Le représentant du ministère de l'Intérieur, Hassan Akremi, directeur de l'administration de la police technique a rappelé, lors de son intervention au rendez-vous de la cellule de communication, que la carte d'identité nationale (CIN) remplacera la carte d'électeur pour les prochaines élections du 23 octobre. De ce fait, il a appelé les citoyens qui ont perdu leur CIN, ceux munis de l'ancienne version de la carte ainsi que les jeunes qui n'ont pas encore établi leur CIN, de solliciter les administrations compétentes afin de se faire délivrer leurs cartes. Il a précisé à ce sujet que les procédures ont été simplifiées, en citant, à titre d'exemple, le remplacement de l'attestation de chômeur, dont l'obtention reste compliquée, par une simple déclaration sur l'honneur. Les délais habituels d'attente de quinze jours entre le dépôt et l'obtention des CIN auprès des postes de la police ont été également réduits à une dizaine de jours. Par ailleurs, le nombre de demandeurs des CIN est estimé à plus de 200 000. Les autorités de la police technique n'ont été sollicitées au cours du mois de juin que par 76 183 personnes, or, d'après le responsable, la capacité des services peut atteindre 120 000 cartes par mois. Il a appelé à ce propos les citoyens à ne pas reporter ces formalités à la dernière minute, au risque de se trouver dans l'incapacité de répondre à la demande. Les Tunisiens vivant à l'étranger sont, également, concernés par la même procédure et les autorités ont entamé une campagne d'information et d'édition des CIN, notamment à Paris. Le ministère de la Justice, représenté par Kadhem Zinelabidine, a déclaré que la date du 20 juin marquera le début du procès de l'ancien président ainsi que son épouse, pour différentes affaires. La première de ces affaires, n'est autre que celle de « Sidi Dherif », dans laquelle Ben Ali et Leila Trabelsi sont accusés de vol, de recel et de détournement d'argent, de devises et de bijoux. La deuxième affaire, d'après le représentant du ministère de la Justice ne concerne que l'ex-président et porte sur la détention dans le palais de Carthage de stupéfiants ainsi que le dépôt, la dissimulation, la commercialisation et la préparation d'un local en vue de la consommation de drogue. Quant aux affaires qui ont été transférées au tribunal militaire, le représentant du ministère de la Justice a déclaré qu'il s'agit de crimes commis dans le cadre de missions et d'exécution d'ordres, donc relèvent, selon la loi, du ressort de ce tribunal et non du civil. En ce qui concerne l'affaire de Metlaoui, M. Zinelabidine a déclaré que 89 personnes ont été arrêtées et reconduites à Bouchoucha, tandis que les autres personnes arrêtées, dont un jeune ne dépassant pas l'âge de 16 ans, ont été libérées. Le colonel Mokhtar Ben Nasser, représentant du ministère de la Défense, a pour sa part traité de la question de la situation sur les frontières pour affirmer qu'aucun obus n'est tombé sur notre territoire aujourd'hui, contrairement aux rumeurs qui circulent. Il a précisé qu'au cours des dernières 24 heures, 7 830 réfugiés ont franchi nos frontières, dont 6 630 Libyens. Il a rappelé, par ailleurs, que les organismes humanitaires internationaux ont réussi à expatrier récemment 1 113 réfugiés de différentes nationalités, tchadienne, égyptienne et nigérienne. Face aux questions exprimant l'inquiétude des Tunisiens par rapport aux menaces des flux incontrôlables de réfugiés ou des agressions des forces libyennes, M. Ben Nasser a rassuré le peuple tunisien en réaffirmant que l'armée est apte à affronter les dangers et à défendre le pays. Dans une première pour la cellule d'information, le ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche scientifique a été présent à ce rendez-vous en la personne d'Abdallah Smaâli. Ce dernier est intervenu pour annoncer la décision de procéder à des élections démocratiques de tous les directeurs des institutions universitaires et des doyens de facultés. Selon lui, les conseils des universitaires, ainsi que les syndicats des enseignants ont toujours été avant-gardistes en matière de démocratisation du secteur. Aujourd'hui, cette tendance est concrétisée par une refonte des textes légaux et l'amendement notamment de l'article 2716 réglementant la direction des institutions de la manière suivante : 1- l'instauration du principe de la parité aux conseils scientifiques de l'enseignement supérieur ; 2- l'élection des chefs de départements 3- l'élection des doyens 4- l'élection des directeurs des écoles et instituts supérieurs ; 5- l'élection des représentants dans les conseils universitaires. Ces élections se tiendront, d'après M. Smaâli, au cours des mois de juin et juillet prochains. Enfin, Mohamed Aouini, directeur général de la Société tunisienne du marché de gros, représentant le ministère du Commerce et du Tourisme a évoqué le sit-in des agents de la coopérative au marché de gros. Ce sit-in s'est manifesté par la fermeture des portières du marché de gros. Cet acte allait, d'après M. Aouini, bloquer l'approvisionnement de quatre gouvernorats à la fois et paralyser toute commercialisation des produits alimentaires, une problématique très compliquée tant pour le consommateur que l'agriculteur et le commerçant. Les négociations entretenues avec les syndicalistes en présence du ministre du Commerce tard le soir, ont abouti vers 3 heures du matin à la levée du sit-in. Une perturbation considérable de la vie commerciale a été ainsi évitée de justesse.