement, ni prêt. Je n'ose dépeindre la situation du Tunisien moyen, mais une chose est sûre, le pauvre deviendra encore plus pauvre. S'en suivra une démotivation à l'échelle nationale, une fuite des cerveaux, des binationaux ainsi que des investisseurs étrangers. Les jalousies augmenteront, l'envie également, les pauvres voleront les riches, chacun assurera sa propre sécurité, les armes circuleront au marché noir, le pays n'arrivant plus à assurer la sécurité des citoyens.
Que vaut la révolution si nous en arrivons à un tel niveau de régression sociale et économique ? Nous sommes encore maîtres de notre destin, nous avons la chance de pouvoir orienter notre futur, mais également le devoir envers nos enfants et nos martyrs de faire le choix qui s'impose, celui de la dignité, de l'honneur, celui de la nation.
Si chacun y met du sien, nous réussirons car dans tout ce chaos, il y a une multitude de bonnes volontés, de gens dévoués dont l'objectif n'est autre que de sauver la Tunisie. Amoureux de la Tunisie, Tunisiens ou étrangers, musulmans ou non, nous voyons fleurir de toutes parts des initiatives, des actions, visant à nous aider, alors mes chers compatriotes, que chacun de nous devienne protecteur de la révolution, faisons la chasse aux grévistes, aux sit-in, aux casseurs, aux saboteurs, traitons-les d'ennemis de la nation et défendons jalousement ce beau pays qu'est le nôtre. L'amour de la Tunisie et la fierté d'avoir été le premier pays arabe et musulman à avoir réussi sa révolution et instauré une démocratie en valent largement la peine.
*Leila Baccouche, Universitaire.
Membre des associations « Parité et Egalité », ATIDE


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